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Au départ de l’aventure Hush il y avait une promesse: créer “une néo-banque mobile, communautaire, participative, compatible avec les cryptomonnaies”. Autant de mots magiques qui collaient parfaitement à l’engouement suscité fin 2017 par les cryptomonnaies. Hush avait l’ambition de proposer un compte bancaire assorti d’une carte de paiement, ainsi qu’un accès aux cryptomonnaies et la possibilité de soumettre ses projets entrepreneuriaux aux autres utilisateurs pour qu’ils participent à leur financement. L’équipe avançait alors un calendrier très ambitieux : lever l’équivalent de 20 millions d’euros dans le cadre d’une ICO (Initial coin offering, une levée de fonds via les cryptomonnaies), obtenir l’agrément bancaire, signer un accord avec Mastercard, pour finalement se lancer fin 2018. Tout était donc tracé pour que Hush devienne une nouvelle pépite française. Mais tout ne s’est passé comme prévu.
Vendredi, le média spécialisé Mind FinTech a annoncé que les créanciers de la start-up et les investisseurs étaient sans nouvelles de son patron Éric Charpentier. Nous avons tenté de le joindre également par téléphone, en vain. Il a entièrement supprimé sa présence en ligne, que ce soit sur Twitter ou LinkedIn. Dans un billet rédigé sur Medium en avril (supprimé depuis), Hush déclarait avoir levé seulement 540.000 euros et 245 ethers (soit un peu moins de 50.000 euros au cours actuel). Le contrat de domiciliation au Luxembourg de l’entreprise a pris fin en mai dernier et Hush n’a pas trouvé d’autre point de chute. Selon Mind FinTech, les sociétés Chaineum et Kramer Levin, impliquées dans l’organisation de l’ICO, se retrouvent avec d’importants impayés sur le dos.
Les investisseurs qui ont participé à cette ICO n’ont pas plus de nouvelles. Sur le groupe Telegram de l’entreprise, le lieu d’échange privilégié de la communauté, le dernier message d’Eric Charpentier remonte au 6 juillet. Ces derniers ont bien reçu les tokens correspondant à leur investissement, mais ceux-ci ne servent à rien étant donné que la plateforme n’a pas été lancée. Pour rappel, participer à cette ICO ne donnait pas de droits de propriété sur l’entreprise (comme avec des actions classiques) mais des tokens, soit des jetons numériques destinés à être utilisés au sein du futur écosystème Hush.
Hush était-il une arnaque ? De ce que nous avons constaté pas forcément. Sa levée de fonds a été fortement handicapée par la dépréciation des marchés depuis le début de l’année (environ -80% sur l’ether depuis janvier). Le fait que les investisseurs ont bien reçu les tokens en juillet renforce aussi cet argument qu’il y avait bel et bien un projet derrière. En revanche, l’expérience passée de son fondateur ainsi que son ambition démesurée étaient autant de signaux qui devaient pousser au scepticisme.
Eric Charpentier n’en est pas à son premier coup d’éclat. Début 2017, il a été évincé de Morning, une start-up qu’il avait créé, spécialisée dans les activités de paiement entre particuliers et les cagnottes en ligne. L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a découvert fin 2016 que Morning, dont l’ambition était de devenir une néo-banque, avait indûment utilisé l’argent de ses clients pour financer le lancement d’une nouvelle activité. Au terme d’un conflit avec l’actionnaire Maif, l’activité a été reprise par une filiale de Leclerc en évitant la faillite de justesse et une perte financière pour 75.000 clients.
Ce fiasco de Hush constitue une nouvelle preuve qu’il est urgent d’imposer un cadre réglementaire aux ICO. Celui-ci est actuellement en discussion à l’Assemblée nationale dans le cadre la loi Pacte. Il devrait déboucher sur un label délivré aux projets sérieux par l’Autorité des marchés financiers (AMF).
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