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Upload, la dernière série de Greg Daniels est sortie au début du mois dernier. Pour ceux qui auraient raté les débuts du nouveau show du papa de The Office et Parks and Recreation, nous vous proposons donc notre avis sur les premiers épisodes.
Lentement mais sûrement, Amazon Prime Video commence à se poser en véritable concurrent des plus grandes plateformes de streaming. Longtemps tancée pour son catalogue rachitique, la plateforme s’étoffe au fil du temps avec du matériel original, souvent de plutôt bonne facture : à défaut d’être révolutionnaire, c’est dans cette catégorie que se place Upload. Le premier épisode nous parachute dans un futur plus ou moins lointain, sur les traces de Nathan Brown (Robbie Amell). Ce bellâtre plutôt attachant vit la belle vie jusqu’à ce qu’un accident de voiture autonome ne le conduise droit à l’hôpital, dans un état critique. Dans notre réalité, le jeune homme aurait certainement filé tout droit au bloc opératoire en urgence. Mais c’est sans compter la technologie dont dispose l’humanité à cette époque. C’est là l’axe central d’Upload, celui sur lequel toute l’intrigue est construite. Dans cette version de notre futur, la vie éternelle ne se gagne pas à force de mérite et d’intégrité, comme c’est le cas dans de nombreuses religions… elle se paye cash, et au prix fort !
Le salut de l’âme, moyennant finance
On télécharge votre conscience dans une sorte de maison de retraite virtuelle, où vous pourrez vivre une éternité en compagnie d’autres résidents et continuer à communiquer avec les vivants. Cela fait de la mort un concept archaïque, quasi désuet : on ne meurt plus que par conviction idéologique… ou par manque de ressources. Cet opportunisme commercial assumé et violemment cynique, qui rappelle vaguement Altered Carbon, constitue la base de tous les rapports de force dans la série.
Dans le cas de Nathan, c’est Ingrid, sa richissime et insupportablement possessive fiancée qui lui offre son ticket pour Lake View, le plus huppé des cyber-paradis livré avec sa pléthore de suppléments payants. Une thématique qui fait penser à un Black Mirror édulcoré, et qui rappelle d’ailleurs l’un des épisodes de la série dystopique. Un thème intéressant, mais dont le traitement souffre de quelques approximations manichéennes un petit peu brutes de décoffrage , incarnées en quasi-totalité par son insupportable dulcinée, aussi riche que gâtée et insensible.
Cet aspect est plutôt bien exploité à travers de nombreux clins d’oeil tantôt amusants, tantôt inquiétants. Et à voir la relation que Nathan entretient avec sa fiancée encore vivante, on imagine assez vite que cette situation finira tôt ou tard par poser problème… Cette dynamique de couple est d’ailleurs l’occasion d’aborder un autre versant de cet univers, à savoir la façon dont Upload joue avec notre rapport à la vie, à la mort et à l’éternel. Un point très bien illustré par un dialogue entre Ingrid et Nathan au sujet de l’enterrement de ce dernier, préparé comme un mariage. S’il est difficile d’en dire plus sans ruiner tout ce qui fait le sel de cette scène, on ne peut s’empêcher de penser qu’il pourrait y avoir une part de prémonitoire dans cette sordide mascarade : nous vous laissons le soin d’en juger par vous-même.
Une romance assez bien dosée, à défaut d’être originale
Pour éviter de devenir fou suite à ce changement de “vie”radical, Nathan est assisté dès les premières minutes par un “ange”, employé de l’entreprise qui gère les uploads. Cet ange, c’est Nora (Andy Allo), et les deux vont rapidement se rapprocher. Vulnérable et en manque de repères, Nathan parvient à faire vibrer la corde sensible de la jeune technicienne, dont la vie personnelle n’est pas toujours rose.
