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L’année 2018 a été particulièrement rude pour les marchés boursiers. Et en 2019, de nombreux facteurs devraient encore peser sur les cours, à commencer par la guerre commerciale qui pourrait se poursuivre entre les Etats-Unis et la Chine.
Les difficultés de pays émergents, comme l’Argentine et la Turquie, le Brexit et les tensions entre Rome et Bruxelles sur les finances publiques de l’Italie pourraient aussi malmener les places financières.
L’économie mondiale s’inscrit dans un contexte de resserrement monétaire, les banques centrales injectant moins de liquidités pour soutenir l’activité. Par ailleurs, l’endettement au niveau mondial, public et privé, a atteint un record, selon le Fonds monétaire international (FMI).
Dans cet environnement incertain, marqué par la volatilité boursière, voici comment cinq grands gérants de fonds voient se profiler l’année 2019:
BlackRock est optimiste pour 2019, mais mise moins sur les actions européennes, en raison du ‘potentiel de perte important’ en Europe.
Le premier gestionnaire d’actifs au monde voit « de bonnes raisons d’espérer que 2019 soit plus clémente pour les investisseurs », même si l’économie et les bénéfices des entreprises sont entrés dans une phase de ralentissement.
Selon Isabelle Mateos y Lago, directrice générale au BlackRock Investment Institute, les tensions commerciales devraient rester élevées et les risques de fragmentation de l’Europe « restent inquiétants à moyen terme compte tenu des marges de manoeuvre limitées pour faire face à une récession« .
Le gérant de fonds conserve une préférence pour les actions sur les obligations, « mais avec moins de conviction qu’auparavant ». Il voit dans les pays émergents des valorisations « maintenant très attrayantes ». Et préfère les Etats-Unis aux actions européennes, pour s’éloigner « des zones à risque limité mais à potentiel de perte important », comme l’Europe.
En France, la capacité à surperformer du marché actions « dépendra sans doute en partie de la poursuite des réformes structurelles et de la baisse durable de la pression fiscale », considère BlackRock.
AXA voit ‘une accumulation de nuages’ pour cette année — qui pourrait être ‘aussi difficile’ que 2018 — et compte réduire son exposition aux actifs risqués.
AXA Investment Managers (AXA IM) est beaucoup moins optimiste pour 2019. L’expert français de la gestion d’actifs voit « une accumulation de nuages » en 2019, qui pourrait être une année « aussi difficile que 2018, en raison du ralentissement économique mondial et de la poursuite du durcissement monétaire« .
Il adopte par conséquent un point de vue « moins positif » sur les actifs risqués et compte réduire son exposition aux actions, en glissant vers une position neutre sur ce type d’actifs contre surpondérée auparavant.
AXA IM anticipe ainsi un ralentissement aux Etats-Unis, en Chine et en zone euro.
Aux Etats-Unis, le soutien budgétaire à l’économie se réduit et « les conditions financières se resserrent », souligne notamment Laurent Clavel, à la tête de la recherche macroéconomique d’AXA IM, qui prévoit un ralentissement de la croissance du pays à 2,3%.
La zone euro, « déjà en retard de deux ans dans la phase d’expansion du cycle économique », devrait quant à elle voir sa croissance tomber à 1,4%. Elle devrait notamment subir une diminution des investissements des entreprises et une plus faible demande extérieure.
Nordea Asset Management s’attend à un pic des actions mondiales dans les prochains mois, favorisant les valeurs refuges et certaines obligations.
Nordea Asset Management souligne l’impact de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). « Le resserrement monétaire dicté par la vigueur économique américaine pèse sur l’économie mondiale dans son ensemble », estimait le 20 novembre Witold Bahrke, stratégiste macroéconomique du gérant de fonds.
Toutefois, l’entrée probable des Etats-Unis dans « une phase de ralentissement » au second semestre 2019, en raison de moteurs de croissance temporaires comme les réductions d’impôts, devrait pousser la Fed à mettre en pause son resserrement monétaire.
« Les actifs risqués devraient donc rester sous pression au premier semestre 2019, tandis que le second semestre pourrait offrir un certain soulagement aux investisseurs », précise le gérant de fonds du groupe bancaire Nordea, le plus important d’Europe du Nord.
Il anticipe une surperformance des marchés développés et des secteurs défensifs — comme l’agroalimentaire, moins dépendant de l’évolution de la conjoncture — dans un contexte de vigueur persistante du dollar et de révision à la baisse des résultats d’entreprises.
Les valeurs refuges et les « obligations de qualité — comme les emprunts d’Etats allemands, ndlr — devraient être de plus en plus recherchées » à l’approche du pic des actions mondiales, attendu par le gérant de fonds au cours des prochains mois.
Union Bancaire Privée voit les disparités régionales s’accentuer et les Etats-Unis conserver un rythme de croissance supérieur aux autres pays développés.
Union Bancaire Privée prévoit une croissance mondiale de 3,5% en 2019, après 3,7% en 2018, une prévision inférieure aux projections du FMI qui table sur une hausse de 3,7% cette année.
La croissance devrait partout ralentir et offrir « des contrastes plus marqués entre les régions en 2019 », dans un monde désynchronisé, selon le chef économiste de l’établissement financier suisse, Patrice Gautry. Les risques politiques propres à chaque pays, la demande domestique et les contraintes monétaires risquent d’alimenter la divergence de rythme entre les différentes économies.
Les Etats-Unis devraient conserver « un rythme supérieur à celui des autres pays développés, avec 2,5% de croissance attendus, après quasiment 3% en 2018″. Des taux d’intérêt bas et la réforme fiscale en faveur des entreprises devraient notamment soutenir l’investissement et la demande intérieure.
La Chine pourrait pâtir du conflit commercial avec les Etats-Unis, qui n’explique pas encore le ralentissement de son économie, estime Patrice Gautry.
Du côté de la zone euro, la croissance passerait sous la barre des 2%, à 1,9%, selon Union Bancaire Privée. Après la hausse des droits de douane américains sur l’acier, le secteur automobile pourrait subir à son tour un réexamen des tarifs douaniers.
Candriam alerte sur une éventuelle dislocation des chaînes de production au niveau mondial, sous l’impact de la guerre commerciale.
Le gérant de fonds paneuropéen, basé au Luxembourg, estime les perspectives de croissance « plus incertaines », en raison notamment des tensions commerciales et géopolitiques, et du durcissement des conditions financières pour les pays émergents.
Comme Union Bancaire Privée, il voit la croissance « moins homogènes entre pays ». L’activité au niveau mondial ne devrait pas être trop affectée par les difficultés de pays émergents, comme l’Argentine et la Turquie, car « les économies concernés sont d’une taille relativement modeste », assure néanmoins Anton Brender, chef économiste de Candriam.
Selon le gestionnaire d’actifs, la guerre commerciale est « une menace plus sérieuse ». L’augmentation des droits de douane réalisée par les Etats-Unis est « sans précédent depuis l’après-guerre « et elle pourrait même se rapprocher « des années 1930 », si elle devait s’appliquer à l’ensemble des importations chinoises et s’étendre au secteur automobile.
« Un tel retournement serait clairement un danger pour la croissance mondiale. La dislocation des chaînes de production globales, dans lesquelles la Chine occupe une place centrale, ne manquerait pas alors de toucher aussi les pays les plus développés », met en garde Candriam.
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