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L’homme d’affaires Vincent Bolloré a été mis en examen mercredi 25 avril au terme de près de deux jours de garde à vue, dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de corruption pour l’obtention de concessions en Afrique.
Les juges ont estimé qu’il existait des indices graves ou concordants laissant penser que le groupe Bolloré avait eu recours à des méthodes illégales pour décrocher des contrats en Guinée et au Togo.
C’est une figure du capitalisme français qui pourrait devoir affronter un procès à terme.
En 30 ans, l’entrepreneur breton a construit un groupe mondial, valorisé 12 milliards d’euros en bourse, sans compter ses nombreuses participations.
Vincent Bolloré a toujours été ambitieux, quitte à employer parfois des méthodes décriées pour s’emparer d’entreprises accélérant le développement de ses activités.
L’homme ne donne pas d’interviews. Sous le feu des projecteurs il y a deux ans quand il a pris la direction opérationnelle de Canal+, il revient cette fois-ci bien malgré lui sur le devant de la scène.
Voici un aperçu de la longue carrière de Vincent Bolloré — de la reprise d’une entreprise familiale au bord de la disparition dans le Finistère, à la préparation de la transmission d’un empire familial richissime.
Il est issu d’une famille d’industriels du Finistère, qui a fait fortune avec une fabrique de papier à rouler, connue sous le nom d’OCB, sigle de Odet-Cascadec-Bolloré. A Ergué-Gabéric, commune historique du groupe Bolloré, se trouvent aujourd’hui la production de films plastiques ultra-fins, la filiale BlueSolutions pour les activités liées à la batterie électrique lithium métal polymère (LMP) et la fabrication des bus électriques et tramways.
Source: Le Télégramme
Après des études d’économie à Paris X Nanterre, Vincent Bolloré débuta sa carrière dans la banque où il occupa notamment le poste de directeur-adjoint à la Compagnie financière Edmond de Rothschild. En 1981, âge de 29 ans, il reprit l’entreprise familiale au bord de la faillite en demandant aux salariés de baisser leurs salaire. La marque sera revendue en 2000 au groupe américain Republic Technologies.
Source: Complément d’enquête
En 30 ans, Vincent Bolloré a considérablement diversifié le groupe tout en partant à l’international. La PME en dépôt de bilan est devenue un conglomérat de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires et de 59.000 salariés. Bolloré est présent dans le transport et la logistique, la communication et les solutions de stockage d’électricité. C’est sans compter sur ses participations dans Vivendi, dans des vignobles ou dans la production d’huile de palme. Le groupe Bolloré titre une grande partie de ses profits de l’Afrique — 80% il y a six ans.
Source: Groupe Bolloré, Les Echos
Toutes ces activités ne sont pas rentables. Il y a 16 ans, Vincent Bolloré décide de miser sur la batterie électrique. Il y a dépensé plus de 3 milliards d’euros mais l’activité n’est toujours pas rentable. En 2017, le chiffre d’affaires de Blue Solutions est en retrait de 26 % par rapport à l’exercice 2016, pénalisé par une contribution exceptionnelle et la faiblesse de l’activité de voitures électriques BlueCar.
Source: Blue Solutions
Audacieux, intrépide, il se décrivait lui même « têtu comme un Breton » et « trop gentil » dans une émission de Thierry Ardisson en 1987. Des proches disent qu’il veut « tout voir, tout contrôler et surtout tout comprendre ». Il s’est entouré d’un nombre restreint de gens de confiance. « Le groupe Bolloré, c’est un camp de gitans. Et lui, c’est le roi des gitans », souligne pour sa part Ange Mancini, ancien chef du Raid et préfet, désormais bras droit de Vincent Bolloré. Ce dernier a également fait preuve d’un interventionnisme certain chez Canal+, n’hésitant pas à se séparer sans ménagement d’une trentaine de managers du groupe pour mettre des proches à leur place.
Source: Complément d’enquête, Ina
Mais le chef d’entreprise n’aime pas trop qu’on parle de lui et de ses activités. Il a l’attaque facile. A la suite du reportage de Complément d’enquête, pour lequel les auteurs ont reçu le Prix-Albert Londres, Vincent Bolloré a porté plainte pour diffamation. Dans une procédure parallèle, il réclame 50 millions d’euros pour atteinte à ses intérêts commerciaux. La décision est attendue le 12 juin.
En affaires, Vincent Bolloré tente souvent de passer en force. Dans les années 90, il mène des raids sur Pathé, Bouygues et Vallourec. Plus tard, Havas et Vivendi ne lui résisteront pas. Il applique alors toujours la même méthode: il monte progressivement au capital pour approcher les 30% et déclencher une OPA. C’est-à-dire proposer le rachat de toutes les actions qu’il ne possède pas encore. Dernièrement, seul Yves Guillemot chez Ubisoft — autre Breton — a su lui résister après deux ans d’une bataille homérique pour conserver l’indépendance de l’éditeur de jeux vidéos.
Sources: L’Expansion, Yalayolo Magazine France
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, celui qui mène des raids hostiles en tant qu’actionnaire croit à l’entreprise paternaliste pour réussir. « Quand vous avez le contrôle sur le futur, vous réussissez mieux que si vous êtes sous la domination des marchés financiers », explique-t-il.
Source: Complément d’enquête
C’est d’ailleurs l’une de ses relations privilégiées qui vaut aujourd’hui à Vincent Bolloré le fait d’être mis en examen. Les juges le soupçonnent avec deux personnes d’avoir utilisé le groupe de communication Havas, alors une filiale du groupe, pour faciliter l’arrivée au pouvoir de dirigeants africains afin d’obtenir en contrepartie des concessions portuaires en Guinée — pays présidé par son ami Alpha Condé — et au Togo. Il risque un procès.
Source: Yalayolo Magazine France, Le Monde
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