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Depuis le 19 novembre 2018 et l’arrestation au Japon de Carlos Ghosn, les révélations se sont succédées au sujet de l’ancien PDG de Renault et de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Le patron franco-libano-brésilien a été inculpé le 10 décembre pour avoir sous-estimé ses revenus pendant cinq ans, de 2010 à 2015, pour un montant total qui s’élèverait à 5 milliards de yens, soit environ 39 millions d’euros. Il a également été inculpé le 11 janvier pour avoir minoré ses revenus sur la période 2015-2018.
L’ex-président de Nissan avait, semble-t-il, un train de vie luxueux, et n’aurait pas hésité à piocher selon ses accusateurs dans les caisses des constructeurs automobiles pour financer certaines dépenses, tout en en faisant profiter différents membres de sa famille. Beaucoup d’interrogations demeurent alors que la justice japonaise poursuit ses investigations, tandis que Renault et Nissan mènent de leur côté des enquêtes internes. En attendant, Carlos Ghosn reste derrière les barreaux, en dépit des multiples demandes de libération sous caution formulées par ses avocats.
Et la liste des factures litigieuses et des affaires dans « l’affaire Carlos Ghosn » ne cesse de s’allonger. Voici les huit sommes qui posent question:
Les 600 000 € des 60 ans de Carlos Ghosn fêtés en grande pompe au château de Versailles
Un immense banquet a été organisé le 9 mars 2014, jour des 60 ans de Carlos Ghosn, au château de Versailles. Officiellement, il s’agissait de célébrer le 15e anniversaire de l’Alliance Renault-Nissan, qui est pourtant le 27 mars, et non le 9.
Outre des représentants des deux constructeurs, alliés depuis 1999, la liste des invités comprenaient beaucoup d’amis français de l’ex-PDG, de nombreuses personnalités libanaises, des élus et des hommes d’affaires brésiliens.
Selon Les Echos, cette fête — avec son feu d’artifice tiré dans les jardins du château et son repas préparé par le chef étoilé Alain Ducasse — a coûté au moins 600 000 euros. Une facture réglée par RNBV, une coentreprise contrôlée par Renault et Nissan aux Pays-Bas, qui fait l’objet de beaucoup de suspicions.
Les 50 000 € pour son repas de mariage, là encore à Versailles
Outre la réception présumée pour son anniversaire, Carlos Ghosn a également effectué son mariage avec sa seconde épouse Carole à Versailles, au Grand Trianon, situé dans le parc du château, entouré de quelque 120 invités. La facture s’élèverait cette fois-ci à 50 000 euros, que le patron franco-libanais s’est dit prêt à rembourser.
La location du lieu ferait partie d’un accord de mécénat de 2,3 millions d’euros signé avec Renault en juin 2016, intégrant des contreparties à hauteur de 25 % de cette somme, soit 575 000 euros, pour le constructeur automobile en échange du financement de la restauration du salon de la Paix.
Mais ces contreparties n’aurait pas dû bénéficier à une personne privée, comme Carlos Ghosn.
Les 50 000 $ de dons à l’Université américaine de Beyrouth
Carlos Ghosn aurait mobilisé l’obscure coentreprise RNBV pour réaliser un don de 50 000 dollars, soit près de 44 300 euros, au bénéfice de l’Université américaine de Beyrouth, au Liban. La société co-détenue par Renault et Nissan aurait été régulièrement utilisée sur des dossiers sensibles, qui ne relèveraient théoriquement pas de son mandat légal, selon Les Echos.
La donation d’1 M$ au bénéfice de l’Université Saint-Joseph à Beyrouth
Toujours via la société néerlandaise RNBV, le patron franco-libanais a également financé des projets du collège jésuite Notre-Dame de Jamhour, à Beyrouth. Mais les sommes accordées à l’Université Saint-Joseph, au sein de la capitale libanaise, seraient bien plus conséquentes.
Un mail d’une cadre de Renault, daté du 7 juin 2011 et adressé à l’une des plus proches collaboratrices de Carlos Ghosn, Mouna Sepheri, et à son bras droit chez Nissan, Greg Kelly, fait mention d’une donation à cet établissement d’un million de dollars, soit environ 890 000 euros, sur cinq ans (2011-2015). « Ce montant devra rester confidentiel », précise le mail en question.
