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- Ce début d’année 2018 a été marqué par quatre importantes acquisitions dans l’industrie pharmaceutique, dont Bioverativ par le laboratoire français Sanofi pour 9,3 milliards d’euros.
- Cette course aux achats devrait se poursuivre au cours de l’année, explique Eric Le Berrigaud, managing partner « Equity » chez Bryan, Garnier & Co, à Yalayolo Magazine France.
- Selon l’analyste, quatre raisons pourraient expliquer ce phénomène et la première est juridique.
Un vent de consolidation souffle sur le marché pharmaceutique.
Dernier événement en date: l’acquisition de Flatiron Health, la startup tech spécialisée dans les cancers, par le géant pharmaceutique suisse Roche, pour 1,9 milliard de dollars, jeudi 15 février 2018.
Et le mois dernier, le groupe français Sanofi a fait deux acquisitions, en commençant par la biotech américaine Bioverativ, spécialisée dans le traitement des maladies du sang, pour 11,6 milliards de dollars, soit 9,3 milliards d’euros, le 22 janvier 2018. A peine une semaine plus tard, le laboratoire français procédait à l’acquisition de la biotech belge Ablynx pour 3,9 milliards d’euros.
L’objectif des rachats effectués par Sanofi est clair: se renforcer sur le créneau des maladies rares, alors que ses activités dans le diabète continuent de souffrir de la concurrence des génériques, en particulier aux Etats-Unis, le premier marché pharmaceutique mondial.
Ce début d’année 2018 a aussi été marqué par une autre acquisition significative dans l’industrie pharmaceutique: l’Américain Celgene a déboursé 9 milliards de dollars pour s’offrir le spécialiste du cancer Juno Therapeutics.
Et ce n’est que le début de la course aux acquisitions.
Quatre raisons majeures pourraient conduire les laboratoires pharmaceutiques à poursuivre sur cette lancée tout au long de l’année, explique en effet Eric Le Berrigaud, managing partner « Equity » chez Bryan, Garnier & Co à Yalayolo Magazine France, qui rappelle que « globalement, les Américains sont des acheteurs plus réguliers et plus compulsifs que les Européens, car, historiquement, les laboratoires pharmaceutiques en Amérique se sont construits via des big deals ».
La première raison est juridique et concerne principalement les Américains Johnson & Johnson, Pfizer ou encore Merck & Co. Il s’agit de la nouvelle réforme fiscale aux Etats-Unis.
Cette réforme fiscale implique entre autres une réduction du taux d’impôt des sociétés, qui passe de 35% à 21%, et une baisse des taxes calculées sur les bénéfices réalisés par les entreprises américaines à l’étranger.
L’analyste Eric Le Berrigaud explique que l’on pouvait ainsi s’attendre à un changement important du côté des laboratoires pharmaceutiques américains:
« Cela va permettre de rapatrier de l’argent stocké à l’étranger aux Etats-Unis, qui pourrait être employé dans des acquisitions. »
A cela viendrait s’ajouter le fait que plusieurs laboratoires vont être confrontés à l’échéance de fin de brevets pour certains de leurs grands produits biologiques et devront donc faire des acquisitions pour chercher des nouveaux leviers de croissance.
C’est notamment le cas d’Abbvie, qui « est dépendant d’un produit dangereusement en fin de vie », souligne Eric Le Berrigaud, en référence à l’humira, qui traite l’arthrite, la maladie de Crohn, le psoriasis ou encore la colite ulcéreuse et qui représente près de deux tiers des revenus du laboratoire américain.
En plus des grands laboratoires pharmaceutiques européens et américains, les grandes entreprises de biotech pourraient entrer dans la danse et se positionner comme acteurs pour faire des acquisitions.
Sans oublier « le phénomène d’effet domino »: si un acteur d’une catégorie se lance dans une série d’achats, un concurrent de la même catégorie pourrait faire de même, car il ne peut pas rester là, les bras croisés.
Quant aux cibles potentielles de ces acquisitions, le managing partner « Equity » de Bryan, Garnier & Co estime qu’il s’agira probablement de « toutes ces entreprises qui possèdent des technologies très disruptives », comme le spécialiste des cancers Juno Therapeutics, racheté par Celgene.
Les géants pharmaceutiques ne peuvent pas démarrer de zéro pour ce type de traitements. Ils scrutent donc les boîtes qui sont les plus avancées dans le domaine.
« Ce sont des technologies qu’on laisse avancer dans les mains des biotechs spécialisées. Plus on attend, plus ça prend de la maturité. Et quand on rachète quasiment au moment où le produit arrive sur le marché, les risques sont moindres pour le laboratoire. Par contre, le prix de l’acquisition devient plus élevé. »
Dans l’ensemble, on observe tout de même « un mouvement de recentrage », a souligné Eric Le Berrigaud à Yalayolo Magazine France.
« La taille peut aussi être un inconvénient. Un mouvement de recentrage permet de redonner de la flexibilité à des groupes tentaculaires et leur permettre de repartir à l’attaque, en trouvant la technologie ou le produit dont ils ont besoin, et avoir une stratégie plus focalisée. »
Côté européen, le DG de Sanofi, Olivier Brandicourt, a annoncé que le groupe avait « la capacité de faire d’autres acquisitions à l’avenir », tandis que le groupe danois Novo Nordisk, connu pour être le premier fabricant mondial d’insuline, devrait chercher à renforcer sa division de biopharmarcie, qui commence à ralentir, via des prises de licence d’actifs en phase d’essais cliniques ou via des acquisitions pures et simples.
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Yalayolo Magazine