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A l’été dernier, des livreurs Deliveroo avaient bloqué plusieurs restaurants à Nice, Toulouse, Besançon ou Tours, empêchant leurs collègues d’accéder à la commande et aux clients de la recevoir, afin de faire entendre leur mécontentement sur leurs conditions de travail. La récente condamnation de Deliveroo pour travail dissimulé par un juge départiteur des Prud’hommes, une première en France, leur a redonné l’envie de repartir au front. Le Clap (collectif de livreurs autonomes parisiens) appelle au boycott de la plateforme de livraison de repas Deliveroo à partir de ce vendredi 14 février, jour de la Saint-Valentin et donc de forte demande, « jusqu’à ce que nous obtenions des réponses concrètes à nos revendications », selon une conférence de presse mercredi.
Le boycott vise à réclamer des « réponses concrètes sur la tarification, les distances des courses et la mise en place d’instances de dialogue », a précisé Jérôme Pimot, porte-parole de Clap, un collectif créé fin 2017 en réponse à la précarisation croissante des travailleurs des grandes plateformes de livraisons de repas. Selon lui, cet appel « national » est relayé par des collectifs à Marseille et Bordeaux. A Paris, le Clap, qui va être transformé en syndicat, a l’intention de bloquer les cuisines de Deliveroo à Saint-Ouen vendredi. « Nous avons eu une réunion avec trois responsables de Deliveroo la semaine dernière, et en deux heures et demi, aucun résultat », souligne Jérôme Pimot, qui parle de « dialogue de sourds ».
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Les livreurs réclament un tarif ‘décent’ de 25 à 30€ de l’heure
De son coté, Deliveroo a mis en place un « forum des livreurs » constitué de représentants élus, selon la plateforme. Le Clap conteste la représentativité de ce forum, « dont nous n’avons jamais réussi à obtenir les modalités, le nombre d’électeurs ou quoi que ce soit ». Le Clap défend la mise en oeuvre de véritables instances de dialogue, un tarif « décent » qui comprenne « une prise en charge minimum de 5 euros, une couverture sociale et la prise en compte des frais assumés par les livreurs, soit 25 à 30 euros de l’heure ». Le collectif soutient aussi les actions des livreurs qui réclament la requalification de leur contrat en salariat.
Au sujet de la décision récente des Prud’hommes de requalifier en contrat de travail une prestation de service d’un livreur, Deliveroo a annoncé à l’AFP que l’entreprise allait examiner cette décision et éventuellement faire appel. « Le modèle de Deliveroo a été confirmé à plusieurs reprises, y compris par la Cour d’appel en France, précisant que la société offre aux livreurs un travail indépendant », ajoute un porte-parole. Me Kevin Mention, avocat du livreur qui avait engagé dès 2016 une procédure contre Deliveroo, instruit plusieurs dizaines de cas similaires, contre Deliveroo, Frichti et Stuart.
Le statut d’indépendant des coursiers de Deliveroo et de ses concurrents est contesté dans de nombreux pays, et plusieurs décisions de justice ont déjà donné raison aux livreurs en Belgique et en Espagne.
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Yalayolo Magazine