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L’entrepreneur Italo-Albanais, Dritan Gremi, ne connaît pas la crise. Le Covid-19 n’a fait qu’amplifier le phénomène autour de son concept de tourisme médical dentaire et esthétique en Albanie. En quelques années, le self-made-man a réussi à se tailler la part du lion dans le très attrayant marché italien, avant d’attirer Suisses, Belges et Français. Des Français de plus en plus nombreux depuis cet été, et qui commencent à se détourner de la Tunisie voisine. Aujourd’hui, l’Hexagone est le nouveau pari de ce chef d’entreprise. Reportage au Pays des Aigles.
Ce matin, dans la salle d’attente, Patrick B. est assailli de questions par un couple de Français arrivé la veille à Tirana, capitale de l’Albanie. Le Belge répond volontiers aux interrogations de ces curieux, intéressés de connaître l’expérience de cet homme ‘multi-récidiviste’. Nous sommes à la Gremi Clinic – Voyager et Sourire – un lieu à la croissance exponentielle depuis plusieurs années. « J’en suis à mon troisième séjour médical. J’ai commencé par la pose de prothèses dentaires et aujourd’hui j’ai rendez-vous pour une procédure d’implantologie. Des soins aux coût exorbitants dans mon pays la Belgique. Un ami m’a parlé de la destination, mais je dois dire que je n’aurai jamais spontanément pensé venir en Albanie pour ce type de traitements…Alors, un jour, je l’ai accompagné pour me faire une idée. Il était venu pour de l’orthodontie. Sur place, j’ai découvert des équipements comme on en trouverait chez nous, et un cadre très qualitatif. Mais ce qui m’a définitivement conforté, c’est de découvrir une équipe de dentistes diplômés d’universités européennes ou américaines. », confie Patrick B. Des mots qui ont leur effet sur ces Français néophytes – un brin nerveux – expressément venus de Toulouse.
Pas de bouche à oreilles pour eux, c’est une publicité sur les réseaux sociaux qui les a décidée « à franchir le pas », témoignent-t-il. Mais, s’il y a une langue dont on ne cesse d’entendre parler dans cette salle d’attente design, autant chez les praticiens que chez les patients, c’est bien l’italien. Soit, le principal marché de ce réseau de cliniques dentaires et esthétiques qui prospère grâce au tourisme médical. « Nos voisins italiens représentent plus de 50% de notre patientèle. Il y a beaucoup de raisons à cela : la proximité géographique entre nos pays, l’histoire commune, aussi, car nous étions un protectorat du Royaume d’Italie. Les influences sont donc multiples dans la langue, l’architecture, la gastronomie…Si bien que des centaines de milliers d’Italiens s’établissent en Albanie une fois à la retraite. », éclaire Dritan Gremi, à la tête de cette affaire florissante. Autre raison justifiant une telle porosité entre ces deux pays, la double nationalité de l’entrepreneur parti très jeune pour y vivre son rêve italien. La Botte était vue comme la Terre promise par de nombreux Albanais meurtris par des années de régime communiste particulièrement liberticide. Sacré chemin parcouru pour cet immigré devenu millionnaire à la suite d’une expérience personnelle déterminante.
« Voyager et Sourire est né un peu par hasard durant des vacances au pays. J’ai eu besoin de consulter en urgence un dentiste et, à cette occasion, j’ai été traité en Albanie. Ayant vécu en Italie depuis l’adolescence, je ne pensais pas trouver l’équivalent en compétences thérapeutiques et en qualité de services ! Cela m’a vraiment surpris. », rembobine l’entrepreneur. De retour dans la riche Lombardie où il exerce comme technicien, il n’a plus qu’une idée en tête : bâtir un business plan pour placer l’Albanie sur la carte des destinations émergentes dans le tourisme médical. L’homme cumule les casquettes. Le soir venu, il le passe à lire toutes les bibles sur le management et la création d’entreprise. Avec l’avènement d’Internet et des réseaux sociaux, il anticipe aussi la nécessité d’avoir une vitrine sur le Net, s’ensuit alors des heures d’auto apprentissage en coding pour se faire un socle de connaissances informatiques. Complètement habité par son projet, ce visionnaire est encouragé sur cette voie par son patron italien qui l’invite « à ne pas lâcher ». Durant les moments de doute, cette figure paternelle de substitution lui répète qu’il « a l’âme d’un entrepreneur ». Dritan Gremi se sent invincible. En ligne de mire, le très désirable marché italien. « Pour commencer », se donne-t-il.
Son projet de cliniques, il y croit dur comme fer : l’homme s’appuie sur de nombreux benchmarks et sur des indicateurs éloquents. « L’Albanie est à deux heures des plus grandes capitales européennes. Quant à l’Italie, nous sommes à sa porte. Grâce au faible coût de la vie dans notre pays, nous pouvons proposer des économies d’échelle jusqu’à 60% sur les frais dentaires. Tout cela, en alignant les mêmes standards de qualité. », expose-t-il. Un contexte lui ayant permis de mettre sur pied une offre parfaitement étudiée. « J’ai créé une filière reposant sur un réseau de distributeurs basés en Italie et en Allemagne : tous nos produits possèdent donc une certification CE et une traçabilité. Le recrutement des médecins experts est exclusivement local car l’expertise correspond tout à fait à nos pairs de l’Union Européenne. Nous parvenons au final à faire une économie spectaculaire qui bénéficie au client. Dans ce schéma, il n’y a qu’une chose ‘low cost’ : c’est l’aérien pour l’acheminement des clients. Mais, aujourd’hui qui n’emprunte pas Easyjet ou Ryanair ?. », détaille Dritan Gremi. L’Albanais n’entend pas faire de copier – collier de ce qui existe déjà ailleurs. En Tunisie, Turquie ou Croatie, notamment. Son ambition est plus grande encore : le trentenaire veut créer un véritable ‘écosystème’ favorisant l’économie circulaire et solidaire.
