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« Le logement a été disrupté, mais le monde ne le sait pas encore ». – Christopher Bledsoe, cofondateur d’Ollie, une startup de co-living.
Si vous aussi, vous faites partie de celles et ceux « qui ne savent pas encore », vous allez être heureux d’apprendre que votre logement (et votre vie, donc) va changer – et ouais ! Alors OK, c’est vrai, le concept initial du co-living n’est ni franchement récent, ni particulièrement disruptif. Il désigne tout simplement une forme de colocation entre startuppers, mais comme il y a « co » devant et que ça finit en « ing », il semble de bon ton de crier à la révolution.
Le concept de ce vivre ensemble 2.0 ? Réduire les espaces de vie privée au maximum, en vous proposant de disposer d’une chambre (rarement plus de 15m²) en complément de spacieux espaces collectifs offrant des services en pagaille. Et apparemment, les locataires (pardon, les membres, c’est comme ça qu’il faut les appeler) adorent : on leur met à disposition un appart clés en main et ils n’ont plus à se soucier des éventuelles tâches administratives (le wifi, l’assurance, l’électricité, l’eau et le chauffage, le ménage et même, parfois, l’abonnement Netflix : TOUT est compris).
En parallèle, plein d’activités hyper fun sont organisées (ateliers de cuisine, dégustation de vin, conférences sur à peu près tout et n’importe quoi ou, plus original : ateliers de tir à l’arc ou cours de lancer de couteaux), avec en plus des instagrammers en résidence dans les espaces de coliving les plus hype. Bref, que de demander de plus ? Quoi de plus sympa, après une dure journée de labeur, que de rentrer chez soi pour assister à une keynote sur le cloud dans son salon ?
Heureusement, quand il s’agit d’inventer des concepts absurdes, les Américains sont bien souvent en avance sur nous : le géant de l’immobilier professionnel WeWork (nouvellement rebaptisé The We Company) mise lui aussi sur cette formidable disruption avec sa branche baptisée WeLive, rêve devenu réalité de son directeur général Adam Neumann. Et ça fonctionne : par exemple, ce couple de jeunes fiancés n’imagine pas habiter ailleurs que dans son unité de vie WeLive à New York… Avec la modestie qu’on lui connaît, Neumann aimerait « réinventer la manière dont les gens vivent » (tant qu’à faire) en créant un « kibboutz capitaliste » (les kibboutz renvoyant à l’origine à des communautés collectivistes).
Vous nous demanderez, mais où vit donc Adam Neumann, ce fan du co-living et de la vie en communauté ? Dans un kibboutz ? Une résidence étudiante ? Un appartement partagé ? Et non : dans une villa de 1 300 m2 à 22 millions de dollars. Bah tiens !
PS : Bon, le co-living c’est quand même toujours mieux que les living pods (sorte de bulles à installer partout pour habiter dans des espaces vraiment très réduits) ou que ces magnifiques box individuels permettant de dormir directement au bureau. On se rassure comme on peut !
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