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Tristan Harris ne veut pas que vous arrêtiez complètement d’utiliser votre téléphone, mais il aimerait que vous ayez l’impression que votre temps a été utilisé à bon escient.
En tant qu’ancien éthicien en design chez Google et expert sur les façons que les entreprises tech conçoivent leurs produits pour que les utilisateurs restent engagés, Harris a vu que beaucoup d’applis n’étaient pas conçues avec ce genre d’altruisme en tête.
Au mieux, Harris a trouvé que les applis pouvaient mener les gens à sentir une légère insatisfaction à propos de leurs vies; au pire, elles peuvent contribuer à détériorer leur santé mentale.
Lors de la conférence TED, en avril, Harris a donné plusieurs exemples de comment les entreprises tech conçoivent leurs applis pour qu’elles soient les plus irrésistibles possible, sans égard apparent pour les conséquences.
YouTube, par exemple apprendra progressivement quels genres de vidéos vous préférez et commencera à personnaliser ses recommandations dans un flot de suggestions. YouTube incorpore aussi l’autoplay, une fonction qui démarre tout de suite la vidéo suivante à la fin de celle que vous regardez.
Cela donne la responsabilité à celui qui regarde d’arrêter le « binge-watching » (ou regarder en continu) des vidéos, ce qui suppose que les gens contrôlent complètement la quantité de ce qu’ils regardent. Le psychologue Adam Alter a critiqué cette importance que la société met sur la volonté, disant qu' »il y a très peu d’exemples d’êtres humains arrivant à exercer un contrôle de soi pendant de longues périodes. »
Dans ce TED talk, Harris va plus loin, critiquant les entreprises tech qui se nourrissent mutuellement des stratégies des autres.
« Si vous êtes Netflix, vous voyez [YouTube] et vous vous dites, bon, ils réduisent ma part de marché, donc je vais lancer automatiquement le prochain épisode, » dit-il. « Mais après si vous êtes Facebook, vous vous dites, il réduisent toutes mes parts de marché, alors maintenant je dois lancer automatiquement toutes mes vidéos dans le fil d’actualité au lieu d’attendre que l’on clique. »
L’évolution de l’expérience de l’utilisateur devient ensuite une « course à la base du tronc cérébral » dans laquelle les désirs de base des gens sont exploités pour faire de l’audience sur internet, selon Harris.
Il a aussi critiqué la fonctionnalité Snapstreaks de Snapchat, qui montre le nombre de jours d’affilée où les gens envoient des snaps à d’autres.
« Ce qu’ils ont fait c’est de donner à deux personnes une chose qu’ils ne veulent pas perdre, dit Harris. « Parce que quand vous êtes un adolescent, et que vous avez 150 jours d’affilée, vous ne voulez pas les perdre. Donc pensez à ces petits blocs de temps prévus dans l’esprit de ces jeunes. »
Il y a une ribambelle d’autres stratégies pour capter l’attention que Harris a déjà souligné par le passé. Dans une publication de Medium en 2016, il était en désaccord avec tout ce système de notifications et d’alertes qui entrainaient des sentiments de récompense, isolation et cohésion sociale.
« Imaginez des millions de gens interrompus comme ça durant leur journée, courant comme des poulets à qui on aurait coupé la tête, donnant une réponse à chacun — tous conçus par des entreprises qui en profitent, » écrit-il. « Bienvenue dans le monde des réseaux sociaux. »
Les experts ont reconnu ces stratégies comme facteurs dans le nombre grandissant de problèmes de santé mentale chez les jeunes, qui entraînent de plus en plus de suicides. La recherche a trouvé que les adolescents qui utilisent le plus fréquemment les réseaux sociaux ont de plus grands risques de dépression et d’anxiété que les enfants qui passent du temps dehors ou avec des membres de leur communauté.
Pour réduire cette tendance, Harris et d’autres experts ont appelé des médecins pour éduquer les parents à propos des risques des excès de temps passé devant l’écran. Il ont aussi recommandé aux entreprises tech de réguler les fonctions qui permettent aux gens de défiler à travers les pages ou de regarder en continu.
« Il n’y a rien dans notre vie ou nos problèmes collectifs qui ne nécessite pas notre capacité à nous concentrer sur ce qui nous importe », dit Harris lors de la conférence. « À la fin de notre vie, il ne nous reste que notre attention et notre temps. Comment bien utiliser son temps ? »
Version originale: Chris Weller/Yalayolo Magazine
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