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Rome ne s’est pas faite en un jour et Arash Derambarsh non plus. 19 années ont été nécessaires pour qu’il réalise l’un de ses plus grands rêves : devenir avocat. Pour en arriver là, Arash Derambarsh s’est forgé un mental d’acier mais s’est aussi appuyé sur une valeur dont nous soupçonnons trop peu souvent l’efficacité, l’échec. Pour ne plus faire de l’échec une honte aux yeux des futurs générations, l’homme a décidé de parler à cœur ouvert dans son ouvrage « Tomber 9 fois, se relever 10 ».
À l’occasion de la sortie de son livre, nous l’avons rencontré au Touring, sur l’Avenue de la Grande Armée, qui a vu Napoléon III. Entre deux affaires, Arash Derambarsh nous accueille. derrière le costume de l’avocat reconnu qu’il est aujourd’hui, difficile de deviner les échecs auxquels il a dû faire face durant 19 ans.
Dès le départ, le parcours de l’homme n’est pas anodin. En 1983, il foule le sol français, il n’a alors que 3 ans et ne parle pas un mot de la langue de Molière. L’apparition de Canal+ en 1984 et les dessins animés de l’époque l’aident à enrichir son vocabulaire. « J’apprends le français grâce aux Schtroumpfs, Musclor, X-OR. Tous les dessins animés et séries pour enfants, j’apprends le français comme ça et je suis consolidé dans cette apprentissage parce que les profs en CP, CE1 me disent c’est bien ». De ces professeurs il ne retiendra que la bienveillance, cette valorisation constante, mais aussi l’amour, la tendresse de ses maîtresses dont il cite le nom dans les pages de son livre comme pour leur rendre un hommage éternel. Mais le cocon se brise à l’entrée du collège « Quand je suis arrivé en 6ème, je me suis retrouvé dans un grand tout. On avait 7 ou 8 profs, on n’était plus chouchouté comme avant et quand la mauvaise note tombait, il n’y avait pas de pitié ». Pour éviter le redoublement, Arash décide de signer à la place de ses parents.
En 1999, il passe son bac après un redoublement. Il se prépare durant un an à l’épreuve comme on se prépare à une compétition, qu’il compare non sans humour à la finale de Roland Garros qui opposait Agassi face à Medvedev. Le seul match qui manquait à la carrière d’Agassi, coïncidence ou non, Derambarsh et Agassi sortent victorieux la même année.
Le bac en poche, il prend sa liberté mais se heurte déjà à un mur, celui des finances « J’avais pas de fric, pas beaucoup d’argent, je gagnais que 800 ou 900 euros par mois, j’avais un studio, mon loyer était à 400 euros et c’est difficile quand, pendant 3 semaines, vous n’avez pas d’argent vous devez bricoler avec des bouts de ficelle. »
Mais le jeune homme ne se laisse pas abattre et entame un DEUG (bac +2) en droit qu’il ne mettra pas deux ans à obtenir mais quatre. Mais qu’à cela ne tienne, Arash sourit et positive « Même au bout du troisième échec, vous savez ce que je faisais ? Je me disais, j’ai grappillé une matière de plus. Même si j’avançais d’un millimètre, je me suis dit j’ai gagné un millimètre dans le fait d’avoir grimpé l’Everest ». L’Everest, il le grimpe avec en bâtons de trekking des films dont les morales résonnent en lui : Le cercle des poètes disparus de Todd Anderson, les Evadés de Frank Darabont et À la recherche du bonheur de Gabriele Muccino. Ce laps de temps le forge et lui permet de travailler sur d’autres projets qui lui tiennent à cœur. « Ça me permettait de travailler sur ma maison d’édition, de faire plus de choses. Même si je gagnais pas beaucoup de sous, je me disais j’investis pour l’avenir. Je galère là mais j’investis sur l’avenir. »
L’avenir sera radieux mais ça, Arash ne le sait pas encore. Il entre en école d’avocat à 37 ans. Autour de lui, les élèves en ont dix de moins. Mais il n’y pense pas, parce qu’y penser pour lui constitue un véritable échec, un engrenage qui nourrit l’ego par la comparaison et qui empêche de se focaliser sur l’objectif premier : réussir.
Le 8 décembre 2018, il réussi l’impossible, il se produit l’impensable. Le tableau des résultats tombe, c’est la deuxième fois qu’il se retrouve devant lui. En 19 ans, il avait été dur avec lui, il avait souvent lu “refusé” ou “défaillant” mais là, le refus avait disparu, laissant place à ce mot : admis. Ce moment, il le raconte avec beaucoup d’émotion dans la voix, comme si en se remémorant l’instant, il était toujours surpris de ce happy ending « Mon premier réflexe c’est d’appeler ma mère et je lui dit « je suis avocat ». Elle y croyait pas et après elle a commencé à pleurer et moi j’ai raccroché parce que je voulais pas l’entendre pleurer ».
« Tomber 9 fois, se relever 10 » boucle la boucle du parcours scolaire d’Arash Derambarsh mais ouvre aussi la marche aux futures générations à qui il aimerait passer un message d’espoir « Je dis que c’est super d’échouer, il faut échouer parce qu’en échouant vous deviendrez meilleur. Je dis pas qu’il faut échouer volontairement mais il faut échouer, il faut essayer de comprendre pourquoi vous échouez et quel est l’objectif à atteindre et comment vous faîtes pour l’atteindre ».
« Tomber 9 fois, se relever 10 » est aux éditions Cherche Midi, 176 pages. 17 €.
https://www.arashderambarsh-avocat.com
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