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- L’eurodéputée britannique Kay Swinburne a affirmé à Yalayolo Magazine UK: « Mes collègues français étaient manifestement en mission depuis 2009 pour essayer de ramener, avant le Brexit, tout ce qu’ils pouvaient à Paris. »
- Swinburne a participé à contrer les efforts de Christine Lagarde pour pousser les entreprises à quitter la City en rédigeant des rapports qui défendaient les affaires qui se faisaient à Londres.
- Swinburne a contribué à « préparer le terrain » pour MiFID II, la législation financière de l’UE qui vient d’entrer en vigueur et « aurait pu être bien pire ».
- Les efforts actuels pour forcer les chambres de compensation à quitter Londres pour rejoindre la zone euro « vont à l’encontre de la pensée globale », selon Kay Swinburne.
LONDRES — La directrice du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, a voulu utiliser la législation européenne pour délocaliser les affaires financières de Londres à Paris lorsqu’elle était ministre des Finances, affirme une député britannique.
L’eurodéputée tory Kay Swinburne a déclaré à Yalayolo Magazine UK qu’elle avait collaboré avec Downing Street pour bloquer les efforts de Lagarde en rédigeant un rapport défendant le trading à haute fréquence, une activité vulnérable aux attaques.
« Mes collègues français étaient manifestement en mission depuis 2009 pour essayer de ramener, avant le Brexit, tout ce qu’ils pouvaient à Paris », a déclaré Swinburne à BI UK. « De toute évidence, c’était notre mission d’arrêter cela. »
Le FMI, dont Christine Lagarde est la directrice depuis 2011, a refusé de commenter au nom de Lagarde.
‘Ils préparaient déjà des rapports’
Swinburne, qui est devenue eurodéputée en 2009, a déclaré avoir rencontré Lagarde peu de temps après avoir rejoint le Parlement européen. Lagarde lui a dit qu’elle prévoyait d’utiliser une prochaine révision de la législation pour forcer les entreprises à revenir en France.
« Christine Lagarde était ministre des Finances de la France à l’époque et toutes les femmes sur l’ECON [la commission des affaires économiques et monétaires l’UE] — nous n’étions pas si nombreuses — elle a décidé de nous prendre sous son aile et de nous emmener pour les déjeuners et dîners pour présenter nous au monde de la politique et des services financiers », a déclaré Swinburne.
« Elle m’a emmenée déjeuner le mois de mon arrivée et m’a raconté ce qu’ils envisageaient dans le cadre de la révision directif MIF en 2010. Ils préparaient déjà des rapports pour préparer le terrain pour reprendre l’activité économique de Londres et le remettre dans les échanges nationaux. »
La directive concernant les marchés d’instruments financiers (MiFID, en anglais Markets in Financial Instruments Directive) est entrée en vigueur dans toute l’UE en 2008 et normalise la réglementation relative aux services d’investissement à travers l’Union.
Une conséquence involontaire de la réglementation est qu’elle a stimulé l’économie financière de Londres, car des entreprises de trading d’actions secondaires se sont installées dans la capitale pour servir des clients dans toute l’UE plutôt que d’être basées localement ou de négocier sur des marchés nationaux.
Lagarde, qui était ministre des Finances de la France de 2007 à 2011, prévoyait de rédiger des rapports avant la révision officielle de la législation parce que « celui qui prend l’initiative obtient habituellement l’avantage et la commission suit », a déclaré Swinburne.
‘Tout pour contrer les projets de Christine Lagarde’
Après avoir discuté de la situation avec des collègues de haut rang, Swinburne a dit qu’elle a demandé l’aide du chancelier britannique de l’époque, George Osborne, pour produire un document illustrant les avantages de la configuration financière actuelle, afin de défendre Londres contre les efforts de Lagarde.
