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- Les ICO ont permis de lever 19,4 milliards de dollars dans le monde depuis 2014, dont 89 millions d’euros en France.
- Les levées de fonds en crypto-monnaies se sont accélérées en 2017 et, encore plus, lors du premier semestre 2018, portées par des projets phares.
- Les projets tendent à se professionnaliser, mais aussi à se diversifier et s’ouvrir à de nouveaux secteurs, les ICO permettant de créer notamment une communauté autour d’un produit.
Le gouvernement veut faire de la France un pays d’accueil pour les levées de fonds en crypto-monnaies, les initial coin offerings (ICO). Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, s’est notamment prononcé pour « un cadre fiscal clair et attractif pour les plus-values générées sur les crypto-actifs », qui comprennent les jetons (tokens) utilisés dans le cadre des ICO et les crypto-monnaies comme le bitcoin ou l’ether.
Mais la France ne représente aujourd’hui qu’une toute petite part des sommes levées via des ICO. L’Autorité des marchés financiers (AMF) a publié mercredi 14 novembre 2018 une étude sur cette façon de collecter des fonds.
Selon ses calculs, 22,2 milliards de dollars, soit 19,4 milliards d’euros, ont déjà été levés depuis 2014 grâce à des ICO dans le monde, principalement en 2017 (6,8 milliards de dollars) et au cours des neuf premiers mois de 2018 (15,2 milliards). Pour les projets enregistrés dans l’Hexagone, seuls 89 millions d’euros ont été recueillis dans le même temps.
Au cours des deux dernières années, 17 ICO ont levé à elles seules plus de 100 millions de dollars chacune, représentant au total 40% des montants collectés par ICO.
Les ICO tendent à se professionnaliser et à se structurer. L’AMF observe également « un phénomène de concentration des montants et du nombre de projets ».
La nature de ces projets évolue aussi. Ils se cantonnent moins aux secteurs technologiques, « témoignant de la diversité croissante des acteurs qui envisagent d’avoir recours à ce nouveau type de financement ».
En 2018, des projets phares ont tiré les montants levés. Les neuf premiers mois de l’année affichent une croissance de 28% du nombre de projets et de 125% des sommes collectées par rapport à 2017.
Block.one, une entreprise basée aux Iles Caïmans, a notamment collecté 4,2 milliards de dollars pour élaborer EOS, une blockchain de nouvelle génération. La messagerie instantanée Telegram a de son côté récolté 1,7 milliard de dollars, en deux mois seulement et via une vente privée, sans recourir à une ICO auprès du public. TaTaTu a pour sa part levé 575 millions de dollars en 20 jours pour un projet de plateforme de vidéos à la demande.
En l’absence de projet phare, les ICO subissent néanmoins un ralentissement au troisième trimestre 2018.
La croissance des ICO leur ont permis de représenter jusqu’à 6,3% du total du financement en actions au niveau mondial au premier trimestre 2018, contre 1,6% en moyenne sur l’ensemble de l’année 2017.
En France, les montants levés via des ICO demeurent faibles à ce stade, avec un total de 89 millions d’euros collectés pour 15 projets. Mais les ICO ont tout de même réussi à représenter 4% du financement en actions durant les 9 premiers mois de 2018.
« Si cette première vague d’émetteurs français étaient davantage tournés vers des secteurs technologiques et cherchaient à collecter des montants relativement faibles (entre 200.000 et 20 millions d’euros), les projets à venir se diversifient dans d’autres secteurs et espèrent collecter entre 1 et 180 millions », souligne l’AMF.
Par ailleurs, à la différence des ICO finalisées, les projets en cours ont « déjà eu accès à des financements ». Les ICO viennent par exemple après des levées de fonds classiques et ne servent donc pas uniquement aux entreprises ne parvenant pas à avoir accès aux modes de financement traditionnels.
Les ICO effectuées jusqu’à présent en France concernaient un nombre restreint de secteurs et servaient à financer notamment des projets liés à la blockchain.
L’objectif des porteurs de projets français est notamment de parvenir à créer une communauté autour de leur produit.
Sur les 74 porteurs de projets interrogés par l’AMF et dont les ICO ont déjà eu lieu ou sont envisagées, 22 ont cité la création d’une communauté comme une des raisons les ayant poussés à favoriser ce mode de financement.
L’idée est de bénéficier d’ambassadeurs de son projet, avec des investisseurs engagés, comme nous l’avait expliqué Pierre Noizat, le patron de la plateforme Paymium.
Au total, parmi les projets d’ICO terminés et à venir, « 89% auraient des caractéristiques utilitaires », précise l’AMF. Lors des ICO, différents types de tokens peuvent être émis, dont des utility tokens ouvrant des droits d’accès à des produits ou des services futurs proposés par l’entreprise émettrice.
L’ether, donc le fonctionnement repose sur la blockchain Ethereum, est la crypto-monnaie qui a été la plus utilisée parmi les 15 ICO déjà réalisées en France.
Les devises acceptées lors des ICO déjà finalisées sont majoritairement des crypto-actifs, et l’ether en particulier. Les ICO à venir souhaitent autoriser davantage de devises que leurs prédécesseurs afin d’attirer un public plus large, souligne l’AMF.
La majorité des projets en cours comptent accepter les investissement en ether ou en bitcoin, mais beaucoup d’entre eux entendent aussi accepter l’euro ou le dollar, voire la livre ou le yuan.
Reste que la plupart des émetteurs d’ICO reconnaissent avoir des difficultés à gérer le risque de change entre devises traditionnelles et crypto-actifs, du fait de la forte volatilité des devises virtuelles.
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