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- La Ligue de football professionnel avait prévu d’avancer le prochain appel d’offres pour les droits TV de la Ligue 1 cette année afin de faire monter les enchères entre diffuseurs et obtenir 1 milliard d’euros par an.
- Mais les déboires financiers d’Altice/SFR, le principal rival de Canal+, l’ont poussé à renoncer à ce plan.
- BeIN Sports — qui a déjà perdu la Ligue des Champions — est désormais dans une positon délicate.
Les déboires d’Altice ont finalement du bon pour le groupe de Patrick Drahi.
La Ligue de football professionnel (LFP) a décidé de repousser l’appel d’offres sur les droits de diffusion de la Ligue 1 pour la période 2020-2024 — attendu cette année — afin de laisser le temps à Altice de disposer des moyens financiers suffisants pour concourir, révèle L’Equipe dans son édition du jour.
Alléchée par les forces en présence — Canal+, BeIN, Altice voire Google ou Amazon dans ses désirs les plus ardents — la LFP avait envisagé d’avancer d’un an la compétition entre diffuseurs prévue au départ en 2019. Son objectif était de faire monter les enchères jusqu’à 1 milliard d’euros et éviter un arrangement entre rivaux.
Mais ce ne sera pas le cas — pour l’instant.
« Les feux sont au vert pour que l’on diffère le lancement de l’appel d’offres sur la fin de l’année 2018. J’ai l’impression que la prise de conscience d’une certain nombre de difficultés au sein du paysage audiovisuel français, en particulier pour Altice (…) militent pour que l’on prenne le temps de réfléchir », indique dans le quotidien sportif Jean-Michel Aulas, le président de l’Olympique Lyonnais.
Les déboires connus cet automne par Altice, dont la capitalisation boursière a fondu de 11 milliards d’euros avec la chute de plus de 40% de son action, ont eu raison de l’appétit des plus gourmands présidents et dirigeants de clubs.
Ce laps de temps doit permettre à Altice de se séparer de certains actifs et de tirer les premiers bénéfice des droits de la Ligue des Champions et de la Ligue Europa pour la période 2018-2021 acquis en début d’année au nez et à la barbe de Canal+ et BeIN Sports, les détenteurs jusqu’à maintenant.
En déclarant n’avoir « aucun projet d’acquisition significative en vue », Patrick Drahi avait prévenu de son intention. Et le PDG de SFR Group, Alain Weill, en avait remis une couche fin novembre en estimant qu’il ne « (fallait) pas se précipiter pour lancer cet appel d’offres ».
Les deux hommes ont été entendus.
Paradoxalement, ce choix semble aussi faire les affaires de son premier rival, Canal+, qui débourse 540 millions d’euros par an pour diffuser le championnat français jusqu’en mai 2020 et qui a du mal à inverser la spirale négative du nombre d’abonnements.
« L’intérêt pour la Ligue, c’est d’obtenir les doits les plus chers, en ayant le plus de candidats en lice dont le challenger déclaré, Altice/SFR. De plus, Canal+ freinait aussi vraiment pour avancer l’appel d’offres car il ne voulait pas que son investissement jusqu’en 2020 soit pollué par une mauvaise publicité en cas de perte des prochains droits », explique Jean-Baptiste Sergeant, analyste chez Main First.
Altice a fait des investissements dans les contenus la pierre angulaire de sa stratégie. SFR avait révélé ses forces dans le sport en remportant en 2015 les droits du championnat anglais de football (Premier League) pour 300 millions d’euros sur trois ans — jusque-là détenus par Canal+.
Patrick Drahi se doit donc de diffuser la compétition sportive reine dans l’Hexagone, désormais auréolée des stars parisiennes comme Neymar ou Kylian Mbappé.
Mais pour son concurrent Vincent Bolloré, c’est même une question de survie au regard des derniers résultats de Canal+ en France.
« SFR se doit de diffuser la Ligue 1 — même une partie — compte tenu de sa stratégie. De son côté, si Canal+ perd la Ligue 1, ce sera compliqué de rebondir… », répond Jean-Baptiste Sergeant.
L’avenir de BeIN Sports est aujourd’hui incertain
Dès lors, on pourrait assister à une répartition des droits basée sur le modèle actuel, de 75% pour Canal+ et 25% pour Altice.
Quid de beIN, l’ancien challenger aux dents longues? La chaine qatarie ne peut pas se contenter d’assister à cette nouvelle concurrence sans réagir. Depuis son lancement en 2012, elle aurait perdu plus d’un milliard d’euros en France.
Avec la Ligue des Champions, le diffuseur perdra au printemps prochain son principal produit d’appel même s’il possède des droits du handball en France, du rugby européen ou de la NBA.
Mais face à l’hégémonie de la Ligue 1, ces compétitions ne peuvent justifier à elles seules un abonnement à 13 euros par mois.
Alors qu’un rapprochement était évoqué avec SFR en début d’année, un observateur n’y croit plus.
« La Ligue des Champions, c’était vraiment le gros de son catalogue. Ils n’ont qu’un petit bout de la ligue 1. On peut s’interroger sur l’avenir de la chaine en septembre, lors de la rentrée de la prochaine saison de la Ligue des Champions ».
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