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Quels sont les objectifs de ce rachat pour Frichti et Gorillas ?
Julia Bijaoui, cofondatrice et co-PDG de Frichti. Nous avions plusieurs choix sur la table, dont celui de poursuivre notre voie de manière indépendante. Depuis six ans, nous essayons de construire un « supermarché nouvelle génération », un service qui aide les gens à mieux manger de la manière la plus pratique qui soit. Il y a quelques mois, quand nous avons rencontré Kagan [Sümer, fondateur et P-dg de Gorillas], nous nous sommes rendu compte que nous avions une vision extrêmement alignée sur ce que nous désirons construire pour le client, en tant qu’entreprise et enfin dans nos valeurs de travail. Nous avions développé des choses assez complémentaires. Gorillas a réussi en moins de deux ans à proposer ses services dans 9 pays, et connaît une croissance fantastique avec un apport important de capitaux pour supporter ce développement. Et nous, en partant d’un autre point depuis six ans, nous avons développé un savoir-faire technologique, opérationnel, mais aussi différentes catégories, pas uniquement des courses, des kits à cuisiner, des plats cuisinés. Des catégories sur lesquelles Gorillas était en train de se positionner.
Nous avions donc à la fois ce projet commun et apportions une vraie complémentarité sur la table.
Nous ne sommes qu’au début de ce marché à conquérir. Dans cette révolution du commerce, nous préférons le faire ensemble avec les meilleurs talents, les meilleures équipes et les meilleures chances d’y arriver, que chacun dans son coin.
Pierre Guionin, directeur général France. De notre côté, Gorillas se développe sur les chapeaux de roues en un peu moins de deux ans. Nous sommes déjà présents dans neuf pays, avec plus de 200 magasins ouverts, plus de 60 villes et 12 000 salariés. Nous sommes sur une trajectoire de développement assez fulgurante avec un modèle qui a déjà fait ses preuves en deux ans sur un certain nombre d’aspects. Néanmoins pour s’installer sur ce marché de façon pérenne, nous avons besoin de proposer au client une offre qui soit extrêmement complète. Elle doit remplir tous ses besoins sur l’ensemble de la journée, de la semaine et même du mois. Et pour ça, effectivement, nous devons diversifier notre offre. Il y a une très forte complémentarité entre Frichti et notre société. En termes de synergies, Frichti a acquis de nombreuses compétences, notamment une expertise opérationnelle et technologique. Lorsque vous reliez la rapidité de notre développement, notre présence internationale et la force de nos équipes, avec cette expertise très pointue des métiers de Frichti, nous gagnons en maturité extrêmement rapidement. Cela nous permet de mieux servir nos clients et d’accélérer cette transition vers le quick commerce. L’industrie va grandir encore plus vite et avancer vers la profitabilité. Frichti l’a démontré.
Quand sera-t-il finalisé ?
Julia Bijaoui, cofondatrice et co-PDG de Frichti. Dans quelques semaines ou quelques mois ! Il est difficile de dire aujourd’hui précisément.
Restez-vous à la direction de Frichti ?
Oui, absolument. Quentin [Vacher, cofondateur et co-PDG de Frichti] et moi, nous restons extrêmement impliqués. Il n’y a pas de date de départ. Nous allons avoir deux missions au sein du groupe : continuer à faire grandir le marché français en créant les bonnes synergies entre Gorillas et Frichti. Notre objectif en tant qu’entité conjointe, c’est de continuer à gagner des parts de marché, à faire grandir nos business et nos services, en partageant nos forces pour pouvoir apporter la meilleure proposition de valeur à nos clients. Nous avons développé beaucoup de briques depuis six ans. Le but est de les scaler à l’international, les développer dans les autres géographies de Gorillas. Cela passe évidemment par notre savoir-faire technologique et logistique, mais aussi, demain, par les plats cuisinés, la marque distributeur. Nous procéderons en fonction des priorités du groupe.
Allez-vous fusionner ?
Julia Bijaoui, cofondatrice et co-PDG de Frichti. C’est bien une fusion. Pour autant, la marque Frichti ne disparaît pas, le service non plus. Nous créons des synergies au fur et à mesure, mais avec nos deux marques.
Quelle est cette vision du supermarché nouvelle génération ?
Pierre Guionin, directeur général France. Julia et Quentin ont vu les choses avant les autres. Nous observons, notamment depuis l’apparition des plateformes de livraison, que les modes de consommation ont changé. Aujourd’hui, le besoin du consommateur a évolué : il a besoin de plus de rapidité, plus de flexibilité et surtout d’un service qui lui permet d’économiser du temps. Cela a commencé par la livraison de repas à domicile, bien sûr, mais aussi via les sociétés e-commerce. Tous ces acteurs ont permis d’augmenter la qualité du service. Par la suite, le Covid a été un véritable catalyseur. Lorsque le service est né, en Allemagne, on a vu un engouement extraordinaire pour ce nouveau mode de consommation. Ce n’est plus le client qui s’adapte mais le service. Il n’a plus besoin de programmer son besoin avance et de subir cette contrainte.
