[ad_1]
- Avare d’interviews en direct depuis son élection, Emmanuel Macron accorde deux entretiens en quatre jours.
- Il essaiera de rassurer les mécontents et de conjurer la grogne sociale, notamment des cheminots dont le mouvement de grève se poursuit.
- Voici cinq sujets sur lesquels il faudra guetter ses réponses.
Invité du journal de 13h00 de TF1 ce jeudi, Emmanuel Macron tentera de conjurer la constitution d’un front des mécontents moins d’un an après son élection à la présidence.
Selon un sondage de l’Observatoire politique Elabe pour Les Échos, si Emmanuel Macron recueille 65% d’opinions favorables chez les cadres, son score chute à 41% pour les classes moyennes et seulement 27% pour les classes populaires
Jusqu’ici avare d’interviews, le chef de l’Etat répondra aux questions de Jean-Pierre Pernaut, dont le journal réunit cinq millions de téléspectateurs. L’entretien, entrecoupé de reportages, se déroulera dans une école de Berd’huis, dans l’Orne.
Il renouvellera l’exercice dimanche soir sur RMC-BFMTV et Mediapart — avec des téléspectateurs, auditeurs et lecteurs plus jeunes et urbains — une expression en deux temps qui doit permettre de toucher des publics différents, selon le porte-parole du gouvernement.
Voici ce qu’il faudra guetter lors de ces deux entretiens, dans lesquels il devrait autant aborder des sujets du quotidien des Français que des thèmes internationaux et régaliens:
1. La grève à la SNCF et les mouvements sociaux
Les réponses d’Emmanuel Macron face aux différents mouvements sociaux — à la SNCF, chez Air France, dans les universités et dans les services publics de la santé — seront scrutées.
Le plus emblématique de ces mouvements sociaux demeure la grève « perlée » à la SNCF, débutée le 3 avril dernier, afin de faire reculer l’exécutif sur la réforme du système ferroviaire, et qui court encore jusqu’à fin juin.
Les syndicats dénoncent la fin programmée du statut des cheminots pour les nouvelles recrues, l’ouverture à la concurrence et demandent la reprise de la dette de 45 milliards d’euros par l’Etat. Soucieux de ne pas paraître rétif au dialogue, le gouvernement met en avant les concertations ouvertes au début du mois de mars et censées se poursuivre jusqu’à la fin avril.
L’Unsa-ferroviaire et la CFDT-Cheminots, organisations dites réformistes, ont critiqué mercredi l’attitude du gouvernement, qui opposerait un mur à leurs demandes et rendrait de ce fait toute négociation impossible. Elles se plaignent de n’obtenir aucune réponse à leurs interrogations alors même que la procédure législative suit son cours à l’Assemblée nationale.
Les députés ont adopté mardi l’article 1 qui autorise le gouvernement à transformer par ordonnance le cadre juridique de la SNCF et à supprimer le statut des cheminots pour les nouvelles recrues. Mercredi, ils ont validé le principe d’une ouverture à la concurrence décalée dans le temps pour le réseau francilien, au-delà des dates retenues pour les autres régions, allant jusqu’à 2039 pour les lignes A et B du RER.
A l’Assemblée, le vote solennel doit avoir lieu le 17 avril,
2. Les réformes économiques
Pour le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, « on est à un tournant de la première partie du quinquennat ». « Il y a un faisceau de présomptions sur le climat social. Pour Emmanuel Macron, le pain blanc a été mangé, la confiance absolue dans le chef s’émousse », a-t-il dit à Reuters.
Emmanuel Macron va devoir faire preuve pédagogie pour expliquer aux retraités — mécontents face à la hausse de la CSG — et aux classes populaires que les promesses fiscales se réaliseront dans quelques mois avec une baisse de la taxe d’habitation et l’amplification des baisses de cotisations sociales salariales.
Emmanuel Macron, qui accuse ses prédécesseurs d’avoir manqué de courage pour réformer le pays, pourra affirmer que les efforts demandés aux Français portent de premiers fruits, en soulignant l’amélioration de la conjoncture économique et la réduction plus forte que prévu des déficits publics.
Le gouvernement français table désormais sur une progression du produit intérieur brut (PIB) de 2,0% en 2018 comme en 2019, contre 1,7% pour les deux années auparavant, selon des documents de Bercy. Parallèlement, le déficit public serait ramené à 2,3% du PIB en 2018 et cette deuxième année consécutive sous le seuil de 3,0% du PIB devrait donc permettre à la France de sortir de la procédure de déficit excessif sous laquelle elle se trouve depuis 2009.
Dans ce contexte d’amélioration des prévisions de croissance et d’évolution du déficit, les prévisions sont également plus favorables pour la dette publique, qui devrait commencer à refluer dès cette année (à 96,4% du PIB contre 97,0% en 2017), alors que le gouvernement prévoyait auparavant qu’elle n’atteigne son point culminant que l’an prochain.
