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Aucune majorité claire ne s’est imposée en Italie, lors des élections législatives du dimanche 4 mars, mais les partis anti-européens ont fait une percée historique.
Résultat: le scénario redouté — où la troisième économie de la zone euro se retrouve en situation de blocage politique — s’est matérialisé, ouvrant la voie à une période d’incertitude politique peu appréciée des investisseurs.
Le parti Mouvement Cinq Etoiles (M5S), qui se présent comme « anti-système », est devenu la première force politique en Italie et pourrait rejoindre un gouvernement qui aura certainement une forte tonalité euro-sceptique. A moins que de nouvelles élections soient convoquées.
Dans le doute, les principales Bourses européennes ont ouvert sur une note de prudence ce lundi 5 mars.
Voici comment les principaux marchés et indicateurs économiques ont réagi après les élections en Italie:
- Le rendement des obligations souveraines italiennes à 10 ans a bondi de près de 6 points de base à 2,088%, contre 2,04% vendredi, après un pic à 2,128%.
- L’écart de rendement entre le 10 ans italien et le Bund allemand de même échéance s’est creusé à 150 points de base, alors qu’il était retombé à moins de 125 points début février.
- L’euro a reculé de près de 0,27% face au dollar, à 1,2284 dollar.
- L’euro a cédé -0,13% face au yen, à 130,07 après un plus bas de six mois à 129,35 yen.
- Le CAC 40 gagnait 0,34% à 5153,96 points vers 08h50 GMT.
- Le Dax progressait de 0,47%.
- Le FTSE 100 gagnait 0,44%.
- L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 progressait de 0,46%.
- L’EuroStoxx 50 de la zone euro progressait de 0,28%.
- La Bourse de Milan reculait de 0,91%.
Voici les premières réactions des analystes:
Shane Oliver, économiste chez AMP, cité par Reuters:
« Le résultat compliqué des élections italiennes ajoute un peu de nervosité aux marchés actions mondiaux. L’élection italienne risque de rendre les finances publiques de l’Italie en plus mauvais état qu’elles ne le sont déjà avec l’absence de progrès pour résoudre les problèmes de compétitivité de l’Italie à long terme ».
Fabio Balboni, économiste de la banque HSBC:
« Le pays pourrait connaître une période prolongée de blocage politique et le Mouvement Cinq Etoiles (M5S) a de bonnes chances de faire partie du prochain gouvernement. Pour les marchés, beaucoup de choses tiendront à la question de savoir si le M5S, s’il joue un rôle au gouvernement, sera aussi radical que son programme le suggère. »
Tangi Le Liboux, stratège chez Aurel BGC:
« Le scénario du pire, improbable car le M5S a toujours écarté toute alliance jusqu’à présent, reste possible, à savoir une alliance entre populistes. En effet, la Ligue du Nord et le M5S ont la majorité si les deux partis décidaient de s’entendre (…) Mais il est inutile de spéculer à ce stade, car tout reste possible en Italie. La seule certitude est l’incertitude complète. »
Matteo Ramenghi, chief investment officer d’UBS Wealth Management Italy, dans une note à ses clients:
« Nous nous attendons à une période de longues négociations après ces élections, ce qui pourrait conduire à une volatilité accrue des actifs italiens. (…) Nous pensons qu’une grande coalition serait bien reçue par les marchés financiers dans la mesure où elle assurerait une stabilité politique et une continuité dans les politiques économiques actuelles, mais sa longévité posera question. De nouvelles élections prolongeront l’incertitude et pèseront sur la perception du risque italien par les marchés financiers. Enfin, une alliance anti-système entre M5S et [la Ligue du Nord], le pire des scénarios pour les marchés, paraît improbable vu la différence des programmes. »
François Raynaud, gérant allocation d’actifs et dettes souveraines chez Edmond de Rothschild Asset Management, interrogé par Reuters:
« Le marché ne croit pas qu’une coalition puisse se faire entre le M5S et la Ligue du Nord. Il faut en effet que le présidennt italien, Sergio Mattarella, charge le M5S de former un gouvernement puis que le M5S et la Ligue du Nord parviennent à un accord. Ce n’est pas impossible à mon avis, mais ce n’est pas intégré par le marché. (…) Le scénario le plus probable est qu’un gouvernement technocratique soit nommé avant l’organisation de nouvelles élections. (…). Pour l’instant, il n’y a pas de remise en question de l’euro mais on peut noter qu’il n’est pas impossible que les trois partis anti-système — M5S, Ligue du Nord et Fratelli d’Italia — obtiennent la majorité des trois cinquièmes au Parlement pour réformer la constitution et, éventuellement, faire un référendum sur une sortie de la zone euro. Mais ça reste très hypothétique. »
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