« Pendant ces fameuses vacances en Albanie, j’ai pris conscience que mon pays était en train de radicalement changer. J’ai senti un bouillonnement créatif, entrepreneurial de la jeunesse qui regardait positivement vers l’Europe. Ce dynamisme est d’ailleurs très bien incarné par le jeune Maire de Tirana, la Capitale, Erion Veliaj. Elu en 2015 à 35 ans, il symbolise cette énergie. Ainsi, j’ai voulu intégrer une dimension sociétale à mon projet de clinique ‘Voyager et Sourire’ en associant des personnes éloignées de l’emploi, des jeunes en rupture scolaire et en difficultés. Je ne voulais pas que cela ne profite qu’à moi-même ! J’ai monté de toute pièce un modèle innovant ancré dans le territoire pour impacter économiquement et socialement la communauté. », souligne ce visionnaire engagé. Effectivement, son concept de clinique ne ressemble à aucun autre endroit sur ce segment de marché. Ici, le voyageur venu de France, de Suisse ou d’Italie, se retrouve plongé dans la vie du quartier. Objectif : vivre une expérience inclusive qui va au-delà des soins dentaires et esthétiques. L’homme d’affaires Dritan Gremi a complètement réhabilité une rue autour de ses cliniques pour y construire trois hôtels, des laboratoires médicaux, un restaurant, une pizzeria, un salon de thé…Des lieux qui font travailler des centaines de salariés de Tirana.
Dans le même espace, Occidentaux et Albanais se côtoient amicalement donnant sa pleine signification au terme de ‘Tourisme médical’. Au gré des vagues de patients, par moment se reconstitue un ‘Little Italia’ ou ‘Little Paris’ dans cette rue avant-gardiste de la Capitale albanaise. Le natif du pays, Dritan Gremi, poursuit aussi l’ambition de donner envie à ses guests en thérapie de découvrir son pays : « Voyager et Sourire, c’est une offre à 360° avec des soins médicaux assortis à un immersion touristique personnalisée à la découverte des plus beaux endroits du pays. Le Pays des Aigles, c’est tellement de merveilles à visiter comme la Riviera albanaise, les montagnes préservées dignes de Game of Thrones, les sites inscrits à l’UNESCO, et bien sûr la vibrante Tirana. », fait valoir l’instigateur de ce « Gremiland ».
Depuis sa création en 2009, Voyager et Sourire a soigné des dizaines de milliers de patients. Des patients qui viennent majoritairement pour la pose d’implants, de prothèses ou encore pour le blanchiment et la pose de facettes dentaire. La chirurgie esthétique, une offre déployée par la suite, est en plein essor avec de nombreux Européens de l’Ouest et des Balkans en quête d’une plastique parfaite. « Les rhinoplasties, augmentations mammaires, mais aussi lifting visage et corps sont les plus populaires au sein des interventions esthétiques. », souligne Anduena Çela, la jeune Directrice Générale, de Gremi Clinics. « Dans le tarif des soins, nous incluons le transfert à l’aéroport pour l’arrivée et le départ, l’hébergement pour deux personnes au sein d’un hôtel, un traducteur en langue française, anglaise et italienne si bien au sein de la clinique que lors du temps libre pour les différentes visites guidées de Tirana et des alentours. », poursuite cette élégante blonde polyglotte.
Pour accompagner la montée en puissance de son entreprise, le businessman Dritan Gremi continue de recruter des chirurgiens-dentistes et esthétiques, bientôt il construira son quatrième hôtel. La pandémie mondiale n’a pas mis le coup d’arrêt redouté à ses activités : « Le tourisme médical en Albanie est une réalité même à l’heure du Covid-19. Notre pays est parmi les moins impacté de la planète, c’est une chance ou plutôt un véritable succès de la politique sanitaire de notre Premier Ministre, Edi Rama. Gremi Clinics a continué de croître significativement, malgré la pandémie. De nombreux Français, Suisses ou Belges nous ont découvert lors du déconfinement, un moment qui a vu les cabinets dentaires saturés et obligés de ne traiter que des cas extrêmement graves. Beaucoup se sont donc retrouvés dans l’impossibilité de se faire soigner. », analyse le quadragénaire.
A ‘Gremiland’, le coronavirus ne passera pas non plus. L’Italo-Albanais se félicite de n’avoir enregistré aucun cas dans ses cliniques grâce à ses protocoles anti-coronavirus stricts. Aujourd’hui, l’homme à l’optimisme contagion. En quelques années, il a réussi son pari fou de faire du Pays des Aigles un eldorado des touristes en quête d’un nouveau sourire.
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Yalayolo Magazine