[ad_1]
En réalisant une performance de 19,8% entre le 24 décembre et le 25 février, l’indice directeur américain, le S&P500, affiche sa plus forte performance en deux mois depuis 2009 et la sortie de crise des subprimes. Comme si les marchés essayaient de nous faire croire qu’un des cycles économiques et boursiers positifs les plus longs de l’histoire avait été suivi par le marché baissier le plus court jamais enregistré et que la dynamique de fond allait facilement reprendre ses droits. Permettez-nous d’en douter. Explications.
A la fin de l’année 2018, les indices boursiers ont perdu pied, mettant en danger leurs dynamiques de long terme et obligeant les officiels à sortir du bois. Tout a commencé par l’intervention de Steven Mnuchin, ancien cadre de Goldman Sachs, qui a contacté les banques américaines pendant les vacances de Noël pour savoir si ces dernières disposaient d’assez de liquidités. Ensuite, les banquiers centraux se sont succédé pour apporter leur soutien inconditionnel aux marchés. La banque populaire de Chine a ouvert le bal en délivrant des mesures de soutien historiques, suivies de propos rassurants de la BCE qui a enfin réalisé qu’elle ne pourrait monter ses taux avant fin 2020 au mieux, le tout couronné par un volte-face du président de la Fed, Jerome Powell, qui est passé de très positif à prudent sur les perspectives de l’économie américaine en l’espace d’un mois, repoussant à plus tard une éventuelle hausse de taux et boostant ainsi la reprise des indices boursiers. Ajoutez à cela des rachats d’actions d’entreprises, les fameux « Buybacks », effectués à des rythmes effrénés en ce début d’année 2019, une volonté des investisseurs de participer au rebond, et vous comprenez pourquoi la hausse a été aussi violente.
Autre phénomène illustré par le graphique ci-dessous et qui n’a que peu été traité dans les médias récemment, les positions vendeuses détenues sur des actions du S&P500 sont revenues à leurs plus bas niveau depuis 2007. Plus personne ou presque ne vend à découvert ou ne se couvre, les vendeurs ont été épuisés par dix années de marché haussier, l’interventionnisme des banquiers centraux et les mesures de Trump en 2018, et chat échaudé semble craindre l’eau froide. Cette faible proportion de vendeurs explique également pourquoi la hausse est si rapide et sans aucune espèce de consolidation, car personne n’ose se mettre en face.
Toujours est-il que des signaux d’alertes se sont allumés sur nos écrans au regard des statistiques historiques. Ci-dessous, le nombre de séance consécutive du S&P500 sans toucher sa moyenne mobile à 10 séances. Entendez par là que les cours montent sans retour à la moyenne, sans répit, ce qui n’est pas forcément la caractéristique d’un mouvement haussier construit de moyen terme.
En date du 27 février 2018, le S&P500 avait passé 36 séances sans retour à sa moyenne. C’est sa seconde plus longue série de séances sans toucher sa moyenne mobile à 10 jours depuis 1973, rien que cela. Nous pouvons donc qualifier la hausse actuelle d’euphorique. Or, vous connaissez l’adage, les marchés haussiers naissent dans le pessimisme et meurent dans l’euphorie, cette phase étant souvent la dernière. Preuve en sont les violentes baisses que les indices américains ont connues après leurs envolées de janvier et septembre dernier. Prudence est donc de mise.
Autre moyen de mesurer le caractère extrêmement sur-vendu ou sur-acheté du marché action, l’étude du nombre de titres d’un indice évoluant au-dessus de leur moyenne mobile à 3 mois par exemple. Ci-dessous, vous pouvez constater que seulement 1,2% des actions du S&P500 (soit 6 titres seulement) évoluaient au-dessus de leur moyenne mobile à 50 séances en date du 24 décembre dernier. Les actions n’avaient pas été aussi sur-vendues depuis 2011, ce qui explique aussi la force du contre-pied haussier qui a suivi.
Le fait est que nous venons en quelques semaines de passer d’une situation de sur-vente historique à une situation de sur-achat historique. Plus de 92% des actions du S&P500 évoluent désormais au-dessus de leur moyenne mobile à 50 séances, non loin du record de 94,2% du début 2016 ou des situations de sur-achat de 2013. Nous voilà de nouveau dans des conditions « exceptionnelles », des turbulences pourraient prendre forme à tout moment.
En conclusion, comme depuis un an d’ailleurs, nous vous alertons sur le caractère particulier et erratique des marchés. L’indécision et la violence des mouvements de ces derniers trimestres est peut-être la matérialisation de la fin du cycle économique de la dernière décennie. Certains y croient, d’autres la redoutent et les banquiers centraux essaient de l’empêcher, ce qui engendre des accès de volatilité dans tous les sens.
Pour finir, vous pouvez retrouver mes analyses de 2018 au sujet de l’euphorie ici :
https://www.binck.fr/actualites/analyses-archives/euphorie-et-dichotomie-boursiere
https://www.binck.fr/actualites/analyses-archives/kering-l-euphorie-ne-dure-qu-un-temps
[ad_2]
Yalayolo Magazine
Mars87 Innovative Digital And Social Media Marketing