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- Le Français Didier Leroy, numéro 2 de Toyota, a touché une rémunération record l’an dernier, de près de 8 millions d’euros. C’est trois fois plus que le salaire de son PDG.
- Culturellement, la rémunération des dirigeants japonais est faible par rapport à leurs homologues à l’étranger.
- C’est un problème pour l’économie japonaise qui peine à attirer des talents à la tête de ses entreprises.
C’est un record de rémunération chez Toyota. Pour la première fois cette année, le constructeur japonais a annoncé avoir versé plus de 1 milliard de yens à l’un de ses salariés, le Français Didier Leroy, vice-président exécutif et à ce titre numéro deux de Toyota.
Il a touché précisément 249 millions de yens de salaire fixe et 777 millions de bonus, soit un total de 1,026 milliard de yens, l’équivalent d’un peu plus de 8 millions d’euros.
Didier Leroy était déjà le dirigeant le mieux payé de Toyota mais avec cette nouvelle rémunération record, il devient l’un des cadres les mieux payés du Japon et l’écart s’accroît encore plus avec la deuxième personne la mieux payée de son groupe, en l’occurence Akio Toyoda, le PDG de Toyota. Malgré 18% d’augmentation, ce dernier n’a touché « que » 380 millions de yens.
Il gagne 3 fois plus que son PDG
Didier Leroy a donc gagné « trois fois plus que le PDG », constate Takaki Nakanishi, analyste du secteur automobile basé à Tokyo, cité par le Wall Street Journal, et qui avoue « je ne vois aucune véritable raison à cela ».
Il faut dire que la culture de rémunération au Japon est très différente de celle des pays occidentaux. Au Japon, « malgré la pénurie croissante de main d’oeuvre, les augmentations restent anémiques pour ceux qui passent leur carrière dans la même entreprise. Une situation qui provient en partie du manque de revendications des salariés, habitués à l’absence de hausse des prix, découlant de 20 ans de déflation », analyse David Swan, directeur général du cabinet Robert Walters au Japon dans son étude sur les salaires japonais en 2018.
Les cadres dirigeants japonais savent qu’ils sont moins bien payés que leurs homologues étrangers, mais ils ont en échange la sécurité de l’emploi et obtiennent ensuite des postes de conseillers non-exécutifs en fin de carrière.
Les PDG japonais sont nettement moins payés que leurs homologues étrangers
Selon les données du Fonds monétaire international, compilées par Bloomberg, les PDG Japonais gagnent en moyenne 58 fois le salaire médian de tous leurs employés. Alors qu’en Allemagne, le ratio s’établit à 136 et qu’il culmine à 265 aux Etats-Unis.
Pour de nombreux experts, les salaires des dirigeants japonais sont trop faibles, eu égard à leurs homologues étrangers. L’ancien patron de la Bourse de Tokyo, Atsushi Saito, s’est d’ailleurs exprimé plusieurs fois sur le sujet. « Ce n’est pas attractif de devenir PDG. Quelle personne compétente voudrait faire le job? »
Nicholas Benes, codirecteur du Director Training Institute du Japon, cité par le Wall Street Journal, estime que la rémunération de Didier Leroy n’est pas le sujet, elle « suggère surtout que les sociétés japonaises paient trop peu leurs employé japonais ».
Afin de débaucher et conserver les talents étrangers, les non-japonais, eux, sont mieux lotis avec des rémunérations proche des standards internationaux. Pour mémoire, Carlos Ghosn, le président de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, touchait près de 9 millions d’euros lorsqu’il était PDG de Nissan Motors.
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