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En psychologie, la compartimentation est un mécanisme de défense de l’esprit pour se protéger d’un événement traumatisant. Il consiste à détacher les images et les émotions qui y sont reliées. Un principe un peu similaire peut être transposé dans notre quotidien pour faciliter la gestion de notre vie privée et professionnelle.
La méthode consiste à se concentrer sur un seul et unique objectif à la fois pendant un court moment. En se focalisant uniquement sur une tâche professionnelle ou personnelle, le cerveau et l’attention évitent de s’éparpiller sur plusieurs projets. À vouloir gérer trop de dossiers de front, on finit souvent par ne pleinement avancer sur aucun.
Pour arriver à mettre en place cette compartimentation, la première étape est d’apprendre à dire non, c’est-à-dire, prioriser des tâches et en abandonner d’autres. “La situation est inédite, il est important de prendre le temps de mettre à plat ses besoins personnels ( solitude, intimité et autre ..)” , explique Isabelle Hastings, coach professionnelle et fondatrice de MagicMonday. Accepter de faire moins mais mieux est peut être la solution pour conserver son efficacité et son équilibre. Ensuite, il faut “donner un cadre” à nos journées en suivant quelques règles.
Etablir un environnement adéquat
La méthode de compartimentation repose sur une concentration courte mais intensive. Tous les objets et applications susceptibles de nuire à notre capacité d’attention doivent être mis hors de notre portée ou en mode “ne pas déranger”. Il en va de même pour les ordinateurs où seules les fenêtres indispensables doivent rester ouvertes. Il faut penser minimaliste. Pour les fans de Marie Kondo, grande prêtresse du rangement de placard, il suffit de transférer la méthode à sa vie numérique pour ne garder que l’essentiel auprès de soi.
En famille : Dans le cadre d’une vie de famille, la gymnastique est un peu plus complexe. Il est nécessaire de redonner un cadre explicite et claire à une situation totalement inhabituelle et inconnue. S’il n’existe pas de solution parfaite, la coach conseille néanmoins de matérialiser les temps où les parents travaillent “par une pancarte, un signal « en réunion » ou encore un accessoire (un chapeau, une cravate , un collier particulier) pour faire comprendre aux enfants que les parents ne sont pas disponibles pour eux pendant cette période” . De cette manière, le calme est conservé et le risque d’irruption en pleine visioconférence réduit.
Ensuite, il faut délimiter un espace de travail. Il doit être calme et assez spacieux pour s’y sentir à l’aise. Il est préférable de choisir un lieu qui sera toujours disponible aux horaires souhaités afin de créer une sorte de routine et d’habitude pour le cerveau.
En famille, colocation ou couple : Si on vit en communauté, il est préférable de cloisonner les lieux de vie commun de son espace de travail. Cela évitera les divertissements et les démotivations et permettra de conserver sa concentration.
Créer un cadre quotidien et une routine
“Le télétravail ne procure pas le cadre de la vie de bureau traditionnelle : horaires et lieu fixe par exemple. Nous ne nous en rendons pas compte, mais ce cadre est très structurant mentalement et culturellement” , estime Jean Pouly, fondateur d’Econum, une startup qui accompagne la transition numérique des organisations. Il est important de conserver un rythme de journée régulier, assez proche de celui d’un quotidien non confiné avec petit-déjeuner, déjeuner et pauses. La situation est compliquée, qu’on vive seul·e, en couple, en colocation ou encore en famille avec des enfants. Dans tous les cas, les règles doivent être établies initialement pour éviter les conflits et les empiètements sur les emplois du temps de chacun.
Solo : “En cette période de confinement, 15% des personnes vivant seules ont pour unique contact quotidien” des collègues, “ce qui peut créer un profond sentiment d’isolement”, explique Isabelle Hastings. Dans ce cadre, le travail peut devenir un refuge pour tromper l’ennui. La frontière entre travail et vie personnelle peut alors se réduire à l’extrême. Il est donc important de “se fixer une heure de connexion et une heure de déconnexion” , par exemple, poursuit la coach.