Cette crise sanitaire a révélé un besoin de la part du consommateur qui existe depuis plus longtemps.
Nous nous substituons à un mode de consommation contraignant, auquel on vient répondre par de l’immédiateté et de la diversité quel que soit le moment de la journée ou le besoin. Nous allons être capables de proposer des plats préparés, des kits alimentaires, des produits de marques nationales, mais aussi, par exemple, la baguette du boulanger. Ce mode de consommation encore assez marginal est une lame de fond. Nous devons continuer à opérer sans dégradation du service et via une offre plus forte.
Peut-on imaginer un partenariat à trois avec le Groupe Casino comme a pu le faire Carrefour avec Uber Eats et Cajoo ?
Pierre Guionin, directeur général France. Le partenariat noué avec le groupe Casino- et notamment avec Monoprix- va bien au-delà, il concerne aussi bien l’approvisionnement que la livraison. Il y a aussi une prise de participation du groupe Casino. Il va nous permettre d’accélérer notre développement et de le faire dans les meilleures conditions pour le client. La marque Monoprix marche extrêmement bien dans nos magasins (dark stores) aujourd’hui. Concernant les synergies entre le groupe Casino, Frichti et Gorillas, il y a énormément de possibilités et de synergies qui peuvent se dégager. Nous sommes en cours d’évaluation.
La phase de consolidation dans le quick commerce a commencé ?
Pierre Guionin, directeur général France. Nous sommes encore 12 acteurs sur le marché. Le quick commerce a besoin de grandir. Nous devons continuer à communiquer sur nos services. Il y a encore beaucoup de clients qui ne comprennent pas ce que nous faisons. Je trouve très sain qu’il y ait une compétition sur ce marché. Gorillas est un acteur leader en Europe, avec une croissance fulgurante, et va consolider cette position. Avec Frichti, nous allons encore élever la qualité de nos services.
Que vont devenir les livreurs Frichti au statut de micro-entrepreneurs ? Est-ce que Gorillas va les salarier ?
Julia Bijaoui, cofondatrice et co-PDG de Frichti. Nous allons continuer à opérer de manière séparée. Nos modèles respectifs n’ont pas vocation à changer.
Dix mois de présence en France, une valorisation de 3 milliards, n’est-ce pas un peu vertigineux ?
Pierre Guionin, directeur général France. Nos levées sont importantes parce que le challenge l’est. Il nécessite beaucoup de capital, notamment pour pouvoir salarier nos riders (livreurs). Nous nous appuyons sur des investisseurs très solides. Notre objectif n’est pas capitalistique.
Nous voulons changer de façon pérenne la façon dont les clients consomment leurs denrées alimentaires.
Pour s’implémenter dans de nouvelles villes et recruter nos salariés, nous avons besoin de ces capitaux. Notre objectif est construire un nouveau modèle générationnel de consommation en s’alliant avec les meilleurs comme Frichti, et sur le long terme.
Quelles sont les prochaines étapes?
Nous avons un plan de développement sur l’année qui va nous conduire à densifier les implantations que nous avons déjà et étudier les prochaines villes. C’est aussi l’occasion d’avoir un regard croisé avec Frichti pour comprendre stratégiquement où cela a du sens.
Comme d’autres acteurs, vous avez retiré sur l’appli et le site la mention de livraison en 10 min, pourquoi ce changement de communication ?
Il ne correspond pas à un changement de l’expérience client. Elle reste la même et demeure au centre de nos préoccupations. Aujourd’hui, nos temps moyens de livraison sont exceptionnellement bas. Mais lorsque vous indiquez dix minutes, les clients s’attendent à ce que ce la livraison s’effectue dans ce laps de temps. Parfois les parcours sont plus rapides mais ils peuvent être plus longs. Néanmoins, la moyenne reste extrêmement proche des 10 minutes. Le plus important pour nous est d’avoir une transparence vis-à-vis du client sur le temps effectif. Quand le client commande sur Gorillas, via notre algorithme, il a un délai approximatif de livraison en fonction de la taille de son panier, de la situation géographique, de l’heure… L’objectif est de faire travailler nos équipes dans les meilleures conditions de sécurité sans leur mettre une pression inutile. C’est la raison pour laquelle nous avons arrêté de communiquer de façon formelle sur les 10 minutes, mais en restant au plus près de la promesse client.
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