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Plus de 100.000 « Gilets jaunes » se sont rassemblés samedi à Paris et en province pour un « Acte 2 » national émaillé de violences sur les Champs-Elysées, dont le gouvernement a dénoncé la manipulation par l’extrême droite.
Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a condamné les auteurs de violences envers les forces de l’ordre : « Honte à ceux qui les ont agressées. Honte à ceux qui ont violenté d’autres citoyens et des journalistes. Honte à ceux qui ont tenté d’intimider des élus. Pas de place pour ces violences dans la République », a-t-il écrit sur Twitter.
Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a fait état d’un affaiblissement de la contestation une semaine après le début du mouvement, doublé d’une radicalisation à Paris, infiltré par des « séditieux ».
Quelque 106.000 manifestants, dont 8.000 à Paris, ont défilé samedi en 1.619 points, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, soit un tiers de la mobilisation constatée il y a une semaine (282.000).
Au total, 150 personnes ont été interpellées, dont 62 à Paris, selon la préfecture, notamment pour des jets de projectiles sur les Champs-Elysées.
Des commerces du quartier des Champs-Elysées ont subi des dégradations, indiquent les autorités.
Les derniers manifestants ont quitté la grande avenue parisienne dans la soirée, tandis que les pompiers travaillaient à éteindre les brasiers.
Vingt-quatre personnes ont été blessées sur les Champs-Elysées, dont cinq membres des forces de l’ordre.
‘Macron démission’
A Paris, les « Gilets jaunes » ont été repoussés à l’aide de canons à eau et des gaz lacrymogènes, alors qu’ils tentaient de forcer les barrages pour rejoindre la place de la Concorde.
« Macron démission », « C’est qui la France ? C’est nous ! » scandaient-ils. Pour certains masqués, des manifestants ont descellé des pavés pour les lancer sur les forces de l’ordre ou utilisé du mobilier urbain pour ériger des barricades.
Peu après 13h30, sur l’avenue de Friedland voisine, les CRS ont fait usage de « flashballs ». Une remorque incendiée a explosé sur les Champs-Elysées sans faire de blessé ; un homme seul, qui tentait de s’attaquer aux pompiers dépêchés sur place, a été maîtrisé par des « Gilets jaunes », a-t-on constaté sur place.
Les autorités ont déploré par ailleurs des barricades en feu ainsi qu’une voiture incendiée sur l’avenue parisienne.
La préfecture a fait état de « groupes à risque », tandis que Christophe Castaner a condamné la violence des « séditieux » d’ultradroite ayant intégré selon lui le mouvement des « Gilets jaunes » à l’appel de la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, ce que cette dernière a contesté.
Les autorités sont parvenues à empêcher les manifestants d’entrer dans un périmètre protégé englobant le bas des Champs-Elysées, la place de la Concorde, l’Elysée, l’hôtel de Matignon et l’Assemblée nationale.
Quelque 3.000 membres des forces de l’ordre, notamment des unités mobiles, étaient mobilisés samedi à Paris et dans les communes limitrophes pour ce seul événement. La tour Eiffel, bordée par le jardin du Champ-de-Mars où a été autorisée la manifestation des « Gilets jaunes », était fermée au public.
Blocages en province
Le rassemblement parisien des « Gilets Jaunes », s’il a mobilisé l’essentiel des forces de l’ordre, a cependant été éclipsé en nombre par la manifestation contre les violences sexistes et sexuelles, dans laquelle 12.000 personnes ont rallié la place de la République depuis l’Opéra.
Boulevard des Italiens, des centaines de pancartes violettes réclamant « sexisme abolition » ont défilé dans une ambiance musicale et festive.
En province, plusieurs actions ont touché le réseau routier et un homme armé à été maîtrisé dans le Jura, à Dole, sur un rond-point occupé par les manifestants.
Malgré l’interdiction préfectorale de manifester dans le centre de Bordeaux, 300 « Gilets jaunes » environ ont défilé depuis la place de la Bourse jusqu’à l’hôtel de ville. Les forces de police ont repoussé les manifestants qui voulaient y pénétrer samedi après-midi.
« Un véhicule a forcé un barrage au Cannet-des-Maures entraînant la blessure à la main d’un gendarme », a indiqué la préfecture du Var dans un communiqué.
L’Elysée avait fait savoir vendredi, à la veille de ce rassemblement présenté comme un nouveau point d’orgue de la fronde sans précédent sous le quinquennat, qu’Emmanuel Macron préciserait mardi le cap et la méthode pour mener à bien une transition écologique « équitable et juste » et faire que « personne ne soit laissé sur le bord de la route ».
Avant ce samedi, le mouvement avait provoqué deux morts, 628 blessés parmi les manifestants, 136 parmi les forces de l’ordre, 795 interpellations et 605 gardes à vue.
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