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Le marché des fusions et acquisitions (M&A) a signé en 2017 une année record à la faveur d’une économie européenne qui a confirmé sa reprise, selon les données de Thomson Reuters.
Le marché français s’est particulièrement illustré: les transactions de M&A ont bondi de 50% en 2017 pour atteindre 245,8 milliards de dollars (205 milliards d’euros) et signent ainsi un record depuis dix ans.
C’est une hausse de 16% sur un an.
L’espoir suscité en début d’année s’est donc réalisé, illustré par les 14 opérations de fusions-acquisitions concernant des entreprises françaises en 2017, supérieures au milliard d’euros, que nous avions recensé il y a quelques jours.
« 2017 restera comme une année remarquable du fait du poids de la France dans le M&A européen », souligne Jérémie Marrache, coresponsable du M&A pour la France chez Goldman Sachs, à Reuters.
En 2017, la France a même été le moteur de l’activité de M&A en Europe en totalisant près de 29% des transactions européennes, contre environ 15% habituellement.
Selon plusieurs analystes interrogés par Reuters, on peut déceler quatre raisons qui expliquent ce dynamisme par et pour les sociétés françaises:
- le regain de confiance dans les milieux d’affaires. « On observe un changement radical dans la perception de la France par les investisseurs étrangers et les entreprises françaises ont une vraie carte à jouer pour tirer profit de cette fenêtre de positivisme », relève Nicolas Desombre, codirecteur de la banque d’investissement de Citi en France.
- des situations financières solides des acquéreurs et un contexte de taux d’intérêt historiquement bas . « Les entreprises veulent relever les défis des grandes mutations sectorielles, géographiques et digitales », analyse Guillaume Molinier, associé gérant chez Lazard. « Avec des bilans assainis, les entreprises sont prêtes à passer à l’offensive. »
- l’alliance de groupes pan-européens pour peser au niveau mondial. à l’image du rachat par l’allemand Siemens du français Alstom ou de l’acquisition du constructeur automobile allemand Opel par PSA. « Avec les échéances politiques derrière nous, l’Europe devrait encourager la constitution de grands groupes par des rapprochements transfrontaliers », souligne Emmanuel Regniez, codirecteur de la banque d’investissement de Citi en France.
- la victoire d’Emmanuel Macron aurait contribué à insuffler une nouvelle dynamique. « L’élection d’Emmanuel Macron en mai 2017 a clairement agi comme un catalyseur » concernant la dynamique en Europe, note Alexandre Courbon, responsable du M&A pour la France chez Société générale CIB.
D’après les données de Thomson Reuters, le volume de transactions a crû de 16% en Europe tandis qu’il s’est contracté de 16% aux Etats-Unis.
« En plus des grandes transactions, on a assisté à une recrudescence d’opérations de taille intermédiaire souvent initiées par des entreprises qui avaient jusqu’à présent plutôt privilégié des stratégies plus traditionnelles de croissance organique », souligne Jérémie Marrache. « C’est un des faits marquants de l’année 2017. »
L’activité devrait rester soutenue en 2018
« Avec des conditions de financement qui restent favorables, une stabilisation des environnements macroéconomique et politique, tous les facteurs sont réunis pour inciter les entreprises à franchir le pas et acquérir des actifs pour compléter leur portefeuille », fait remarquer Jérémie Marrache (Goldman Sachs).
Dans ce contexte, les banquiers d’affaires s’attendent à ce que l’activité reste soutenue en 2018 en dépit de zones d’incertitudes, notamment géopolitiques avec les ambitions nucléaires et balistiques de la Corée du Nord.
« La tendance devrait se poursuivre même si certains facteurs appellent toutefois à la vigilance », déclare ainsi Guillaume Molinier (Lazard), citant notamment les réformes en cours aux Etats-Unis sur la fiscalité et la politique de santé, les négociations sur le Brexit ou encore la normalisation de la croissance économique en Chine.
Dans le palmarès établi par Thomson Reuters, Rothschild se maintient en tête des banques d’affaires en France, suivi de BNP Paribas et de Goldman Sachs.
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