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Republication du 22 juillet 2019
Cela fait maintenant environ six mois que j’ai vendu ma première startup pour rejoindre la révolution blockchain et des crypto-actifs. C’est certainement l’une des décisions les plus dures que j’ai été amené à prendre de toute ma vie — celle de vendre ma boîte que j’ai créée seul en 2010 et que j’ai eu tant de difficultés à amener vers les sommets — mais, désormais, je peux dire que cela a été surtout l’un des meilleurs choix que j’ai pu faire !
Au-delà des investissements immobiliers et financiers que j’ai pu réaliser au cours de ces six derniers mois, j’ai aussi décidé d’allouer une bonne partie de mon cash :
- dans les cryptos : le timing était particulièrement bon car le Bitcoin a évolué entre 3000 et 4000 dollars pendant plusieurs semaines début 2019 ce qui était un très bon point d’entrée sachant qu’aujourd’hui il en vaut plus de 10 000 !
- dans le capital de startups en seed et en série A.
C’est justement ce dernier point que j’aimerais développer car c’est à la fois celui qui me passionne le plus et qui monopolise aujourd’hui l’essentiel de mon temps. Avant de me lancer dans l’angel investing, il fallait d’abord que je me fixe sur ce que l’on appelle une doctrine d’investissement. Il est important de suivre rigoureusement cette doctrine si l’on veut obtenir des résultats sur le long terme, même si cela amène parfois à passer à côté de deals intéressants.
Voici donc ma doctrine. Il s’agit d’investir :
- dans des projets proches de mes compétences naturelles (services financiers, fintech, regtech) et de mon champ actuel d’intervention sur les cryptos et la blockchain.
- dans des projets — de préférence — B2B qui répondent à un vrai problème.
- dans des projets pour lesquels j’ai une valeur ajoutée à apporter aux entrepreneurs (stratégie, modèle économique, acquisition web, développement commercial, organisation et gestion d’entreprise, mise à disposition de mon réseau, etc).
- dans des projets où j’ai un vrai fit humain avec les fondateurs.
- dans des startups dont les valorisations sont réalistes et cohérentes, en série A, seed ou pré-seed.
- des tickets entre 10 000 et 50 000 euros par startup.
- idéalement, dans des startups qui dégagent un peu de chiffre d’affaire ou au moins qui ont des preuves concrètes de traction du marché cible.
La solution que propose la startup répond elle vraiment à un problème ?
Depuis que j’ai endossé mes nouvelles fonctions de business angel, j’ai dû recevoir environ 200 dossiers dont une centaine provenant du marché des cryptos ou de la blockchain. Au cours de ma due diligence d’investissement, je pose souvent comme premières questions aux entrepreneurs :
– À quel problème réponds-tu ? Les fondateurs ont tendance à vouloir d’abord pitcher leur solution et ceci n’est pas la bonne façon de faire, selon moi. Le plus important est bien d’identifier un vrai problème que rencontrent les clients — B2B ou B2C.
– Pourquoi est-ce que ton produit ou ton service est vraiment indispensable ? Je prends souvent l’exemple du Doliprane pour illustrer ce principe. C’est en prenant un cachet (la solution) que mon mal de tête disparaît (le problème). Dans l’idéal, plus la douleur est importante pour le client, plus la solution va être facile à “vendre” et surtout à un prix plus élevé.
Beaucoup d’entrepreneurs se lancent dans la création d’entreprise car ils ont la conviction que leur startup répond à un vrai problème. Or on constate que la raison principale de l’échec d’une startup est le problème du market-fit. La seule façon de s’assurer que le problème existe vraiment est de confronter son produit (ou son service) à son marché. Les entrepreneurs qui souhaitent lever de l’argent uniquement avec une idée et des slides ont très peu de chance d’y arriver, et il y en a beaucoup ! Dans la mesure du possible, ce marché doit être le plus large possible même s’il est recommandé au départ de commencer par le tester sur une verticale, c’est-à-dire un échantillon représentatif de son marché global.