En retour, l’Université a baptisé sa nouvelle bibliothèque « Carlos Ghosn Library ». Et elle aurait prévu de renommer quatre de ses amphithéâtres « Nissan », « Renault », « Dacia » et « Infiniti », en référence à différentes marques automobiles de l’Alliance.
Les millions d’euros injectés dans des résidences de luxe de Carlos Ghosn
Le patron franco-libanais, résident fiscal aux Pays-Bas depuis 2012, disposait de résidences luxueuses à Paris, à Tokyo, mais aussi à Rio de Janeiro, à Beyrouth et à Amsterdam.
Carlos Ghosn assure que leur financement a été approuvé par le département juridique de Nissan. Mais le groupe japonais précise de son côté avoir financé à son insu une grande partie des propriétés du patron français.
A titre d’exemple, une maison a été acquise en 2012 à Beyrouth pour un montant de 8,75 millions de dollars, via une filiale d’une structure néerlandaise, selon L’Express. Ce lotissement aurait coûté à Nissan autour de 6 millions de dollars supplémentaires, notamment en travaux d’aménagement intérieur, via une société-coquille libanaise.
La rémunération de 1,5 M€ de sa soeur pour son travail de consultante au Brésil, possiblement fictif
La soeur de Carlos Ghosn, Claudine Bichara de Oliveira, a bénéficié de plusieurs paiements en provenance de Nissan, pour son rôle de conseillère du constructeur depuis 2003. Son activité ciblait les « donations » que le groupe était susceptible de faire, avant que son rôle ne soit révisé et qu’elle soit chargée de conseiller le président de Nissan, donc son frère, selon L’Express.
Problème, Nissan n’aurait trouvé trace d’aucune activité de cette conseillère particulière, qui vit au Brésil, et suspecterait donc un emploi fictif. D’autant que Claudine Bichara de Oliveira serait plutôt spécialisée dans le paiement en ligne, le commerce électronique et les relations économiques franco-brésiliennes.
Payée 50 000 dollars par an dans un premier temps, elle aurait bénéficié à plusieurs reprises de bonus de l’ordre de 60 000 dollars. Des virements auraient été réalisés vers son compte jusqu’en novembre 2016. Au total, la soeur de Carlos Ghosn aurait perçu 1,7 million de dollars selon la presse japonaise, soit environ 1,5 million d’euros.
Les 7 M€ que Carlos Ghosn aurait reçus d’une coentreprise de Nissan et Mitsubishi en assistant qu’à une seule réunion
Le patron français aurait reçu 7 millions d’euros d’une coentreprise de Nissan et Mitsubishi BV (NMBV), fondée en juin 2017 aux Pays-Bas, afin de distribuer des bonus aux employés et managers des deux constructeurs, oeuvrant à la progression des synergies entre les deux groupes. Mais les patrons de ces sociétés, dont Carlos Ghosn, ne devaient rien percevoir.
L’ex-président de Nissan aurait réussi à se faire engager en tant que salarié de NMBV, sans que les autres directeurs en soient informés, et à se rendre ainsi éligible à des rémunérations. Il aurait touché « un bonus d’embauche de 1,46 million d’euros avant de se programmer un salaire annuel de 5,82 millions d’euros », selon Les Echos. Au total, il aurait donc touché un peu plus de 7 millions d’euros, en n’assistant qu’à une seule réunion de la société NMBV, en août 2018.
Les 14 M€ de pertes personnelles passés dans les comptes de Nissan
Dans la foulée de la crise financière de 2008, Carlos Ghosn aurait contraint Nissan à récupérer sur ses comptes des produits financiers déficitaires auquel il avait souscrit via un véhicule d’investissement sous son contrôle personnel. Le montant en jeu s’élèverait à plus de 1,8 milliard de yens, soit environ 14,1 millions d’euros.
Carlos Ghosn a été inculpé pour abus de confiance aggravé le 11 janvier pour ces faits.
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