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- Emmanuel Macron s’est exprimé ce mercredi lors du Forum économique mondial de Davos.
- Le président français a expliqué ses priorités pour la France aux investisseurs étrangers, fait des annonces et lancé plusieurs appels aux décideurs.
- Emmanuel Macron a notamment suggéré que le FMI s’intéresse au bitcoin et que les pays coopèrent pour trouver un nouveau ‘contrat mondial’.
DAVOS, Suisse — Emmanuel Macron s’est adressé ce mercredi après-midi aux participants du Forum économique mondial (WEF) de Davos.
C’était l’une des rares interventions de chefs d’Etat à ne pas avoir de session concurrente programmée en face, a remarqué en coulisses un des participants. Ainsi le président français se trouva à égalité entre autres avec le Premier ministre de l’Inde, Narendra Modi, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, et le président américain, Donald Trump, attendu jeudi à Davos.
« Vous êtes le symbole de la politique dont nous avons besoin et que nous attendions », a déclaré Klaus Schwab, le fondateur du WEF, en préambule.
Alors que le Forum est perçu comme « éminemment politique » par des habitués, Emmanuel Macron a placé son allocution sous le thème de la coopération politique et économique.
Il avait déjà reçu lundi dernier, au Château de Versailles, 140 chefs d’entreprises en route pour Davos pour les convaincre d’investir en France.
Voici ce qu’il faut retenir du discours d’Emmanuel Macron au Forum économique de Davos, ce mercredi 24 janvier 2018:
- « Ma responsabilité de construire une France prospère et ouverte au monde, mais aussi capable de prendre en considération les laissés-pour-compte. C’est le fameux ‘en même temps’ que j’essaie de formaliser en France. »
- « Nous avons besoin de moins de bras et plus de cerveaux. Nous avons commencé à réformer en profondeur notre système éducatif pour mieux éduquer et former nos citoyens. Nous réformons aussi les règles d’accès à l’université et plus généralement comment investir plus pour réformer ce système éducatif. (…) Si vous voulez accompagner les gens dans ce nouvel environnement, il faut leur donner le pouvoir de le faire (empower). Dans le passé, on a juste cherché à les protéger. »
- « Il nous faut plus d’equity pour financer le risque et l’innovation. Nous passons des réformes pour allouer les ressources différemment et attirer du capital étranger. »
- « Il faut de nouveaux filets de sécurité pour les gens mais avec des règles plus flexibles pour permettre aux startups comme les large caps à adapter leurs modèles économiques aux circonstances. »
- « Notre engagement pour le réchauffement climatique fait partie de l’attractivité de la France. Les talents viendront là où il fera bon vivre. »
- « Nous allons fermer toute nos centrales à charbon d’ici 2022. Nous allons lancer plus de programmes de recherche et développement pour travailler [sur le réchauffement climatique]. Et nous avons reçu plein de projets avec Make our Planet Great Again. »
- [Invoquant un changement culturel sur lequel repose sa stratégie] « Ce changement culturel est d’abord une préférence pour la simplification des procédures. (…) Le second changement culturel passe par la visibilité. Il faut garantir de la stabilité aux entrepreneurs, aux citoyens, aux investisseurs. En France, il était interdit d’échouer mais aussi interdit de réussir. Ça limite votre champ de manœuvre. Quand vous prenez des risques, il faut vous récompenser. »
- « Mon premier message est: France is back. La France est de retour au cœur de l’Europe. Car on n’aura jamais de succès français sans succès européen. Il faut régler des problèmes à court terme: environnement, numérique, économie, défense, migrants. Ça c’est le programme en 2018. Mais il faut esquisser une stratégie à 10 ans. (…) Si nous voulons éviter fragmentation du monde, il faut une Europe plus forte. »
- « Je ne suis pas naïf. On ne construira jamais quelque chose de si ambitieux à 27. On doit avoir une avant-garde européenne pour avancer sur ces sujets. Si certains sont prêts à être plus ambitieux et à aller plus loin, allons-y. Ceux qui ne veulent pas avancer ne devraient pas bloquer les gens plus ambitieux dans la pièce.«
