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Les réseaux sociaux ne cessent d’être omniprésents dans nos vies numériques. Face au caractère grandissant de ce phénomène, marques et entreprises se doivent de les utiliser pour développer leur e-business. Pour cela, il faut comprendre les algorithmes des réseaux sociaux et les risques potentiels.
Selon le dictionnaire Larousse, un algorithme est un » ensemble de règles opératoires dont l’application permet de résoudre un problème énoncé au moyen d’un nombre fini d’opérations « . Il peut être traduit, grâce à un langage de programmation, en un programme exécutable par un ordinateur.
Son rôle principal est la prise de décision sur l’affichage d’un contenu pertinent ou non auprès des utilisateurs : tout ce que vous voyez, entendez, lisez, achetez sur Internet, est filtré par des algorithmes avant d’arriver devant votre écran.
Lorsqu’un algorithme est suffisamment intelligent, on parle d’Intelligence Artificielle (IA). Ainsi, la majorité de l’information qui est consultée sur les réseaux sociaux passe par l’Intelligence Artificielle. Elle confère un avantage compétitif sur les médias traditionnels.
Algorithmes et réseaux sociaux : comment ça marche ?
Lorsque vous faites une recherche avec des mots-clés sur Google, les algorithmes analysent les contenus, balises, liens entrants et sortants, la sémantique et bien d’autres paramètres constituant les pages, pour déterminer celles qui correspondent le plus à votre requête. Google vous fournit ainsi la liste des liens les plus pertinents.
Les algorithmes des réseaux sociaux fonctionnent sur ce même principe. En analysant vos réactions personnelles, ils s’assurent de vous proposer du contenu pertinent et intéressant. Pour le cas de Facebook, ses algorithmes regardent à la loupe les pages, les profils, les commentaires et les groupes que vous consultez. Toutes vos interactions sont analysées.
Si Instagram connaît un développement exponentiel, ses algorithmes n’y sont pas étrangers.
Les algorithmes sont en perpétuel changement pour une optimisation du business model. Pour les réseaux sociaux, l’algorithme parfait optimise l’implication des utilisateurs et les pousse à dépenser plus. Les sociétés exploitant et développant au mieux les algorithmes doivent innover au risque de s’effondrer.
Le problème, c’est que ces algorithmes ne sont pas neutres.
Impacts et risques sur les utilisateurs
Tout d’abord, les algorithmes peuvent indirectement être à l’origine de » bulles de filtres « . En effet, Internet est un outil permettant de démocratiser la culture et les connaissances au plus grand nombre. Cependant, le phénomène de bulles de filtres cloisonne l’internaute dans une sphère où l’information est axée autour de ses centres d’intérêt, de son réseau, et bien d’autres facteurs. Cette bulle entraîne une hyper individualisation des pratiques culturelles. Les réseaux sociaux ont été particulièrement pointés du doigt après l’élection de Donald Trump. Ils ont été accusés notamment d’enfermer leurs utilisateurs dans leurs propres convictions.
Avec l’ensemble des contenus poussés par les algorithmes, l’utilisateur n’a plus tellement la possibilité de se perdre et échapper au déterminisme. Les algorithmes entraînent ainsi un risque de la réduction de la liberté de choix. L’utilisateur aura moins tendance à découvrir ce qu’il ne connaît pas encore, aimer ce qu’il n’a jamais testé et s’ouvrir à des opinions différentes des siennes.
Les algorithmes sont également accusés de biaiser les résultats et de discriminer les personnes, volontairement ou involontairement en fonction de leur genre, de leur origine ethnique, ou encore de leur orientation sexuelle. Ces biais soulèvent d’importantes questions d’éthique et d’équité. L’impact des biais introduits par les algorithmes est encore mal connu, or le moindre biais dans l’intelligence artificielle aura un impact sur l’information mondiale.
Cognition, statistiques et économie
Aujourd’hui on peut distinguer trois sources de biais liées à des dimensions cognitives, statistiques et économiques.
L’utilisateur est davantage exposé aux biais cognitifs face à la masse d’informations qui lui est mis à disposition sur les réseaux sociaux. Les biais cognitifs sont des mécanismes de pensée à la base du fonctionnement du cerveau. Ils lui permettent de traiter rapidement de nombreuses informations sans faire appel à la pensée logique et rationnelle qui lui demande davantage de ressources.
Les nouvelles plateformes sociales permettent facilement de publier de nombreux discours sans légitimité, des messages basés sur de fausses informations. C’est le cas par exemple des vidéos Youtube. Parmi les vidéos recommandées, une importante proportion contient des informations fausses et souvent complotistes comme la théorie de la Terre plate. On parle alors de » fake news « .
Pour pallier les rumeurs et théories du complot, les journalistes investiguent pour l’instant » à la main » ce qui nécessite une certaine durée. De plus en plus d’entreprises développent des techniques pour automatiser la détection d' » intox « .
L’encadrement des algorithmes, ainsi que le contrôle de l’information sur les réseaux sociaux, vont devenir dans les années qui viennent un enjeu majeur pour les gouvernements et les entreprises.
Pour en savoir plus
Danielle Bilongo, consultante mc²i Groupe, accompagne de grandes entreprises dans la réalisation de leurs projets et intervient actuellement pour un acteur majeur dans le secteur des transports.
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