C’est ce que l’on constate dans l’univers des cryptos et de la blockchain. Comme il n’y a pas encore de réels cas d’usage aujourd’hui, les entrepreneurs doivent être créatifs et penser à des solutions soit pour des problèmes qui n’existent pas encore (et c’est souvent le cas), soit pour des problématiques très complexes (souvent liées au domaine financier), compliquées à mettre en oeuvre opérationnellement et donc compliquées à pitcher à des investisseurs qui ne voient pas le go-to-market.
Il y a aussi le problème de l’entrepreneur qui veut absolument croire que la blockchain est indispensable à son projet. Or, dans les faits, c’est plus souvent une accroche marketing qu’autre chose. L’entrepreneur la place dans son pitch pour rendre le projet sexy mais il ne sait pas vraiment répondre à la question de savoir si la blockchain est réellement indispensable au projet. Une simple base de données décentralisée ne serait-elle pas suffisante ? On arrive donc souvent sur le blockchain-bullshit — récurrent aussi dans l’intelligence artificielle — très souvent “marketé” mais pas réellement utile ou utilisé dans les faits. On se rappelle l’exemple de cette société, Long Island Iced Tea Corp, qui avait décidé fin 2017 de rajouter le terme blockchain à son nom, ce qui avait fait augmenter sa valeur en bourse de 200%. Et qui, quelques mois plus tard, était au bord de la faillite.
La problématique de la fixation du prix de l’entreprise
Autre problème de l’entrepreneur : comment bien évaluer le prix de mon entreprise ? Quels critères objectifs dois-je utiliser pour y arriver ? Dans les faits, on voit qu’il est impossible — tout du moins extrêmement difficile — de donner un prix à une startup, surtout en amorçage, où la startup ne génère souvent pas encore de chiffre d’affaire. C’est une opération de gré à gré qui tourne autour des standards de marché avec la fameuse méthode des comparables et d’une négociation autour des principales clauses du pacte d’actionnaires.
C’est également — et surtout — une question de rapport de force entre les fondateurs et les investisseurs. Ce rapport de force est souvent gagné par l’investisseur, qui a l’argent pour financer les investissements mais ce n’est évidemment pas toujours le cas !
En effet, dans l’univers de la crypto et de la blockchain, les standards de marché n’existent plus. Ainsi, les entrepreneurs voient passer régulièrement des annonces de levées de fonds stratosphériques dans la presse. On y parle souvent en dizaines voire en centaines de millions d’euros, sommes pouvant faire perdre la tête à certains entrepreneurs français qui n’ont plus de connexion avec la réalité. C’est justement ce manque de cohérence et de raison qui peut les mener à leur perte. Il est important de bien comprendre qu’il s’agit d’une startup comme une autre qui doit respecter des cycles d’investissement classiques à des valorisations adaptées lors de chacun des tours de table. Et comme le dit le célèbre dicton : “Mieux vaut avoir une petite part d’un gros gâteau qu’une grosse part d’un petit gâteau”.
Heureusement, il existe depuis quelques années une nouvelle solution qui permet d’adresser le problème de la fixation du prix pour les startups. Il s’agit des Bons de souscription en action : L’Accord d’investissement rapide, ou BSA Air. Cela consiste à ne pas définir une valorisation aujourd’hui mais de donner une fourchette de ce que peut valoir l’entreprise lors d’une prochaine levée de fonds. L’investisseur, quant à lui, bénéficie d’une forte décote pouvant aller jusqu’à 40% du prix.
Les deals auxquels j’ai participé
Coinhouse
- Secteur : crypto-actifs et Blockchain
- Marché : B2C et B2B
- Tour de financement : série A
- Montant levé : 2,4 millions d’euros
- Co-investisseurs : ConsenSys Venture, XAnge, business angels
- Description : Coinhouse offre à une clientèle de particuliers investisseurs (B2C) la possibilité d’acheter et de vendre simplement des crypto-actifs contre des euros et propose des solutions de sécurisation de l’accès à ces actifs. Coinhouse s’adresse également au marché B2B en proposant un service de dépositaire en actifs numériques
Pourquoi je pense que c’est un bon investissement ?
