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Trois mois après avoir annoncé sa décision de partager son deuxième siège entre le nord de la Virginie et l’arrondissement du Queens à New York, Amazon a changé d’avis. Le 14 février 2019, la société a annulé son projet de construction d’un deuxième siège à New York, qui devait accueillir environ 25 000 nouveaux employés, sur un site à plusieurs milliards de dollars dans le quartier de Long Island City. Le plan a reçu des réactions très négatives de la part des habitants et de leurs élus, qui craignaient que l’arrivée du géant de la tech n’exacerbe les problèmes dans leur quartier.
En novembre, des manifestations menées par le sénateur Michael Gianaris et le conseiller municipal Jimmy Van Bramer comportaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Scamazon » (« Amazon l’arnaque ») et « Rent hikes now with two-day shipping » (« les hausses de loyers sont maintenant livrées en deux jours »). Pas plus tard qu’en février, Alexandria Ocasio-Cortez, qui représente le 14e district de New York au Congrès, a appelé ses partisans à se mobiliser contre « l’emprise rampante d’une des plus grandes entreprises du monde ».
Cette opposition semble avoir motivé le changement d’avis d’Amazon. Dans un communiqué, l’entreprise déclare que la dissidence des politiciens locaux les empêchait d’aller « de l’avant avec le projet que nous et de nombreux autres envisagions à Long Island City ».
Le communiqué affirme également que 70% des New-Yorkais soutiennent les projets et les investissements d’Amazon, bien que des sondages récents de l’Université de Quinnipiac et du Sienna College Research Institute révèlent que moins de 60% des électeurs de la ville de New York approuvaient l’accord avec Amazon.
Voici les principales raisons pour lesquelles certains New-Yorkais ne voulaient pas d’Amazon dans leur quartier :
Les résidents s’inquiétaient de l’encombrement du métro.
De nombreux New-Yorkais craignaient qu’un afflux de 25 000 employés d’Amazon n’exerce une pression supplémentaire sur le réseau de métro déjà surchargé de la ville. Les usagers se plaignent que la ligne 7 du métro, la ligne la plus directe entre Long Island City et le centre de Manhattan, est extrêmement bondée aux heures de pointe — et les routes sur le pont Queensboro ne sont pas en meilleur état.
New York est la troisième ville la plus encombrée du monde en matière de trafic automobile et la deuxième ville la plus encombrée des États-Unis. En novembre, Alexandria Ocasio-Cortez a déclaré que la ville ne devrait pas accorder d’allègements fiscaux à Amazon « au moment où notre métro est en ruine ».
Amazon a promis 25 000 nouveaux emplois, mais de nombreux New-Yorkais n’étaient pas convaincus que ces emplois iraient aux habitants de la région ou seraient bien rémunérés.
Amazon a estimé que le salaire moyen de ses 25 000 employés à New York serait de 150 000 dollars par an — bien au-dessus du revenu médian des résidents locaux.
Environ 12 500 de ces postes devaient être des postes d’administration, de services et d’autres postes non technologiques. Les 12 500 autres auraient très probablement exigé un diplôme universitaire ou de l’expérience en codage. Certains New-Yorkais craignaient qu’Amazon ne fasse venir ses talents tech d’autres États.
Les recherches de Timothy Bartik, économiste à l’Institut W. E. Upjohn, montrent que les entreprises qui acceptent des mesures incitatives d’une ville ont tendance à embaucher des employés locaux en premier lieu, mais après quelques décennies, environ 85 % de leurs emplois vont à des résidents extérieurs.
Les impôts des New-Yorkais auraient pu augmenter.
Dans le cadre de l’accord avec Amazon, New York a donné à l’entreprise jusqu’à 1,7 milliard de dollars en incitations économiques. Au total, l’entreprise devait recevoir près de 3 milliards de dollars en incitatifs fiscaux de la ville et de l’État. De nombreux résidents et politiciens craignaient que cette subvention ne se fasse au détriment des contribuables locaux.
« Il y aura un énorme changement de responsabilité sociale », écrit Greg LeRoy, directeur de Good Jobs First, dans un éditorial pour Fast Company. « Soit les impôts de tous les autres devront augmenter, soit la qualité des services publics devra diminuer, soit une partie des deux. La croissance gratuite n’existe pas. »
Au moins un politicien local craignait que le nombre de sans-abris augmente.
En novembre, un économiste de Zillow avait prédit que l’installation d’Amazon créerait 830 nouveaux résidents sans-abris à New York. Ce nombre peut sembler faible par rapport au total actuel de 77 000 sans-abris de la ville. Mais la menace de cette hausse a pu sembler particulièrement inquiétante pour Long Island City, puisque ce quartier attire une part croissante de la population sans domicile de la ville. Un flyer distribué par le sénateur Mike Gianaris au début du mois mentionnait les SDF de Seattle comme un exemple de ce qui attendait Long Island City.
Certains résidents étaient furieux qu’Amazon ait fourni un logiciel à l’US Immigration and Customs Enforcement (ICE), la police en charge de l’immigration et des frontières.
Le dépliant de Mike Gianaris indiquait également qu’Amazon Web Services aidaient l’ICE à pister les immigrants. Cette affirmation est fondée sur une enquête menée en 2018 par le National Immigration Project, l’Immigration Defense Project et l’organisation militante Mijente. Ces groupes ont constaté qu’Amazon a fourni à l’ICE un logiciel de gestion qui lui a permis de séparer les enfants migrants de leurs parents.
Lors d’une réunion du conseil municipal de New York en décembre pour discuter d’Amazon, les membres du conseil ont interrogé le géant de la tech sur ses contrats gouvernementaux. En dehors de la réunion, on pouvait lire des pancartes avec le message : « Amazon provoque la séparation de familles. »
D’autres New-Yorkais ont fait remarquer qu’Amazon n’avait pas de projet clair pour remédier à la surpopulation dans les écoles.
Jeff Bezos souhaitait peut être donner ses propres fonds pour l’éducation préscolaire, mais certains résidents de Long Island City craignaient qu’Amazon n’en fasse pas assez pour les écoles de leur quartier. Dans son accord avec New York, la société n’avait mis de côté assez de fonds que pour un seul collège dans la région, qui devait être construit sur un terrain qu’Amazon devait utiliser.
De nombreux résidents étaient particulièrement préoccupés par la surpopulation dans les écoles avec une arrivée massive d’employés d’Amazon (et de leurs enfants). Les écoles secondaires du Queens ont déjà dépassé leur capacité, tout comme la seule école primaire de Long Island City. Cette situation a fait en sorte que certains élèves plus jeunes ont été mis sur liste d’attente dans les écoles et que d’autres ont fait cours dans des mobile homes.
Version originale : Aria Bendix/Yalayolo Magazine
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