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Difficile de retrouver l’auteur à l’origine de cette théorie sur l’évolution naturelle des systèmes, mais la plupart des grands domaines d’activité passent par trois grandes étapes successives : théisme, humanisme, dataïsme.
Si cela vous semble encore obscur, laissez-moi vous détailler les trois grandes étapes :
- D’abord, le théisme, en référence aux dieux (ou à un dieu unique), c’est-à-dire la croyance en une force supérieure qui organise les choses.
- Ensuite, l’humanisme, en référence aux humains, c’est-à-dire la croyance que les êtres humains sont en mesure de comprendre et organiser les choses.
- Enfin, le dataïsme, en référence aux données numériques (la « data »), c’est-à-dire la croyance que les données contiennent la solution pour organiser les choses.
Notez qu’il n’y a pas de jugement de valeur : quelle que soit la source de l’organisation, c’est toujours pour le meilleur ou pour le pire. Les religions ont sauvé des vies et provoqué des guerres, les humains sont autant capables d’amour que de haine, la technologie peut vous libérer ou vous aliéner. Mais cela ne change pas cette tendance évolutive. D’ailleurs, en renfort de cette théorie, dans son livre Homo Deus, l’historien Yuval Noah Harari consacre son dernier chapitre à explorer les hypothèses du « dataïsme », qui se résume (pour aller vite) en un règne de la donnée.
Pour illustrer ce concept, explorons deux exemples avant d’en revenir à la monnaie : l’agriculture et la publicité.
Théisme, humanisme, dataïsme : l’évolution de l’agriculture
Dans les sociétés primitives, il fallait avoir la foi si on espérait manger ! Ainsi, la danse de la pluie n’est pas un mythe, c’est une danse de cérémonie effectuée dans le but d’appeler la pluie et d’assurer la protection des récoltes. Et elle existe aussi bien dans les tribus amérindiennes que dans l’ancienne Egypte (à vrai dire, on la trouve encore de nos jours dans les Balkans ainsi que dans le folklore roumain pour invoquer la déesse Paparudă). Mais vous m’accorderez que la danse influence rarement la météo…
Les humains étant des animaux curieux, si certains historiens considèrent que l’agronomie apparaît en Europe à partir du XVIIIe siècle, le fait est que le premier traité d’agronomie structuré apparaît sous la plume de Magon dans l’ancienne Carthage (donc bien avant Jésus Christ). Et depuis, les méthodes se sont largement raffinées puisque l’iconoclaste (et controversé) Pierre Rabhi a expérimenté l’agriculture biodynamique dans les Cévennes ardéchoises avec un certain succès (il lui aura fallu 15 ans pour parvenir à vivre de sa ferme mais il a réussi son pari malgré un sol sec et rocailleux). Mais là encore, l’être humain a ses limites et nourrir plus de 7 milliards de congénères est une véritable gageure.
Désormais, le monde agricole a les yeux tournés vers la haute technologie, notamment les ciseaux moléculaires qui permettent de modifier l’ADN des cellules vivantes en insérant un gène ou une mutation, ce qui a par exemple pour effet de rendre l’orge plus résistante à la sécheresse. Autre outil en vogue : les objets connectés qui permettent d’associer la modélisation agronomique à l’intelligence artificielle, avec notamment l’usage de drones qui détectent les parcelles en manque d’eau ou assurent le comptage de pieds de plants.
Théisme, humanisme, dataïsme : l’évolution de la publicité
Prenons un autre exemple : la publicité. S’il est difficile de déterminer avec certitude la naissance de cette activité, sachez que des archéologues ont retrouvé des fresques datant de l’Antiquité qui annonçaient des combats de gladiateurs ; ce n’est donc pas un phénomène récent. Mais à l’origine, la pratique est assez basique : on affiche et on diffuse… puis on prie en espérant que ça fonctionne. Sans nécessairement être dévot au point d’allumer un cierge, il fallait en tout cas s’en remettre à « la puissance discrète du hasard » pour que l’issue soit favorable. Ainsi, jusqu’en 1745, la seule prestation publicitaire qui existait en France était la distribution de cartes d’adresses et l’affichage mural.
Le filon pouvant s’avérer juteux, il n’aura pas fallu longtemps pour que des spécialistes s’en saisissent. Ainsi, les progrès techniques offerts par la révolution industrielle vont permettre de communiquer à travers plusieurs médias, notamment la presse. Le pionnier en la matière est Emile de Girardin, qui fait insérer des annonces commerciales dans son journal en 1836, ce qui permet de faire baisser le prix et d’étendre le lectorat, donc d’optimiser la rentabilité. Pour autant, même le magnat de la publicité John Wanamaker avouera un jour : « je sais que la moitié de mon budget pub est inutile, mais je ne sais pas de quelle moitié il s’agit. » L’expertise humaine est donc toute relative…
Bonne nouvelle, la technologie et l’exploitation des données permettent désormais de faire évoluer les prestations : créations publicitaires optimisées en temps réel, automatisation des campagnes marketing, changement de visuel en fonction de l’heure ou de la météo… De nouveaux outils comme LeadsMonitor et le GRP-Alpha de My Media permettent même de mesurer les effets de spots télévisés sur les indicateurs de performance choisis, en bénéficiant d’une précision à la seconde permettant d’identifier les écrans, les chaînes, les jours de la semaine et tranches horaires les plus performants. Une efficacité dont aucune divinité ni aucun cerveau humain ne pourrait se prévaloir.
