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Un groupe de scientifiques britanniques a testé des crevettes d’eau douce sur 15 sites dans cinq rivières du comté de Suffolk, une zone rurale au nord-est de Londres. Leurs résultats, publiés dans la revue Environment International, ont montré que toutes les crevettes contenaient des traces de cocaïne, ainsi qu’une autre drogue, la kétamine (un anesthésique parfois utilisé comme drogue pendant les fêtes) et un pesticide interdit appelé fenuron. Les chercheurs ont déclaré que les drogues se sont probablement retrouvés dans les rivières et en eau douce après consommation humaine ; la cocaïne pouvant facilement passer de notre urine aux eaux usées.
Ensuite, en particulier si les eaux usées non traitées ne sont pas filtrées, la drogue peut s’écouler de nos systèmes d’égout aux écosystèmes aquatiques environnants. « Cette présence régulière de drogues illicites chez les animaux sauvages est surprenante », a déclaré Leon Barron, co-auteur de l’étude, dans un communiqué de presse. « Nous pourrions nous attendre à les voir dans des zones urbaines telles que Londres, mais pas dans des bassins plus petits et plus ruraux. »
Les auteurs de l’étude ont déclaré qu’ils ne pouvaient tirer aucune conclusion sur les effets que ces polluants pourraient avoir sur les crevettes ou les animaux qui les consomment. Ils ont toutefois déclaré que la détection de « plusieurs pesticides qui n’étaient plus approuvés dans l’Union européenne » méritait d’être examinée davantage.
De l’urine, aux eaux usées, aux crevettes
Sur les 15 sites testés dans l’étude, les scientifiques ont trouvé des traces de 56 polluants dans un type de crevette d’eau douce appelé Gammarus pulex.
Les composants les plus fréquemment détectés aux concentrations les plus élevées sont des drogues telles que la cocaïne, la lidocaïne (un anesthésique local utilisé par certains trafiquants pour muscler la cocaïne en poudre) et la kétamine.
Les chercheurs ont également retrouvé des traces de médicaments contre l’anxiété, comme l’alprazolam et le diazépam (plus connus respectivement sous leurs noms de marque, Xanax et Valium). Le propranolol — qui traite l’hypertension artérielle et les battements de coeur irréguliers — a également été détecté, mais de manière beaucoup moins fréquente.
Les médicaments et les drogues ne sont pas les seuls polluants qui peuvent s’accumuler dans les corps des animaux aquatiques.
Les poissons et les fruits de mer peuvent également absorber des microplastiques — de minuscules morceaux de plastique brisé — qui remontent dans la chaîne alimentaire. Les microplastiques apparaissent même dans nos selles, selon le Smithsonian Institute.
Les crustacés ingèrent également des produits chimiques toxiques qui pénètrent dans les cours d’eau. Un exemple notable est celui du méthylmercure rejeté de 1932 à 1968 par la société d’engrais Chisso Corporation dans la baie de Minamata au Japon. Des citoyens japonais ont consommé des fruits de mer contaminés de la baie et ont contracté la maladie de Minamata, qui atteint le cerveau et le système nerveux et provoque des dommages physiques et des déformations.
Les mollusques remplis de drogues ne sont pas un problème limité au Royaume-Uni
Les crevettes ne sont pas les seuls animaux à avoir un problème de drogue accidentelle.
Une étude menée en 2017 à Victoria, au Canada, a révélé que des mollusques qui vivent à proximité des lieux de rejet des eaux usées contenaient des traces de médicaments tels que le triclosan (agent antibactérien présent dans le savon pour les mains) et l’ibuprofène.
En janvier 2019, des scientifiques ont également découvert que les eaux d’égout de Londres qui se jetaient dans la Tamise contenaient des traces de cocaïne. La capitale du Royaume-Uni a la plus forte concentration de cocaïne dans les eaux usées de toutes les villes d’Europe.
Une autre étude a révélé que les anguilles en danger critique d’extinction qui nageaient dans la Tamise pourraient devenir « hyperactives » à mesure que la cocaïne s’accumule dans leur cerveau, leurs muscles, leurs branchies et leur peau.
Enfin, l’an dernier, des scientifiques ont également découvert des traces d’oxycodone, d’antidépresseurs, de médicaments de chimiothérapie et de médicaments pour le cœur dans le tissu musculaire des moules de la baie de Puget à Seattle. Cela veut dire que les moules se nourrissent d’eaux usées contaminées, ont indiqué les chercheurs.
« Il ne faut pas ramasser (et manger) des moules dans ces baies urbaines », a écrit le co-auteur de l’étude, Andy James, dans un communiqué de presse.
Version originale : Aylin Woodward/Yalayolo Magazine
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