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Pour les investisseurs et investisseuses, c’est la perspective d’une sortie par la grande porte. Pour les entrepreneur·e·s, c’est la reconnaissance d’un travail de longue haleine. L’entrée en Bourse est un luxe que peu de startups peuvent se permettre mais qui en fait rêver plus d’une. Pourtant, la cotation parachève surtout de longs mois – voire de longues années – de préparation. Une expérience qui comporte autant d’obstacles que de pièges qu’un entrepreneur doit s’efforcer de surmonter s’il veut mettre toutes les chances de son côté.
Vous serez peut-être obligé·e d’entrer en Bourse
Ne vous y méprenez pas : vous pouvez choisir la Bourse mais parfois… la Bourse vous choisit ! C’est le cas pour les startups dont les investisseurs estiment que la cotation est la meilleure façon de sortir du capital et qui peuvent se montrer pressants si l’entreprise est en capacité d’être cotée.
Mais c’est aussi une option quasi obligatoire pour le développement de certaines pépites, à l’instar de 2CRSI, entreprise créée en 2005 et cotée en Bourse depuis l’an dernier. Elle s’est faite accompagner par la Caisse d’Épargne Grand Est Europe à travers son dispositif de financement des startups Néo Business. “Nous avons planché sur un important appel d’offres aux États-Unis, se rappelle Alain Wilmouth, PDG de la boîte. Cela nous a pris 6 mois, il s’agissait d’un contrat à 10 millions de dollars. Nous avons remporté le dossier mais cela n’a finalement pas pu se concrétiser parce que nous n’étions pas publics et que notre interlocuteur ne pouvait donc pas vérifier la provenance de nos fonds.” Après une deuxième désillusion quelques semaines plus tard pour les même raisons, 2CRSI décide d’entamer son long parcours vers la cotation pour espérer prospérer de l’autre côté de l’Atlantique. « Lorsqu’Alain Wilmouth nous a parlé de son projet d’IPO, nous avons organisé une rencontre avec l’équipe d’experts du réseau Caisse d’Epargne de Natixis ECM. L’équipe était très vite sur la même longueur d’onde et 6 mois plus tard, la société était introduite », se remémore Sébastien Pierre, responsable Marché entreprises innovantes à la Caisse d’Épargne Grand Est Europe.
Libérez votre agenda pour les trois prochains mois
Ou les trois prochaines années, selon votre degré de préparation. En effet, entrer en Bourse est un marathon et il vous faudra y dédier une grande partie de votre temps. D’abord pour préparer les documents nécessaires – savez-vous que pour être coté sur Eurolist, vous devez avoir réalisé des comptes consolidés certifiés par le commissaire aux comptes pendant une durée minimale de trois ans avant la demande ? – puis pour décider des termes de votre introduction avant de faire la tournée des investisseurs potentiels. “La période de souscription, c’était deux semaines avec huit à dix rendez-vous par jour pour présenter le projet à des fonds, se rappelle Alain Wilmouth. Je ne pouvais faire que ça, j’ai dû confier le reste de la gestion de l’entreprise à mon équipe.” Voyez le côté positif : en cas de réussite, vous pourrez vous payer le luxe de prendre des vacances !
Écouter vos conseillers, c’est bien. Savoir vous imposer, c’est mieux
Banquiers, avocats, conseils financiers… Ils seront nombreux à être autour de la table pour vous épauler durant ces longs mois de préparation. “Les intermédiaires et les conseils coûtent de l’argent”, souligne le PDG de 2CRSI. Attention donc à les choisir scrupuleusement et à ne pas multiplier inutilement les interlocuteurs. D’autant que plus les parties prenantes sont nombreuses, plus cela peut compliquer les discussions. À vous de trouver un équilibre entre votre besoin d’accompagnement et la nécessité de vous imposer pour faire avancer efficacement votre dossier. “Avoir des conseils, c’est bien mais il faut se rappeler que ce ne sont pas eux qui décident en dernier ressort, tranche Alain Wilmouth. L’une des banques que j’avais rencontrées pour me faire accompagner m’avait assuré que 2018 n’était pas la bonne année pour entrer en Bourse. J’ai trouvé d’autres conseillers et 2CRSI s’est bel et bien introduit en Bourse l’an dernier !”
Préparez-vous à être seul·e aux commandes
Être accompagné·e est une chose mais, en matière de décisions, vos cofondateur·rice·s et vous serez les seuls capitaines après la cotation. “Une entrée en Bourse n’a rien à voir avec le private equity, prévient l’entrepreneur alsacien. On vit mieux une fois qu’on est coté qu’avec des fonds d’investissement, c’est ce qui permet de rester maître à bord. Au total, je ne consacre qu’un à deux jours tous les six mois à mes investisseurs !” Attention donc à ne pas chercher le même accompagnement et le même soutien que ceux que vos investisseurs historiques vous accordaient avant que vous ne jouiez dans la cour des grands. Au contraire, “les investisseurs apprécient que la parole du dirigeant soit rare”, sourit Alain Wilmouth. “Cela leur confirme que vous passez votre temps à travailler sur vos dossiers plutôt qu’à leur débriefer la situation ou leur demander toute une liste de choses !” Vous pourrez toujours prendre conseil auprès de votre banquier ou de vos soutiens initiaux s’ils sont encore présents au capital mais, in fine, ce sera à vous de trancher. Y compris en cas de forte houle pour garder le navire à flots.
Ne soyez pas obsédé·e par le cours de votre entreprise
C’est l’un des principaux enjeux de l’entrée en Bourse : la valeur de l’action. C’est ce qui donnera aux investisseurs qui se retirent le multiple de leur retour sur investissement et, si vous cherchez à lever de l’argent, vous indiquera le montant que vous pouvez attendre de votre introduction. Mais, une fois l’opération réalisée, ne devenez pas cet être rivé à son portable dont les yeux ne se détachent plus de l’évolution du cours de Bourse de son entreprise. “Regarder le cours tous les jours ne sert à rien, confirme Alain Wilmouth. Il faut se rappeler qu’entrer en Bourse est une opération à long terme. Il est donc plus utile de regarder de temps en temps l’évolution sur les dernières semaines pour en avoir une idée plus juste.”
L’entrée en Bourse est l’aventure d’une vie pour une entreprise, il est donc impératif de ne pas la rater. Ces quelques précautions devraient vous permettre de vous préparer plus sereinement. Reste maintenant à bâtir un dossier solide, bien choisir le marché sur lequel vous souhaitez vous introduire, faire face à une petite montagne administrative… et profiter du résultat !
Yalayolo Magazine, partenaire média de la Caisse d’Épargne
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