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« Le meilleur investissement, c’est l’audace » . Voilà l’accroche qui accueille les visiteurs du site internet de la société d’investissement Audacia. De l’audace, son fondateur en a fait son fonds de commerce. Entrepreneur multirécidiviste, Charles Beigbeder a monté plusieurs entreprises, dont Poweo revendu à EDF, avant de se lancer dans l’investissement en 2006 et plus récemment dans la vodka avec son frère, Frédéric.
Avec leurs premiers véhicules, Constellation 1 et 2, les investisseurs d’Audacia – des particuliers et des family offices -, ont financé plus de 300 PME non cotées et en croissance en y injectant plus de 750 000 euros. En parallèle, Charles Beigbeder possédait sa propre holding d’investissement, Gravitation, avec laquelle il réalisait des investissements dans la tech notamment. Après douze ans de capital developpement et de venture, l’entrepreneur-investisseur a décidé de passer à l’échelle supérieure en fusionnant ses deux activités et en se lançant dans deux nouveaux secteurs, les technologies quantiques et le co-living avec son équipe composée d’une vingtaine de personnes.
Un secteur de niche à prendre
Fruit de sa rencontre avec Christophe Jurczak lorsqu’il travaillait chez Power, Quantonation est le seul fonds français uniquement dédié à la « deeptech physique et plus particulièrement au quantique ». D’une capacité finale de 80 millions d’euros, il vise à financer une vingtaine de « startups en amorçage, qui sont sur le point de se créer et, au-delà, jusqu’aux séries A incluses » . En deux ans d’existence, Quantonation a déjà investi dans « une douzaine de startups, les trois quarts en Europe et le quart restant en Amérique du Nord » , précise Charles Beigbeder. Parmi celles-ci, on compte cinq startups françaises : Qubit Pharmaceuticals, Pasqal, LightOn, Cryptonext Security ou encore Qandela.
Aujourd’hui, Quantonation a déjà « une vingtaine de millions d’actifs ». Encore neuf, le marché du quantique devrait grandir au cours des prochaines années. « La recherche sort des labos, les chercheurs veulent aller au bout de leurs découvertes en transformant leurs idées en innovations » . Quantonation est ouvert aux particuliers investisseurs, aux family offices mais aux industriels du secteur, ce qui lui permet de créer des synergies avec les projets dans lesquels le fonds investit.
Le ticket moyen varie entre 100 et 500 000 euros mais le fonds a vocation à « réinvestir dans ses startups pour les accompagner dans leur développement, en série A jusqu’au late stage » . Charles Beigbeder s’est également engagé dans la co-création de startups. « Si nous avons une idée d’entreprise, nous cherchons un CEO pour la monter », trois entreprises sont déjà nées de cette stratégie de startup studio.
Devenir une plaque tournante de la deep physique et du quantique
Les startups soutenues par Quantonation bénéficient d’investisseurs calés sur le sujet du quantique et d’un « réseau de professeurs et de directeurs de centre de recherches qui pourront participer à leur due diligence » . En prenant une place dans leur board, Quantonation aiguille également les startups dans « leur stratégie commerciale et de recrutement et facilite les mises en relation avec les industriels » présents à son capital et aide, le cas échéant, à « trouver des CEO pour diriger l’entreprise » si les chercheurs souhaitent occuper un autre poste.
Pour continuer à être un acteur majeur du secteur et faciliter l’émergence du quantique, les membres de Quantonation ont fondé le Lab Quantique, un think tank qui vise à faire sortir le quantique de son ombre et fédérer tous les acteurs du secteur entre eux. Quantonation participe également au Qubit Computing, en collaboration avec Bpifrance, Atos et IBM. Ce travail pourrait bien être boosté par le futur plan national sur le quantique que devrait proposer le gouvernement d’ici septembre. À titre indicatif, Bpifrance a annoncé 1,3 milliard d’investissement dans les startups deeptech juste avant l’annonce du plan deeptech du gouvernement, de quoi laisser rêveur le monde du quantique. En prenant une place proactive dans cet écosystème, le fonds de Charles Beigbeder offre aussi un immense panel de ressources aux projets qu’il épaule.
À l’assaut de l’immobilier avec Sharies
Dernier né de la famille Audacia, Élevation est un fonds uniquement dédié au co-living. Encore une fois, Charles Beigbeder flaire la bonne affaire. « Le capital investissement national correspond à un cinquième de l’investissement immobilier, 20 et 100 milliards chacun » , explique l’entrepreneur investisseur. Devant l’opportunité, il décide de se lancer sur ce secteur et prend une participation de 30% dans Sharies, acteur français majeur du co-living. « Nous achetons les bâtiments et Sharies s’occupe de leur transformation en co-living et de leur administration » . Un premier bien a été racheté près de Vanves et d’autres acquisitions sont déjà prévues à Bordeaux, Nancy, Lyon, Courbevoie et dans le centre de Paris. « La concurrence est rude dans ce secteur mais nous bénéficions de l’expertise reconnue de Sharies et cette première année se passe plutôt bien » , confie Charles Beigbeder. Démarré en 2019, le fonds Élevation vise une capacité d’investissement de 50 millions d’ici 18 mois avant le développement d’un nouveau fonds d’ici 5 ans.
2020, une année charnière
En 2018 et 2019, Audacia a multiplié les projets, et il est désormais temps de les mener à leur terme. « 2020 est une année charnière pour nous. J’espère que nous allons closer la levée de fonds de Quantonation rapidement pour investir dans de nouvelles startups » , explique Charles Beigbeder. Le plan national du gouvernement devrait sans doute l’aider en boostant l’intérêt du public et du privé pour le secteur. Les projets immobiliers devraient également se multiplier dans les mois à venir. Mais l’investisseur n’en oublie pas pour autant le tissu de PME français. « Après la crise que nous avons subie, ces entreprises auront besoin de renforcer leurs fonds propres » . Si l’investisseur ne peut pas encore en dire plus, il devrait bientôt refaire parler de lui, pour ses investissements et peut-être la création d’autres véhicules d’investissement.
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Yalayolo Magazine