En famille : Implicitement, “on pourrait penser que celui qui travaille ne gère pas les tâches familiales . Cela peut générer du stress pour celui qui est en arrêt. Il risque alors de se retrouver affecté unilatéralement, et sans discussion, seul aux tâches ménagères et à la gestion des enfants” , souligne Isabelle Hastings. Certains parents choisissent de travailler tôt le matin ou tard le soir pour “compenser” le temps accordé à leurs enfants en journées. “Cela peut être une solution temporaire , mais attention à la fatigue des doubles journées si ces soirées de travail se prolongent tard dans la nuit” , alerte Isabelle Hastings. Jean Pouly conseille un roulement entre les parents si cela est possible pour que chacun puisse bénéficier d’une qualité de travail et d’attention complète.
Planifier ses journées pour trouver son équilibre
Planifier sa semaine permet d’avoir une vue d’ensemble de ses activités et de vérifier qu’elles s’équilibrent. L’aménagement et la compartimentation des éléments vie pro/ vie perso est alors plus facile. Cette planification peut être réalisée une fois par semaine, ce qui permet de gagner du temps chaque matin ou chaque soir. Plus une tâche est cadrée et limitée dans le temps, moins il sera possible de procrastiner. Les échéances deviennent alors des motivations. Mais qui dit travail ne dit pas obsession. Il est primordial de faire des pauses pour reposer son esprit et relâcher la pression.
Jean Pouly “recommande d’en faire toutes les 45 minutes avec une boisson (de l’eau de préférence), de la marche et de l’aération (dans la mesure du possible), des étirements prolongés”. Habituellement, nous prenons un café et discutons avec des collègues pendant les pauses. “Profitons de ce contexte pour varier les pauses et se faire du bien”, pourquoi pas en pratiquant le yoga ou en lisant quelques pages d’un bon roman, par exemple. Isabelle Hastings propose quant à elle de prendre une pause déjeuner d’au moins 45 minutes en décrochant des écrans et d’en profiter pour “prendre des nouvelles d’un·e ami·e par exemple” !
Couple, famille, colocation : L’emploi du temps doit être réalisé en corrélation avec les impératifs et les contraintes de chacun·e. Les pauses peuvent être réalisées seul·e ou à plusieurs, à condition qu’elles restent bien limitées dans le temps et n’engendrent pas une trop grande déconcentration. Ce moment de socialisation peut aussi être très stimulant et rappeler l’esprit “de bureau”.
Quand c’est fini, c’est vraiment fini !
“Je conseille souvent aux équipes que j’accompagne depuis le début de la crise de ranger/ faire disparaître le coin bureau le week end pour que la maison ou l’appartement redevienne un lieu personnel” , précise Isabelle Hastings.
Une fois qu’une tâche est arrivée à échéance, il convient de l’enfermer à double tour. La compartimentation se base sur cette capacité mentale à se concentrer sur la tâche accomplie au moment présent en ne pensant à rien d’autre. Une fois que la phase de travail est terminée, une seconde s’enchaîne. L’enjeu essentiel est d’éloigner ou faire taire la petite voix de culpabilité qui peut apparaître quand on ne s’occupe pas de ses enfants ou qu’un travail n’est pas abouti. Toutes les tâches ont été choisies en amont, jugées prioritaires et délimitées dans le temps, c’est important de se le rappeler.
Grâce à cette solution, les moments passés avec ses enfants ou pris pour soi durant une séance de yoga, un bon bain ou une série télé sont vécus pleinement. Leur influence et leur incidence sur nous sont plus profondes. En rechargeant nos batteries et en évitant de ressasser, nous gagnons du temps et de l’énergie. Chaque moment devient un temps de qualité qui rend plus efficace et productif.
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