Elle qui est supposée servir de roc à ces âmes tout juste uploadées finira par trouver une sorte de refuge en la personne de Nathan. Une dynamique prévisible et très “hollywoodienne”, amenée de façon un peu précipitée mais qui reste néanmoins attendrissante grâce à la spontanéité d’Andy Allo. Ce côté rom-com assumé pourra en rebuter certains, mais n’accapare pas la totalité de la trame narrative : il sert de base à la suite de l’intrigue et reste l’un des trois grands piliers du scénario.
Un vaste patchwork techno-romanticomique
Pour autant, assimiler Upload à une simple comédie romantique futuriste serait très réducteur. Très vite, il paraît évident que toute l’équipe du film ne manquait pas d’idées, bien au contraire… mais encore faut-il parvenir à jongler avec tout ça ! Dans un long épisode introductif de 45 minutes (contre seulement 30 pour les autres), le spectateur est projeté d’entrée dans un véritable mélange des genres des plus hétéroclites, un patchwork bariolé de comédie romantique, d’enquête policière et de drame dystopique… et le résultat final fait parfois légèrement fouillis à cause du mélange des genres assez dense. Mais la série prend le temps de poser les bases du dernier pilier du scénario, qui gagne en intensité au fur-et-à-mesure : les circonstances de la mort de Nathan. Car ce qui apparaissait durant les premières minutes comme un accident des plus improbables finit par sembler de plus en plus louche, au fil des détails qui s’accumulent. Si elle prend un temps fou à démarrer pour de bon, cette intrigue est de loin le point le plus intéressant de la série. Les premiers épisodes n’en disent que très peu mais les premiers développements sont amenés progressivement, de façon efficace, et on se retrouve assez vite intrigué par les bribes d’information que l’on glane ça-et-là : une fois la fumée de ce premier épisode retombée, le spectateur bénéficie d’une meilleure vue d’ensemble et le tout en devient d’autant plus intéressant.
Pour autant, Upload n’est pas vraiment un thriller à proprement parler. En témoignent les nombreux gags parfois potaches mais auxquels on se surprend régulièrement à sourire de bon cœur. L’humour de la série est souvent basé sur la même recette : une situation cocasse issue du décalage culturel et technologique entre l’époque des protagonistes et la nôtre. Cela fournit une infinité de prétextes pour faire passer quelques gags savoureux, et il faut reconnaître que ce filon est assez bien exploité par la troupe de Greg Daniels. Cela permet également de ne pas traiter cette thématique uniquement sous l’angle dystopique discuté plus haut, évitant ainsi de tomber dans la surenchère. Si ce métissage des genres cinématographiques a ses défauts, on ne peut que constater qu’il participe à mettre en place un rythme plutôt efficace. Ces premiers épisodes laissent présager d’une saison prenante, et on espère que les personnages auront droit aux développements qu’ils méritent… voire nécessitent pour certains, à commencer par le nouvel ami de Nathan qui reste cantonné à son rôle de potiche après s’être vu catapulté dans le siège du compère par défaut.
Enfin, Upload, c’est aussi une critique virulente du capitalisme technologique sauvage et des bouleversements qu’apporteront bon nombre d’avancées technologiques. Mais Upload a néanmoins l’intelligence de traiter les deux faces de cette pièce. Il aurait été facile d’affirmer à qui voulait bien l’entendre que la technologie causerait la ruine morale de l’espèce humaine, mais Greg Daniels a été plus malin que cela. A travers les différentes innovations qui sont présentées (voitures autonomes avec lits et home-cinema, imprimantes 3D organiques…) et surtout la façon dont elles le sont, on sent une vraie affection pour la technologie de la part de l’équipe à l’origine de la série. Elle n’est pas présentée comme un désastre annoncé, mais de façon plus nuancée, comme un vecteur de changement envers lequel il convient de rester vigilant en tant que société pour en éviter les pires dérives. Car s’il y a bien une chose dont on peut être sûr, c’est qu’au fur-et-à-mesure du progrès, des questions du même acabit finiront bien par se poser un jour. Après tout, n’est-ce pas pour cette raison que les fictions futuristes comptent autant d’adeptes ?
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