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Décliné en mangas, animes et films en 2D, Lupin III s’offre, pour la première fois depuis sa naissance en 1967, un film en CGI. Grâce au distributeur Eurozoom, il sortira dans les cinémas français le 7 octobre 2020 (première sortie cinéma au Japon en décembre 2019). Le personnage va-t-il séduire dans la patrie de son ancêtre ? Réponse dans cette critique.
Imaginé par l’auteur Kazuhiko Katō, alias « Monkey Punch », Lupin III est en quelque sorte une déclaration d’amour du Japon au héros français créé par Maurice Leblanc en 1905. Pourtant, le héros fictif supposé être le petit-fils d’Arsène Lupin n’était connu en France que sous le nom d’Edgar, en tout cas jusqu’en 2012. C’est en effet la date à laquelle les droits patrimoniaux de Maurice Leblanc se sont éteints et ont permis à l’œuvre japonaise de reprendre le nom de Lupin III en France. Le personnage a également brillé grâce au réalisateur japonais Hayao Miyazaki : on retrouve Lupin III dans « Le Château de Cagliostro » (sorti en 1979 au Japon, il s’agit en fait du premier long-métrage réalisé par le cofondateur du Studio Ghibli), qui a pu sortir dans certaines salles obscures en France en 2019 après avoir été disponible en VHS et DVD auparavant. Reste à savoir si cette nouvelle adaptation CGI, co-écrite et réalisée par Takashi Yamazaki et intitulée « Lupin III : The First », est en capacité de séduire le public français, qu’il soit familier de l’anime originel ou non.
Une adaptation qui en met plein les yeux et les oreilles
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Lupin III n’a pas raté sa transition vers la CGI. L’animation est de toute beauté, les expressions faciales sont hyper détaillées et fluides, les environnements intérieurs et extérieurs ainsi que les objets sont très soignés. Mentions spéciales à la représentation du Paris des années 1960 et de l’iconique Fiat 500 jaune du héros. Bref, Lupin III : The First n’a absolument pas à rougir face aux plus grosses productions Pixar ou Dreamworks. La musique est quant à elle irréprochable : on retrouve évidemment le thème classique de Lupin III et la bande-son très portée sur le jazz donne une vraie identité au film tout en respectant le matériau d’origine. Les puristes de la voix originale pourront privilégier le japonais mais on peut estimer qu’il est plus cohérent d’entendre le descendant d’Arsène Lupin parler la langue de Molière.
Arsène Lupin est à l’origine un cambrioleur, expert des déguisements et des stratagèmes en tout genre qui lui permettront de réaliser les meilleurs casses. Dans ce film, son petit-fils ajoute quelques lignes à son CV. Il est en effet embarqué dans des péripéties liées à un mystérieux journal censé mener à un objet nommé « L’éclipse ». Très vite, Lupin III : The First prend donc les proportions d’un véritable film d’aventure plutôt que de cambriolage élaboré. Lupin III va affronter des nazis dans une quête qui ressemble fortement à une aventure d’Indiana Jones… Mais nous y reviendrons.
Évidemment, Lupin III n’est pas seul : il est accompagné de ses acolytes habituels (la sulfureuse Fujiko Mine, le samouraï Goemon Ishikawa XIII, ou encore l’as de la gâchette Daisuke Jigen) mais aussi d’un nouveau personnage, Lætitia. Essentielle à l’intrigue, elle apporte aussi une certaine fraîcheur appréciable. L’inspecteur Koichi Zenigata, caricaturant l’inspecteur Javert des Misérables par son désir maladif d’arrêter Lupin III, est toujours là pour créer des situations rocambolesques et humoristiques. Cependant, ces personnages, issus du manga et de l’anime, sont peu développés dans le film, et pourraient dérouter les néophytes. Les fans pourront a contrario déceler des références à l’anime ou au manga. Les dialogues auraient également pu se passer de certaines répliques un peu lourdes, mais rien de bien méchant.
Le film semble donc respecter l’œuvre originale mais il est également imprégné de références au cinéma occidental. Entre le générique qui se rapproche de celui d’un James Bond, la caricature des nazis qui rappellerait presque OSS 117, et surtout le scénario qui multiplie les similitudes avec Indiana Jones et la Dernière Croisade, Lupin III est taillé pour séduire le grand public bien au-delà de l’archipel japonais. Cela fait sa qualité mais aussi son défaut : le dessin animé apparaît comme un concentré de plusieurs univers et genres en seulement une heure trente. Un cocktail chargé qui pourrait ne pas plaire à tout le monde.
Comme dit précédemment, Lupin III constitue une des meilleures preuves de l’attachement des Japonais pour l’histoire, la culture et la littérature française. En proposant sa propre vision du gentleman cambrioleur, Monkey Punch l’a indubitablement popularisé auprès du public nippon, mais qu’en est-il pour les Français qui voudraient découvrir cette perspective singulière sur le héros ? Et bien, on peut affirmer sans détour que le visionnage de ce film est le meilleur moyen d’avoir la réponse. Même ceux qui ne sont pas des habitués au style bien particulier des animes japonais y trouveront leur compte : le film est un excellent mariage entre style nippon et inspiration occidentale. Une qualité qui fait par ailleurs du film une vitrine exemplaire pour ceux qui voudraient découvrir le manga, l’anime, ou mêmes les aventures de l’Arsène Lupin de Maurice Leblanc.
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