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L’étude de BCG sur l’évolution de l’intelligence artificielle et le capital humain est édifiante pour la simple et bonne raison qu’il existe une véritable distorsion entre l’impact de l’intelligence artificielle, la prise de conscience de cet impact, les décisions pour anticiper ou prévenir cet impact et les moyens opérationnels déployés.
D’un côté, 12 % des dirigeants, 24 % des salariés et 49 % des managers indiquent savoir précisément de quoi l’IA s’agit. Mais seulement 20 % des dirigeants déclarent faire à l’heure actuelle de l’IA une priorité stratégique.
Comment expliquer cette distorsion ?
Il existe une première raison simple. On ne comprend pas grande chose à l’IA finalement. On ne comprend pas comment l’utiliser concrètement dans son entreprise. On ne comprend pas les prérequis, les budgets à allouer, les prestataires à contacter, les profils à recruter, les priorités à avoir, les technologies à utiliser ou encore les impacts à prévoir… L’intelligence artificielle inclut une si grande variété de notions, techniques mais aussi métiers, qu’il est difficile de savoir par où commencer.
Une deuxième raison est que pour une grande majorité des entreprises en France, l’IA n’est même pas un sujet. L’IA automatise certes. Mais pour automatiser il faut apprendre, et pour apprendre il faut de la matière, dans notre cas de la donnée. En 2017, moins de 50 % des entreprises françaises possédaient un site internet. Difficile de mettre en place des processus vertueux dans ces conditions.
Afin de comprendre cette distorsion, il est intéressant de se pencher sur le cas des cabinets de conseils en transformation digitale, qui ne dérogent pas à la règle. Ils bénéficient d’une vision large de clients hétérogènes qui permettent un retour marché assez exhaustif. Eux aussi, l’ont bien compris il va falloir intégrer l’intelligence artificielle au cœur des processus internes afin d’optimiser leurs couts et augmenter leurs revenus, mais aussi afin de fournir de nouvelles offres adaptées à leurs clients. Que ce soit en effectuant des partenariats et en rachetant des solutions de startups spécialisées ou bien en intégrant directement une brique IA à leurs offres. Il existe plusieurs approches généralistes ou spécialistes.
L’approche généraliste se veut globale, considérant l’IA mais surtout le numérique, comme une notion horizontale qui doit être pensée de façon à contribuer à l’ensemble de la chaine de valeur. Une des références reste OnePoint, cabinet de conseil en transformation digital fondé par David Layani au début des années 2000. Monsieur Layani affirmait d’ailleurs en 2017 dans Le Point que “la digitalisation était une notion trop souvent abordée de manière indépendante, comme si elle représentait une verticale particulière”. Afin de développer cette nouvelle offre et fédérer une communauté autour de l’IA, il recrute notamment Gontran Peubez, un des experts de l’actuariat français. Cette stratégie est définie comme un accompagnement end to end et soulèvera donc beaucoup de difficultés culturelles mais aussi structurelles de la part de leurs clients. C’est néanmoins l’un des meilleurs moyens de faire évoluer les entreprises qui souhaitent avancer petit à petit.
Pour citer Andrew Ng, le fondateur de Coursera, et l’ancien Chief AI de Baidu, l’IA est un « enabler » de valeur tout comme l’électricité l’était pour l’ère industrielle. Il faut construire un socle technique qui accueille les sous-jacents de l’IA (processus d’acquisition et de stockage de données, de modélisation d’algorithmes et de déploiement de produits) mais il faut avant tout établir une stratégie globale autour de ce socle en pensant l’IA non plus comme un unique outil opérationnel à déployer en mode projet mais comme une véritable révolution stratégique et culturelle.
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Yalayolo Magazine