« Nous avons un document de position du Parlement qui dit que le trading à haute fréquence n’est pas mauvais, il faut l’encadrer, mais vous pouvez le faire », a déclaré Swinburne. « L’algorithmique est juste du trading normal, avec plus de vitesse, en utilisant des ordinateurs, donc vous devez avoir des règles et des procédures pour vérifier que les algorithmes ne font pas de dégâts. »
Le document, publié en 2012, s’intitulait « The Future of Computer Trading in Financial Markets: An International Perspective » (« L’avenir du trading par ordinateur sur les marchés financiers: une perspective internationale ») et a été produit par l’Office for Science du Royaume-Uni et financé par le Trésor.
L’auteur du rapport, le professeur Sir John Beddington, a écrit que « les préjugés négatifs habituels concernant le HFT ne sont pas justifiés par les éléments de preuve actuels ». Mais il a dit que « le régulateur a raison d’être préoccupé par les possibles effets du HFT sur les marchés financiers. » Il a fourni « des conseils clairs sur les mesures règlementaires les plus efficaces pour répondre à ces préoccupations à court terme, tout en préservant les bénéfices que le HFT/AT [trading à haute fréquence/trading algorithmique] pourrait apporter. »
Swinburne a confié à BI: « Nous avons créé ce contexte. Tout cela était pour contrer les rapports de Christine Lagarde. Nous avons commencé à jouer au jeu que les Français maîtrisaient si bien en sachant que la MiFID pouvait potentiellement être le principal perturbateur pour l’avenir des marchés de capitaux à Londres. »
MiFID II est entré en vigueur en janvier 2018, imposant des règles plus strictes sur toute une série d’activités financières. Swinburne a déclaré qu’elle était satisfaite de la façon dont la mise en œuvre se déroulait au Royaume-Uni et a déclaré que la législation « aurait pu être bien bien pire ».
‘Contraire à la pensée globale’
La France continue de s’activer pour essayer de ravir l’activité financière au Royaume-Uni, utilisant cette fois le Brexit comme un moyen de pression pour obtenir de nouvelles règles qui forceraient les entreprises à quitter Londres.
Peu de temps après le référendum britannique sur l’UE en 2016, le président français de l’époque, François Hollande, avait déclaré que la Grande-Bretagne ne pourrait pas conserver son rôle clé pour les chambres de compensation et « de continuer à faire des opérations en euros » après son départ de l’UE. Depuis, les ministres français et les représentants de l’UE ont à plusieurs reprises suggéré que la compensation des échanges libellés en euros soit transférée de Londres vers un pays membre de la zone euro après le Brexit.
Les chambres de compensation gèrent le risque de crédit, agissant en tant qu’intermédiaire dans les échanges de swaps et de dérivés pour garantir le contrat en cas de faillite d’une des parties concernées. L’acceptation de la loi anglaise et l’utilisation généralisée de la langue anglaise ont fait de Londres une plaque tournante pour la compensation à l’échelle mondiale.
Swinburne a ajouté: « Réduisez-vous réellement vos risques en formant une nouvelle CCP [chambre de compensation agissant comme contrepartie centrale] dans la zone euro pour passer les actifs libellés en euros? La question est clairement non.
« Vous augmentez votre risque parce que vous réduisez votre pool de membres de de la chambre compensation, vous réduisez le nombre d’individus exposés à cela, vous réduisez la liquidité. Dans les moments de crise, quand tout commence à geler, vous n’avez pas de marché des pensions qui puisse le soutenir, vous n’avez pas de membres compensateurs qui peuvent intervenir et vous offrir un tampon. »
« Par conséquent, vous avez réduit votre capacité à résister à une tempête, ce qui va à l’encontre de la réflexion globale sur les raisons pour lesquelles vous avez besoin de CCP au départ. »
Swinburne a déclaré que les politiciens européens commençaient maintenant à le réaliser, assurant à BI UK: « Maintenant, ils commencent à réaliser qu’un swap, qui est le marché majeur que Londres détient réellement, est juste cela: il y a une autre monnaie de l’autre côté. Il ne sert à rien d’avoir un seul camp, vous avez aussi besoin de l’autre côté. «
Version originale: Oscar Williams-Grut/Yalayolo Magazine UK
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