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Celles et ceux qui sont impatient·e·s de voir émerger le monde d’après vont devoir prendre leur mal en patience. Une étude publiée par le cabinet Roland Berger sur la crise et ses conséquences économiques estime que la reprise devrait s’étaler, selon les secteurs, entre 2021 et 2023 et que la « nouvelle normalité » n’interviendrait pas avant… 2024. Intitulé Covid-19 : Impacts sectoriels et leviers de relance pour l’économie européenne, le rapport brosse aussi trois scénarios possibles pour cette sortie de crise, probablement plus longue que prévue, donc.
Sans surprise, le secteur de l’hospitalité (hôtellerie-restauration) et les biens de consommation non essentiels font partie des secteurs les plus touchés et qui devraient donc retrouver le chemin de la croissance le plus tardivement. Le cabinet estime que ces deux secteurs pourraient ne retrouver leur niveau de revenus d’avant-crise respectivement qu’à partir du deuxième semestre 2023 et du premier semestre 2024. Un coup dur pour leurs acteurs, notamment les startups qui n’ont pour la plupart pas la trésorerie pour les porter jusqu’à une perspective aussi lointaine.
« Pour plusieurs biens et services non-essentiels, l’incertitude demeure quant à la capacité des acteurs à retrouver les volumes de ventes de 2019, même à long terme » , prévient en outre le cabinet. Le confinement puis la crise économique ont profondément modifié les habitudes de consommation des acheteurs et cela pourrait peser durablement sur la vente de nombreux produits.
Les aides publiques détermineront le scénario de relance
Les différents scénarios de reprise dépendent de trois facteurs différents : l’approvisionnement (la capacité des entreprises à redémarrer leur production rapidement), la demande (la confiance des ménages et des investisseurs) et les délais (imposés par les pouvoirs publics pour des raisons sanitaires). Tous dépendent à la fois de politiques publiques – par exemple si le gouvernement autorise la reprise de la production ou la réouverture de certains établissements – mais aussi de dispositifs publics de soutien financier.
Le cabinet Roland Berger présente, sur la base de ces trois incertitudes, différents scénarios de reprise, du plus optimiste au plus pessimiste. Dans le premier cas, des aides publiques massives parviendraient à stopper rapidement l’onde de choc de la crise et à soutenir la demande, relançant rapidement la production ; dans le cas d’un scénario intermédiaire, une dépression durable s’installerait, touchant plus spécifiquement certains secteurs, notamment les biens non nécessaires et les secteurs non essentiels ; sans aucune aide publique ou si celles-ci ont une portée trop limitée, le scénario pessimiste verrait une récession de longue durée s’installer, entraînant un choc à la fois au niveau de l’offre et de la demande.
Il appartient donc aux pouvoirs publics de soutenir d’une part la trésorerie des entreprises, d’autre part le pouvoir d’achat des ménages afin de garantir un certain niveau de consommation et donc la demande auprès des entreprises. Et du côté des acteurs privés ? Le cabinet préconise de « transformer les actifs productifs pour s’adapter à la nouvelle normalité, en conservant un sensible budget R&D et modernisation » . Ceux n’ayant pas encore opéré leur transformation numérique vont y être obligés et les startups ont à ce titre une longueur d’avance.
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