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On ne naît pas en Bourse, on y parvient. Et cela demande de la préparation,. “Si l’on anticipe cette phase, cela permet de mieux la vivre, souligne Camille Leca, Head of Listing France Euronext. D’autant que c’est souvent une période de fragilité pour les chefs d’entreprises : ils sont concentrés sur le processus d’IPO et ne peuvent plus passer autant de temps sur le business dont le succès est pourtant essentiel au succès de l’opération !.” Pas évident pour qui n’a jamais été confronté au marché boursier, ce qui est le cas de nombre d’acteurs de l’écosystème startup.
Peu d’entrepreneur·e·s se sont encore lancé·e·s dans l’aventure boursière. “Nous sommes persuadés que les introductions en Bourse de cette nouvelle génération de startups vont arriver, anticipe Camille Leca. Aux États-Unis, les introductions en Bourse de licornes se multiplient. L’IPO est un outil de financement et de liquidité très efficace et constitue à moyen terme une sortie de choix pour les investisseurs VCs.” Ces derniers ne sont d’ailleurs pas en reste sur les besoins de formation aux cordons de la Bourse. Avec des directeurs de participations souvent jeunes, les fonds n’ont pas tous l’expérience d’une entrée en Bourse… alors qu’ils devront très probablement en superviser une, voire plusieurs, dans les années à venir.
Apprendre à se structurer financièrement
Et qui de mieux placé que la première place boursière de la zone euro pour accompagner les entrepreneur·e·s sur ce sujet ? Euronext a en effet lancé en 2015 son programme Techshare, destiné à aider les entreprises Tech à se structurer dans l’optique d’une entrée en Bourse sous deux ou trois ans. “L’introduction en Bourse est un outil à considérer, plaide Nicolas Sordet, cofondateur d’Afyren, qui a participé au programme l’an dernier. Avant, les sociétés entraient très vite en Bourse. Aujourd’hui, l’investissement privé est très en vogue. Mais pour financer des investissements à plusieurs dizaines de millions d’euros, la Bourse reste un outil très utile dont il faut comprendre les tenants et aboutissants, ainsi que les contraintes.”
Le programme Techshare n’est cependant pas un accélérateur d’entrée en Bourse mais plutôt une formation à son fonctionnement. Et surtout, il n’a pas vocation à déboucher sur une IPO coûte que coûte ! “Il n’y a aucun engagement à s’introduire en bourse, précise Camille Leca. Sur les trente sociétés de notre première promotion, cinq se sont finalement cotées. On sait que du côté des sociétés tech en forte croissance, la situation peut évoluer très rapidement, avec des offres de rachat, par exemple. Nous les encourageons simplement à considérer l’entrée en Bourse et à s’y préparer.” Celles qui choisiront finalement de ne pas se coter n’auront pas perdu leur temps pour autant. “Sur une période de temps relativement courte (6 mois), les CEO et CFO participants sont mis en contact avec les meilleurs conseils de la place de Paris et des entrepreneurs cotés qui partagent leur expérience de l’IPO”, souligne-t-elle encore. Une aide précieuse pour de futures opérations financières, quelles qu’elles soient. “Parfois, les carrières de nos Alumni évoluent : ils embarquent alors leur expérience tirée de cette formation, le réseau qu’ils s’y sont constitué et leur expertise technique.”
Elargir ses horizons financiers
Car durant dix mois, les entrepreneurs vont être coachés de près. Valorisation, equity story, communication financière, gouvernance, trading… Autant de sujets qui seront abordés par les experts mobilisés par Techshare pour ces séances de formation, mais aussi lors des coaching bilatéraux avec des agences de communication, avocats ou cabinets d’audit qui aident les participant·e·s à structurer leur reporting financier comme leur gouvernance.
“Le programme aide à réfléchir sur le fonctionnement de sa société, à la mise en place ou l’amélioration d’une gouvernance et d’une organisation structurelle qui soient compatibles avec l’arrivée d’investisseurs institutionnels, note le CEO d’Afyren. Pour un investisseur, il est primordial de pouvoir investir dans une société parfaitement en ordre de marche, qu’elle soit listée ou non.”
Une autre force du programme réside dans son réseau : à la fois celui qui est mis à la disposition des participant·e·s mais aussi celui qui se crée entre les CEOs et CFOs de la promotion, qui regroupe les startups sourcées dans dix pays européens différents. Ainsi, le programme s’ouvre et se conclut par deux séminaires de deux jours, afin que les startups sélectionnées réfléchissent à ce que changerait pour elles une entrée en Bourse. La diversité des secteurs d’activité et des profils des entreprises garantit un riche partage d’expériences. “Le fait que les entreprises viennent d’univers très différents est inspirant. Ça fait vraiment réfléchir aux différentes manières de faire croître sa boîte”, s’enthousiasme Nicolas Sordet.
Pour cette sixième promotion, dont le recrutement court jusqu’à mi-octobre 2020, Euronext fera donc à nouveau particulièrement attention à préserver cette diversité qui contribue à l’attractivité du programme Techshare, entièrement gratuit mais soumis à une forte sélectivité. Une trentaine d’entrepreneur·e·s français·e·s auront à nouveau l’opportunité de découvrir les coulisses de la Bourse. Et si de nombreuses scaleups du French Tech Next 40 sont discrètement passées par le programme, comme Doctolib, HomeExchange ou encore Klaxoon, pas question de penser que celui-ci est réservé à une certaine élite. “Trop souvent, les entrepreneur·e·s ont l’impression que la Bourse est réservée aux très grandes entreprises, regrette Camille Leca. Mais nous essayons de former le plus grand nombre de sociétés. En moyenne, les entreprises françaises participantes font 10 millions d’euros de chiffre d’affaires et ont une centaine d’employés.”
Yalayolo Magazine, partenaire média d’Euronext.
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