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La mobilisation des « Gilets jaunes » plombe le commerce et le tourisme alors que cette période de fin d’année lui est traditionnelle très propice. Le manque à gagner des commerçants couplé aux importantes dégradations fait gonfler la facture jour après jour.
Si le bilan des mobilisations n’est pas encore précisément chiffré, il s’élève à des millions d’euros, voire des milliards, selon certains socioprofessionnels.
Plus de 13 Mds€ de pertes dans l’alimentaire
Dans un communiqué publié le 3 décembre, l’ANIA, l’Association nationale des industries alimentaires, avance des pertes de près de 13,5 milliards d’euros pour l’ensemble du secteur agroalimentaire, soit près de 20% du chiffre d’affaires global de l’industrie française.
Des pertes qui « concernent avant tout des PME » estime l’ANIA qui dénonce des répercussions « catastrophiques et irrécupérables » mettant en péril la pérennité des entreprises.
L’association professionnelle énumère les différentes conséquences du mouvement des « Gilets jaunes »:
- Une désorganisation de la production, avec du chômage technique pour certains sites
- Une désorganisation totale dans les relations avec la grande distribution entraînant des annulations de commandes, des coûts supplémentaires à la charge des entreprises avec des demandes de pénalités, des ruptures d’approvisionnement, des retards de livraison et des frais de re-livraison.
- Une destruction des produits frais, entraînant un gaspillage alimentaire, dû à une saturation des entrepôts.
- A l’export, des impacts sur la capacité des entreprises à accéder aux marchés étrangers en raison du blocage de nombreux ports.
Net recul dans la distribution
Pour samedi dernier, la Fédération du commerce et de la distribution évoque de « très lourdes pertes de chiffre d’affaires, de -15 à -25% », selon son directeur général Jacques Creyssel qui s’exprimait sur Twitter à l’issue d’une rencontre à Bercy avec le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.
« L’essentiel des difficultés est en province », précise-t-il.
Réunion ce matin avec @BrunoLeMaire, @AgnesRunacher et @JBLemoyne. Constat de nouvelles très lourdes pertes de chiffre d’affaires, de -15 à -25%. L’essentiel des difficultés est en Province. Un nouveau WE de blocages est inenvisageable @FCDfrancepic.twitter.com/n0Epvl9t6N
— Jacques Creyssel (@JacquesCreyssel) 3 décembre 2018
Le 24 novembre, le repli du chiffre d’affaires du commerce s’élevait en moyenne à 18%, tandis que lors de la première journée de mobilisation des gilets jaunes, le 17 novembre, il avoisinait les 35%.
D’onéreux dégâts à Paris
L’impact est inégal selon la zone géographique. A Paris, du côté du Faubourg Saint-Honoré une quinzaine de boutiques ont été saccagées. Tandis que sur les Champs-Élysées, les enseignes ont encore perdu une journée d’activité samedi, soit près de 8 millions d’euros, d’après le comité des Champs-Elysées.
Si les dégâts infligés samedi aux rues et monuments de Paris ne sont pas encore chiffrés, les travaux de remise en état s’annoncent coûteux. Après avoir estimé dimanche que le coût des dégradations surprendra « tant elles sont immenses », le maire de Paris, Anne Hidalgo, a évoqué lundi soir sur France 3 « entre 3 et 4 millions d’euros » de dégâts à Paris pour les seuls « mobiliers urbains ».
Les dégradations subies par l’Arc de Triomphe se chiffrent quant à elles à plusieurs centaines de milliers d’euros, a affirmé Philippe Bélaval, le président du Centre des monuments Nationaux. Les dégâts pourraient même s’élever à « un million », a-t-il indiqué au Figaro, ajoutant que le monument « restera fermé au public pour plusieurs jours ».
Pour faire face, Anne Hidalgo compte accompagner les commerçants et évoque dans Le Parisien, un fonds d’urgence ou de garantie, à l’image de ce qui avait été mis en place après les attentats de 2015, lorsque « l’activité économique de la capitale avait chuté de façon vertigineuse ».
Le tourisme en berne
Les pillages de samedi dernier dans les beaux quartiers parisiens renvoient une désastreuse image de la France en général et de Paris en particulier.
L’attractivité parisienne est en chute libre auprès des touristes qui avaient prévu d’y passer quelques jours pour les fêtes de fin d’année.
Au 4 décembre, 35.000 nuitées ont déjà annulées pour le mois de décembre, soit une baisse de réservations de 30 à 35%, d’après les calculs du cabinet MKG.
Après la deuxième journée d’action le 24 novembre, MKG comptabilisait 25.000 nuitées annulées et chiffrait alors les pertes à 10 millions d’euros.
Marcel Bénezet, le président du Syndicat national des hôteliers restaurateurs cafetiers traiteurs, a évoqué dimanche sur BFMTV, une situation compliqué en Avignon, à Toulouse, à Montpellier et évidemment à Paris où il chiffre à 50% le taux d’annulation de séjours.
Par effet ricochet le secteur de la restauration est également très touché.
Pour les restaurants, « c’est une baisse tout à fait notable du chiffre d’affaires, ça représente entre 20 et 50% du chiffre d’affaires, et bien au-delà pour ceux qui étaient au cœur de ces émeutes », a affirmé sur franceinfo Didier Chenet, président du Groupement national des indépendants hôtellerie-restauration. »On commence à avoir des chiffres qui vont jusqu’à 50 000 euros de perte pour certains établissements. »
Mauvaise fin d’année
Des scènes de pillages ont également eu lieu hors de Paris, un supermarché Casino a été dévasté à Saint-Etienne et des magasins Carrefour ont été pillés dans plusieurs régions.
D’autres centres commerciaux souffrent de blocages depuis trois semaines, empêchant les clients de venir et les livreurs d’approvisionner les rayons.
Dans un communiqué, le Medef met en garde: « la situation économique de notre pays se dégrade. Nos entreprises et leurs salariés, spécifiquement dans les domaines du commerce, de la logistique, du transport et du tourisme, rencontrent de réelles difficultés, qui pourraient s’avérer dramatiques à la veille de la période de Noël. Le retour à l’ordre public est un impératif primordial. »
Communiqué :
Situation économique : il est urgent de réagir !#Giletsjauneshttps://t.co/V8zw8dMT94 pic.twitter.com/fmmM7JZPg5
— MEDEF (@medef) 2 décembre 2018
Le secteur du transport touché de plein fouet
De leur côté, les professionnels du transport tirent la sonnette d’alarme. Dans un communiqué commun, publié ce lundi, la FNTR, Fédération nationale des transports routiers, TLF, l’Union des entreprises transport et logistique de France, l’Unostra, l’Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles et la CSD, la Chambre syndicale des déménageurs dénoncent la situation.
« Les camions sont bloqués dans des centaines de kilomètres de bouchons ou dans les zones logistiques, sans pouvoir livrer. Des entrepôts sont inaccessibles et les personnels sont menacés […]. Nombre d’entreprises de transport routier et de la logistique sont de fait dans une situation dramatique, ce qui induit un risque majeur et, à court terme, sur les emplois. Les Organisations Professionnelles évaluent déjà à plus de 400 millions d’euros les pertes d’exploitation du secteur.«
Article mis à jour plusieurs fois au fur à mesure des déclarations.
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