3. L’évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes
Une opération de démantèlement de la « zone à défendre » de Notre-Dame-des-Landes, (Loire-Atlantique), où le gouvernement a renoncé à construire un aéroport, a lieu depuis le début de semaine. Les services de l’État se sont donné pour objectif de démolir 40 des 97 « lieux de vie » occupés par les militants présents dans la « Zone à défendre » (ZAD) : ils seraient situés trop près de la route départementale D281 et leurs occupants n’auraient pas déposé de dossier de projet agricole individuel.
Le conflit semble se durcir. Plusieurs personnes, dont un journaliste, ont été blessées mercredi au troisième jour des expulsions. Des renforts sont arrivés dans la matinée dans les rangs « zadistes » et les habitants ont aussi vu affluer sur place de nouveaux « tracteurs vigilants », les mêmes qui avaient encerclé avec succès la ferme de Bellevue lors de l’opération César à l’automne 2012.
Le député La République en marche (LaRem) Matthieu Orphelin appelle à « une pause dans l’opération pour permettre l’arrêt desaffrontements et la reprise du dialogue ».
4. L’opération militaire contre le régime syrien
Cinq ans après l' »occasion manquée » de l’été 2013, la France se prépare à répondre aux côtés des Etats-Unis à l’attaque chimique présumée de Douma imputée au régime syrien de Bachar al-Assad au nom de la « ligne rouge » édictée par Emmanuel Macron.
« Dans les prochains jours nous annoncerons notre décision », a dit le chef de l’Etat français mardi soir, précisant que les décisions coordonnées avec Washington, si elles étaient prises, « auraient vocation à s’attaquer aux capacités chimiques détenues par le régime » syrien.
Paris semble souhaiter « que cette action soit la plus large possible et ne soit pas uniquement le fait de pays occidentaux, donc il est possible que des pays arabes soient associés », souligne-t-il, au lendemain de la visite à Paris du prince héritier saoudien Mohamed ben Salman qui a fait savoir que Ryad répondrait « présent » si ses partenaires le demandaient.
Donald Trump a prévenu la Russie mercredi d’une intervention militaire imminente enSyrie après l’attaque au gaz toxique, imputée au régime syrien, contre la ville rebelle de Douma, dans la Ghouta orientale.
Le président américain répondait aux avertissements de Moscou, qui avait prévenu les Etats-Unis que tout missile tiré contre laSyrie serait abattu et que les sites de lancement seraient détruits.
« La Russie promet d’abattre tous les missiles tirés contre la Syrie. Tiens-toi prête, Russie, parce qu’ils arrivent, beaux et neufs(…), écrit Trump sur Twitter.
« Vous ne devriez pas être les partenaires d’un animal qui tue son peuple avec des gaz et s’en réjouit! » poursuit-il, faisant allusion au président syrien, Bachar al Assad.
5. Une communication finement orchestrée pour tenter de calmer les opposants
Ces deux entretiens sont une contre-offensive médiatique pour le chef de l’Etat,qui n’a donné que deux interviews télévisées en direct depuis son accession au pouvoir il y a près d’un an.
C’est pour lui l’occasion de s’adresser à une large palette de Français et de tenter d’éteindre le premier mouvement social d’ampleur de son quinquennat.
Les choix des médias et des formats ne laissent rien au hasard.
Le premier se déroule ce jeudi 12 avril à 13h dans le journal télé de Jean-Pierre Pernaut, qui rassemble près de cinq millions de téléspectateurs, fait la part belle aux sujets de proximité et est très suivi par les employés, ouvriers et retraités.
La deuxième interview aura lieu dimanche soir sur BFM TV, RMC et Mediapart.. En direct, pendant deux heures, il répondra aux questions de Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, depuis le Palais de Chaillot, réputés pour leur pugnacité.
« Il faut bien comprendre qu’Emmanuel Macron est, de loin, le président qui maîtrise le mieux sa stratégie d’intervention médiatique », affirme Arnaud Benedetti, professeur associé à la Sorbonne, dans les colonnes du Temps.
L’auteur de Coup de com’ permanent détaille les choix faits par Emmanuel Macron:
« Lorsqu’il sent qu’une crise s’aggrave et qu’il entre dans une zone de turbulences politiques, Emmanuel Macron revient vers les médias traditionnels comme la presse ou la télévision, parce qu’ils sont propices à la pédagogie et qu’ils lui permettent d’affirmer sa stature présidentielle. En temps normal, il mise en revanche sur les réseaux sociaux pour rester en lien avec ses électeurs, avec ses «marcheurs», et surtout avec la jeunesse ».
L’entourage du chef de l’Etat n’a fait aucun commentaire sur le choix des médias ni sur la teneur du message d’Emmanuel Macron, à qui cette double intervention à des heures différentes permettra de toucher à la fois des retraités, des ruraux, des actifs et des urbains.
Lire aussi : Christine Lagarde donne 3 priorités pour soutenir l’économie mondiale avant qu’elle ne ralentisse certainement
VIDEO: Voici comment savoir si vous êtes malade ou allergique
[ad_2]
Yalayolo Magazine