Théisme, humanisme, dataïsme : l’évolution de la monnaie
Que lisez-vous en haut d’un billet de 1 dollar ? « In God We Trust. » Donc si vous avez foi en Dieu, vous pouvez croire en ce morceau de papier. Et que voyez-vous sur les pièces de monnaies anciennes ? Le visage du monarque de droit divin. Donc si vous avez foi en Dieu, vous pouvez croire en ce morceau de métal. Et si je voulais être taquin, je vous ferais remarquer que si vous regardez un billet de 5 (10, 20, 50…) livres sterling, vous y verrez le visage d’une monarque de droit divin qui est aussi la cheffe de l’église anglicane. God Save the Queen ! Pendant bien longtemps (et peut-être aujourd’hui), il fallait donc croire en une force supérieure pour avoir confiance en l’argent (même si ce n’était pas Dieu qui imprimait les billets, c’est lui qui garantissait leur valeur).
Bien sûr, ces choses-là sont des héritages anciens. D’ailleurs, aucune mention de quelque dieu que ce soit sur les billets en euros, ou même sur nos anciens francs ! C’est vrai. Car là aussi, l’humanisme a remplacé le théisme. Pour vous en convaincre, regardez de nouveau un billet de 1 dollar. Que voyez-vous ? La signature du Secrétaire au Trésor (l’équivalent du ministre des Finances). Et que voyez-vous sur un billet de 5 euros ? La signature de Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (ou de son successeur, si votre billet est émis après le 31 octobre 2019). Finalement, il ne s’agit pas d’un simple bout de papier, il s’agit d’un contrat ! Ces éminentes personnes nous garantissent qu’en échange de notre billet de banque, on peut percevoir quelque chose au prix correspondant.
Alors, jusqu’à quel point avez-vous confiance en l’être humain ? L’humain commet des erreurs. Parfois involontaires, parfois volontaires. En un clic, Wikipedia vous fournira une liste des crises monétaires et financières qui ont jalonné l’histoire. Parmi la cinquantaine listée, pensez-vous que la plupart est liée au hasard ou liée aux défauts des humains ? Prenons-en une au hasard : la crise des subprimes, initiée en 2008 et provoquée par la titrisation des créances douteuses issues de la bulle immobilière américaine des années 2000. Fruit du hasard ou conséquence de la cupidité ? Je pense que la réponse est dans la question.
Et au-delà des humains qui ont des défauts, le système monétaire en lui-même devient obsolète. Alors que nous sommes au début du troisième millénaire, trouvez-vous logique d’utiliser des pièces comme cela se faisait avant l’an zéro ou des billets au porteur, dont l’invention remonte à la dynastie Song, c’est-à-dire à la Chine du XIème siècle ? Certes, c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, mais il faut aussi savoir vivre avec son temps. A l’heure de Paypal et des transferts bancaires depuis votre smartphone, peut-être faut-il envisager de nouvelles solutions. D’ailleurs, c’est déjà quelque chose qui est dans l’air du temps : le rapport du Comité Action Publique 2022 (CAP 22) rendu public le 17 juillet 2018 préconise d’aller vers une société « zéro cash ».
L’histoire nous indique donc les cryptomonnaies sont l’avenir de la monnaie et qu’une véritable ruée vers l’or numérique se dessine. En effet, il ne s’agit pas d’utiliser la technologie pour le plaisir d’être moderne, mais bien d’améliorer le système en corrigeant les potentielles erreurs humaines et en rendant l’ensemble plus fluide. Comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, les cryptomonnaies règlent les problèmes posés par les monnaies traditionnelles, la technologie permettant d’améliorer aussi bien la sécurité que la confidentialité, et en permettant de lutter contre les contrefaçons et les doubles paiements. De plus, en évitant un contrôle centralisé et concentré entre les mains d’une poignée de gens, les risques d’inflation et de manipulation des cours sont extrêmement limités.
Reste à savoir s’il y a un marché pour une telle offre. Or le volume de devises en circulation (pièces, billets et comptes de dépôt) dépasse les 36 800 milliards de dollars. Si on ajoute à cela les comptes rémunérés sous diverses forme (épargne, comptes à terme…), le total dépasse les 80 000 milliards. Il y a donc bien un marché, et c’est une petite révolution qui se prépare.
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