- Coinhouse est le leader français en matière d’achat et vente de crypto-actifs
- Coinhouse est l’un des acteurs français les plus anciens dans l’écosystème crypto ce qui lui
- assure une notoriété très puissante en France et à l’international
- Coinhouse est en pointe en matière de protection des actifs numériques, c’est pour moi l’une des clés pour favoriser une adoption plus importante
- Coinhouse porte la régulation et la protection des clients au premier plan ce qui va lui assurer une longévité certaine, particulièrement en France
- Le marché des crypto-actifs va augmenter de manière significative dans les prochaines années et coinhouse sera la pour capter une part de marché importante.
IPaidThat
- Secteur : Fintech
- Marché : B2B
- Tour de financement : seed
- Montant levé : 1,5 million d’euros
- Co-investisseurs : Truffle Capital, business angels
- Description : IPaidThat simplifie et automatise la comptabilité des startups et TPE. IPaidThat a pour but de collecter et saisir automatiquement les documents comptables tels que les notes de frais et factures. La société propose d’autres services complémentaires à la collecte et saisie automatique que sont la synchronisation bancaire et la création de factures. La synchronisation bancaire permet le rapprochement entre les transactions bancaires et les documents justificatifs.
Pourquoi je pense que c’est un bon investissement ?
- Les trois fondateurs sont parfaitement complémentaires et ils se connaissent depuis plusieurs années
- IPT est d’abord une solution technologique de pointe qui va croître grâce essentiellement à la qualité de son produit
- IPT peut distribuer son produit via des gros cabinets de conseils ou comptables ce qui lui permet de réduire fortement son coût d’acquisition client
- IPT peut convenir aux startups , comme aux PME mais aussi aux grands groupes ; il y a donc de très belles perspectives de déploiement
- IPT est une cible d’acquisition idéale d’ici 4 ou 5 ans pour des éditeurs de logiciel
Trust ID
- Secteur : Regtech
- Cible : B2B
- Tour de financement : équipe fondatrice
- Montant levé : non communiqué
- Co-investisseurs : équipe fondatrice
- Description : Trust ID propose une solution de simplification du processus know your customer (KYC) qui contrôle en temps réel les données d’identification d’un utilisateur certifié par l’émetteur de la preuve, comme par exemple EDF, Engie, Orange, Free, etc. L’objectif principal est de s’affranchir du justificatif de domicile papier ou scanné pour prouver son lieu de résidence.
Pourquoi je pense que c’est un bon investissement ?
- Trust ID est une solution technologique très simple à comprendre et qui répond à un vrai problème
- Trust ID a construit un écosystème de partenaires très difficile à dupliquer
- Trust ID travaille main dans la main avec les autorités de tutelles (ACPR et AMF) pour construire les nouveaux standards de la réglementation française et européenne
- Le potentiel d’exit est multiple : institutions financières / éditeurs de logiciel / facturiers
Blockpulse
- Secteur : Regtech / Blockchain
- Cible : B2B
- Tour de financement : pré-seed
- Montant de levé : non communiqué
- Co-investisseurs : business angels
- Description : Blockpulse numérise l’émission des instruments financiers. La startup développe un produit permettant de simplifier la gestion d’une première levée de fonds pour une startup dans le cadre d’un financement privé. La plateforme met à disposition des startups l’ensemble des outils dont elle a besoin pour gérer efficacement sa première levée de fonds.
Pourquoi je pense que c’est un bon investissement ?
- C’est l’investissement le plus risqué de ce panel mais si le marché des Security Token offering (STO) se développe, à terme Blockpulse pourrait prendre une part de marché significative et devenir leader incontesté et incontestable de ce marché naissant
- La réglementation va évoluer rapidement pour favoriser l’avènement des STO sachant qu’il existe déjà “l’ordonnance blockchain” qui permet d’enregistrer dans la blockchain le registre de mouvements de titres d’une société
- Le marché des STO pourrait représenter plusieurs centaines de millions d’euros d’ici une dizaine d’années
- Les profils des cofondateurs sont très complémentaires
- Le potentiel de développement à l’international est très important.
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