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Vincent Bolloré a été mis en examen ce mercredi 25 avril 2018, après presque de deux jours de garde à vue, dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de corruption pour l’obtention de concessions portuaires en Guinée et au Togo, selon une source judiciaire.
Les chefs retenus contre le PDG du groupe Bolloré sont les suivants: corruption d’agent public étranger, complicité d’abus de confiance et complicité de faux. Il n’a toutefois pas été placé sous contrôle judiciaire.
D’autres dirigeants du groupe Bolloré ont été mis en examen: Gilles Alix, DG du groupe Bolloré, pour les mêmes chefs, et Jean-Philippe Dorent, responsable du pôle international de Havas Paris, pour abus de confiance et faux et usage de faux. Ce dernier a été placé sous statut de témoin assisté pour corruption d’agent public étranger.
Le milliardaire breton était auditionné depuis mardi matin à Nanterre (Hauts-de-Seine) par les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).
La justice soupçonne les dirigeants de Bolloré d’avoir utilisé le groupe de communication Havas, alors une filiale du groupe, pour faciliter l’arrivée au pouvoir de dirigeants africains afin d’obtenir en contrepartie des concessions portuaires.
Les juges s’intéressent en particulier aux conditions de reprise par le groupe Bolloré de la concession du port de Conakry, en Guinée, et de la gestion d’un terminal à conteneurs du port de Lomé, au Togo.
Suite à son long exil à Paris, Alpha Condé s’était lié d’amitié avec l’ancien ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner et avec le milliardaire breton, Vincent Bolloré.
Dans un communiqué publié mardi, le groupe Bolloré « dément formellement que sa filiale de l’époque SDV Afrique ait commis des irrégularités », ajoutant que « les prestations relatives à ces facturations ont été réalisées en toute transparence ».
Un porte-parole du gouvernement guinéen a de son côté assuré que la concession accordée au groupe Bolloré pour le port de Conakry était strictement conforme à la loi.
Francis Pérez, dirigeant de la société Pefaco basée en Espagne, a quant à lui vu sa garde à vue levée sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui, a déclaré son avocat.
L’enquête, qui fait suite à une plainte déposée par un ancien collaborateur du groupe, porte sur des faits qui remontent à 2009 et 2010.
Une perquisition avait été menée en avril 2016 au siège du groupe Bolloré à Puteaux (Hauts-de-Seine) dans le cadre de cette enquête. Des perquisitions ont également été conduites en 2014 et 2015 chez Havas, racheté depuis par Vivendi.
Le groupe contrôlé par la famille Bolloré joue un rôle de premier plan en Afrique où il est présent dans 46 pays, exploite 16 terminaux à conteneurs ainsi que trois concessions ferroviaires et emploie 25.000 personnes.
Moins médiatisé que d’autres activités de l’empire Bolloré comme les médias et ses 20% dans Vivendi ou les batteries électriques, la division transport et logistique a dégagé un chiffre d’affaires de 2,4 milliards d’euros sur le continent africain l’an dernier.
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