- « La croissance économique n’est pas une fin en soi. C’est un moyen. Cette recherche de la croissance économique à tout prix nous a fait oublier le prix que certains étaient prêts à payer pour ça. On nous a fait croire que la croissance était pour tout le monde. Ce n’est pas vrai. Cette croissance est structurellement de moins en moins équitable. »
- « On a des biens communs. Ce biens communs sont mondiaux aujourd’hui: le développement économique durable, l’environnement, les droits de l’homme. Et on ne peut jamais y renoncer. Je le dis pour les gouvernements et pour le secteur privé. »
- « Personne ne peut me reprocher de ne pas avoir une approche favorable à l’ouverture. Mais même dans mon pays, si je ne donne pas un sens à la mondialisation, dans cinq ans, dans 10 ans, dans 15 ans, ce seront les nationalistes, les extrêmes, qui gagneront. Et ce sera vrai dans tous les pays. »
- « La question est: est-ce qu’on sait refonder un vrai contrat mondial? Si chacun ne considère pas qu’il a une part de ce contrat mondial à fonder, ça ne marchera pas. L’ennemi du bien commun, c’est le passager clandestin. »
- « Nous avons le devoir d’investir: il y en a un sur lequel on n’est pas aujourd’hui au rendez-vous, c’est l’éducation. Dans le monde on a aujourd’hui 750 millions d’adultes dont deux tiers de femmes qui n’ont pas les bases de l’alphabétisation. S’il y a un devoir d’investir, c’est dans l’éducation des jeunes filles. J’aimerai aussi que les investisseurs et les entreprises s’engagent. Quand vous investissez 1 euro en Afrique, investissez aussi 1 euro pour l’éducation des jeunes filles. Sinon ça veut dire que vous êtes là pour le court terme. Faites quelque chose pour stabiliser les pays. »
- « Nous avons le devoir de partager: je crois dans la généralisation des programmes d’intéressement et de responsabilité sociale et environnementale. On aura justement une surveillance de la répartition de la valeur dans l’entreprise. La solution est du côté des entreprises et des investisseurs. (…) Si vous croyez tout ce que vous avez dit et entendu à Davos, vous ne pouvez pas pratiquer d’optimisation fiscale. »
- « Les grands acteurs du numérique sont des acteurs fondamentaux pour nos sociétés. Ne soyons pas hypocrites. Mais il y a une injustice quand ils ne paient pas impôts. On doit mettre fin à ce système qui est injuste et nous devons le faire ensemble pour ne pas craindre que ça favorise la compétitivité d’un autre. »
- « Le FMI ne regarde pas acteurs les plus dérégulés et dérégulateurs du système: le bitcoin, les crypto-monnaies, le shadow banking… Nous devons lancer cette discussion et la lancer dans le cadre du G20. »
- « Nous avons un devoir de protéger: à quel moment on va décider de stopper des innovations ? Parce qu’il le faudra. Sur le sujet social, on doit arrêter tendance à détricoter droit social pour adapter à mondialisation. »
- « Sur le climat: je veux saluer l’engagement fort de la Chine qui a maintenu sa présence de l’Accord de Paris. Je veux saluer l’engagement fort de l’Inde. Mais nous devons maintenant avoir les actes conformes aux accords de Paris: 1) l’UE doit aller un cran plus loin et décider d’un prix plancher du CO2. Sinon nous ne seront pas crédibles; 2) l’initiative One Belt One Road doit être conforme à nos engagements climatiques. Les nouvelles routes de la Soie doivent être des routes vertes; 3) on doit aller plus loin et signer un Pacte d’engagement d’ici 2020 qui soit juridiquement contraignant; 4) je souhaite qu’on puisse suivre les engagements du One Planet Summit régulièrement; 5) le système financier doit accompagner cette mue avec la finance verte. Nous devons dans la zone euro avoir une vraie place financière verte pour accélérer sur ces sujets. »
- « Notre rôle: construire les conditions d’une paix durable dans les régions engagées dans la lutte contre le terrorisme. Je pense au Moyen-Orient, je pense à l’Afrique. Et parce que tout se tient, nous devons redonner du sens à la mondialisation dans ces régions. »
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